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Une régie genevoise divulgue les données de plus de 300 personnes

Genève: fuites de données sensibles dans une régie
Genève: fuites de données sensibles dans une régie / 19h30 / 2 min. / le 3 décembre 2017
Les données personnelles de plus de 300 personnes ont été divulguées accidentellement par la régie immobilière Moser Vernet, a appris la RTS. Une centaine de personnes les ont reçues par e-mail après une erreur de manipulation.

En 2015, Jérôme Paschoud a envoyé un dossier de candidature à la régie Moser Vernet à Genève. Il a ainsi dû remplir, pour lui et son épouse, un formulaire indiquant son nom, prénom, date de naissance, numéro de portable, nom de l'employeur et le montant du salaire.

Il n'obtiendra finalement pas l'appartement convoité. Mais le 25 novembre dernier, il a reçu un e-mail déroutant provenant d'une collaboratrice de la régie: un listing contenant ses données, mais aussi celles de plus de 300 autres personnes.

"C’est un peu comme prendre une douche dans une cabine transparente, sur une place publique. C’est dérangeant psychologiquement, et en plus de ça il peut y avoir des effets plus concrets. Vous pouvez tout simplement imaginer que, dans certaines sociétés, le fait de communiquer votre salaire est une clause de licenciement", estime Jérôme Paschoud, qui a fait part de l'incident à l'émission On en parle de la RTS.

Tous les destinataires contactés

En appelant la régie, Jérôme Paschoud a appris que ces données auraient été envoyées à une centaine d’autres personnes. La fuite aurait été provoquée par l'erreur de manipulation d'une collaboratrice, chargée à la base d'envoyer un simple mailing d'informations.

Contactée par la RTS, la régie Moser Vernet se défend de vouloir étouffer l'affaire. Stéphane Pirrello, chef du service locations, assure être en train de contacter tous les destinataires du message qui n'avaient pas encore remarqué l'incident.

Conscient d'être dépositaire de données très personnelles, il a présenté ses excuses pour cette défaillance et promet d'avertir toutes les personnes dont les données ont été divulguées, à savoir donc les candidats locataires et leurs conjoints.

Reste que les personnes lésées ont peu de possibilités d'agir. Elles ne peuvent pas obtenir de dédommagement, sauf si elles arrivent à démontrer qu'elles ont été victimes d’un préjudice à la suite de cette fuite de données.

Pour le préposé fédéral suppléant à la protection des données Jean-Philippe Walter, la régie aurait dû signaler immédiatement aux destinataires de l'e-mail qu'il s'agissait d'une erreur et que les données devaient être détruites sur-le-champ. Il rappelle aussi que garder et utiliser de telles informations divulguées par erreur est punissable.

Yves-Alain Cornu/jvia

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