Présidente du Groupe Helsinki de Moscou, Lioudmila Alexeeva, "est décédée ce soir" dans un hôpital moscovite à 17H30, a déclaré le président de ce Conseil, Mikhaïl Fedotov, cité dans le communiqué.
"Dire qu'elle va nous manquer, c'est ne rien dire. C'est une perte immense pour tout le mouvement de défense des droits de l'homme en Russie", a souligné Mikhaïl Fedotov.
En 1976, Lioudmila Alexeeva est devenue l'un des fondateurs du Groupe Helsinki de Moscou, dont les membres seront au fil des années arrêtés et lourdement condamnés ou contraints à l'exil.
En exil, elle a continué à défendre les opposants soviétiques et écrit une histoire de la dissidence qui fait autorité encore aujourd'hui. Elle n'est revenue à Moscou qu'en 1993, après la chute de l'URSS.
Primée par le Parlement européen en 2009
Ces dernières années, Lioudmila Alexeeva a été de toutes les batailles, aussi bien pour faire la vérité sur la mort suspecte en prison du juriste Sergueï Magnitski que pour dénoncer le procès de l'ex-oligarque et critique du Kremlin Mikhaïl Khodorkovski, affirmant que "dans cette affaire, tout se fait non pas selon la loi, mais selon des directives qui viennent d'en haut".
En 2009, elle avait reçu à Strasbourg, avec des responsables de l'ONG russe de défense des droits de l'homme Memorial, le Prix Sakharov, distinction que le Parlement européen décerne à des défenseurs de la liberté de pensée dans le monde.
"Si je sauve au moins une personne, c'est déjà une telle joie", disait-elle dans une de ses interviews aux médias russes.
afp/ther