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Près de 60% des radars dégradés depuis la révolte des "gilets jaunes"

Depuis le début du mouvement des "gilets jaunes", près de 60% des radars ont été endommagés le long des routes françaises. [AP/Keystone - Claude Paris]
Près de 60% des radars routiers ont été dégradés en France / Le Journal horaire / 15 sec. / le 10 janvier 2019
Près de 60% des radars ont été vandalisés depuis le début du mouvement des "gilets jaunes". Le gouvernement français s'inquiète des conséquences de ces dégradations sur la sécurité routière.

L'exécutif se refusait jusqu'à présent à chiffrer les radars endommagés ou détruits pour ne pas encourager ce phénomène qui a explosé depuis le début de la contestation sociale des "gilets jaunes" mi-novembre. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a finalement brisé l'omerta jeudi: "Près de 60% des radars ont été neutralisés, attaqués, détruits par celles et ceux qui se revendiquent de ce mouvement", a-t-il déclaré. Soit près de 2000 des 3200 radars fixes déployés sur les routes (dont 2500 pour contrôler la vitesse).

Conséquence de ces dégradations: le nombre d'excès de vitesse a bondi de 20% en décembre, selon la Sécurité routière. Car bien qu'endommagés, un certain nombre de radars continuent de constater les infractions mais la photo est voilée ou noire.

Incendiés, tagués ou bâchés

Ces attaques contre les radars (incendiés, tagués, bâchés) entendent notamment dénoncer l'abaissement, depuis le 1er juillet, de la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, considérée par les automobilistes en colère comme un "racket" de l'Etat alors que pour le gouvernement elle doit permettre de sauver jusqu'à 400 vies par an.

Les autorités assurent faire le maximum pour réparer et remplacer les radars endommagés, pour un coût "entre 30'000 et 70'000 euros" selon le type d'engin.

ats/dbb

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Quel impact sur la sécurité?

Cette recrudescence de dégradations sur les radars inquiète, alors que le bilan de la mortalité routière pour 2018 est attendu à la fin du mois et qu'il s'annonce très positif: avec 3176 morts sur les onze premiers mois de l'année, soit un niveau proche du plus-bas historique de 2013 (3427 tués).

"Ces gens condamnent à mort des conducteurs et leurs passagers", accuse la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, dénonçant un "comportement malveillant" qui relève de la "mise en danger délibérée de la vie d'autrui"."Avec des projections de 180 à 200 morts de moins (pour 2018), on peut d'ores et déjà dire que le 80 km/h a des effets bénéfiques. Mais à cause des destructions, nous n'aurons pas le résultat escompté", déplore-t-elle auprès de l'AFP.