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Jean-Pierre Danthine: "Nous avons eu raison d'abandonner le taux plancher"

Jean-Pierre Danthine, membre du directoire de la BNS. [Keystone - Steffen Schmidt]
Jean-Pierre Danthine. - [Keystone - Steffen Schmidt]
Trois ans après l'abandon par la BNS du taux plancher liant franc et euro, son ancien vice-président Jean-Pierre Danthine estime qu'il s'agissait d'une bonne décision. "Nous devions le faire et nous avons eu raison."

La Banque nationale suisse (BNS) avait instauré le taux plancher de 1,20 franc pour un euro en 2011, avant de l'abandonner quatre ans plus tard, le 15 janvier 2014, rappelle Jean-Pierre Danthine jeudi dans L'Agefi. "C'est un tout qu'il faut prendre dans son ensemble", selon lui.

Le bilan de cette politique est positif, estime l'ancien vice-président de l'institut d'émission. "Nous avons aujourd'hui la confirmation que (l'abandon du taux plancher) était une décision justifiée. Pas agréable à prendre, mais justifiée", estime-t-il.

"L'incroyable agilité des entreprises suisses"

"L'économie suisse l'a bien supportée, le chômage va repasser sous le niveau de 2015, les perspectives de croissance sont bonnes et nous avons mis entre parenthèses une période d'extrême pression sur le franc", argumente le Vaudois d'origine belge.

Dans ce contexte, Jean-Pierre Danthine, qui a quitté le directoire de la BNS le 1er juillet 2015, note "l'incroyable agilité des entreprises suisses". "Une fois de plus, elles ont démontré une résistance et une adaptabilité impressionnante."

Ces dernières semaines, l'affaiblissement du franc face à la monnaie unique européenne a donné une bouffée d'oxygène à l'industrie d'exportation. Jeudi vers midi, un euro s'échangeait contre 1,17 franc suisse. Il était descendu à la parité juste après l'abandon du taux plancher.

Un risque payant pour la BNS

La BNS a pris un gros risque en mettant en place le taux plancher, rappelle l'économiste. De toutes les banques centrales, l'institut d'émission helvétique est celui qui affiche le plus gros bilan en proportion du produit intérieur brut (PIB).

Ce risque a néanmoins eu des aspects positifs, note au passage celui qui occupe désormais la présidence de la PSE-Ecole d'économie de Paris, se référant à l'énorme bénéfice de quelque 54 milliards de francs dégagé par la BNS au titre de l'année 2017.

>> Lire aussi : La BNS a engrangé un bénéfice record de 54 milliards de francs en 2017

ats/dk

>> Sujet traité dans la revue de presse de La Matinale sur RTS La Première

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