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Richemont s'allie avec Alibaba pour conquérir l'e-commerce chinois

Le groupe Richemont va s'allier avec le géant de la vente en ligne chinois Alibaba. [Keystone - Martial Trezzini]
Richemont collabore avec Alibaba pour la vente en ligne en Chine: interview de Marie-Hélène Rheims / Forum / 5 min. / le 26 octobre 2018
Le groupe suisse Richemont a annoncé vendredi un partenariat stratégique avec le géant technologique chinois Alibaba. Pour la spécialiste du luxe Marie-Hélène Rheims, le retour sur investissement devrait être important.

Ce partenariat doit permettre à la clientèle chinoise d'avoir accès à des produits proposés par Yoox Net-a-Porter (YNAP), filiale du groupe de luxe genevois. Richemont renforce ainsi nettement sa position dans l'e-commerce chinois, un marché clé.

Pour Marie-Hélène Rheims, consultante en stratégie de marques de luxe et enseignante au SAWI, l'école de marketing et de communication de Lausanne, le choix de Richemont est "celui de la rapidité dans le résultat".

Interrogée dans l'émission Forum, celle qui a entre autres travaillé pour L'Oréal, Gucci et LVMH, estime qu'en misant sur Alibaba, leader de l'e-commerce chinois avec plus de 600 millions d'utilisateurs sur un marché de 800 millions d'internautes, Richemont est assuré d'avoir un réel impact. De plus, en faisant le choix de s'allier à un chinois pour le marché chinois, le groupe genevois est sûr de bénéficier du "savoir-faire et surtout de la culture de la clientèle chinoise" qui est "très spécifique".

Un retour sur investissement calculé

Si les détails financiers de ce partenariat n'ont pas été divulgués, Marie-Hélène Rheims présume que les montants doivent être assez conséquents mais que "le calcul a été fait très sciemment, en mesurant le retour sur investissement et l'impact sur un marché du luxe, dont on sait qu'il sera en 2025, composé à près de 50% de clients chinois."

Dans ces conditions "l'impact positif sur le chiffre d'affaires du groupe vaut le coup d'un investissement qui, certainement, a dû être assez lourd", ajoute-t-elle.

"Pas plus de risque de contrefaçon"

Enfin, questionnée sur les contrefaçons liés à l'e-commerce, la spécialiste estime qu'il n'y a pas plus de risque que de travailler avec "des sous-traitants en Chine, en Italie ou en Asie", qui sont susceptibles non pas d'effectuer de la contrefaçon mais de vendre sur des "marchés parallèles".

D'une manière générale, l'enseignante estime que la "contrefaçon est assez encadrée", tout du moins autant sur internet que sur "le marché en dur".

Propos recueillis par Mehmet Gultas.

Adaptation web: Tristan Hertig

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L'e-commerce longtemps impensable pour le luxe

D'après Marie-Hélène Rheims, faire du e-commerce a longtemps été "impensable" pour l'industrie du luxe. Internet était alors vu comme uniquement réservé au "marché de masse".

Il a fallut attendre la fin des années 2000 pour que les entreprises du secteur commencent à s'ouvrir à ce nouveau type de support.