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1400 emplois biffés aux CFF pour tenter de freiner les prix du transport

Le patron des CFF Andreas Meyer. [Keystone - Peter Klaunzer]
1400 emplois biffés aux CFF pour tenter de freiner les prix du transport / Forum / 8 min. / le 22 septembre 2016
Les CFF vont supprimer 1400 emplois d'ici 2020 dans le cadre de leur programme de restructuration Rail Fit 2030, présenté jeudi à Berne. Leur patron Andreas Meyer espère que cela permettra de ne plus augmenter les prix.

La cure d'amaigrissement doit permettre aux CFF des économies d'1,2 milliard de francs à l'horizon 2030. Parallèlement aux 1400 postes biffés, 200 nouveaux emplois seront tout de même créés pour faire face à la hausse du trafic.

La priorité, ce sont vraiment les économies

Andreas Meyer

Interrogé jeudi soir dans l'émission Forum, le patron des CFF Andreas Meyer met en avant le souci d'éviter autant que possible de nouvelles hausses des prix du trafic voyageurs. Il s'agit également de faire face à la hausse des indemnités reversées aux cantons et à la Confédération, pour le trafic régional et pour l'infrastructure.

"La priorité ce sont vraiment les économies (…), surtout dans l'administration mais aussi dans la conduite des trains, dans les centres d'exploitation", explique Andreas Meyer. Le patron des CFF ajoute que l'entreprise a précisément beaucoup investi dans l'automatisation et la centralisation.

Le CEO de l'ancienne régie fédérale assure que la priorité reste l'attractivité du service offert. "Nous avons analysé très soigneusement toutes les mesures que nous allons prendre. Nous voulons que les clients ne les sentent pas, sauf dans leur porte-monnaie."

Nous avons de bonnes chances de ne plus devoir augmenter les prix

Andreas Meyer

Andreas Meyer souligne que les prix, justement, ne cesseront d'augmenter si rien n'est fait: "Avec les mesures que nous avons identifiées, nous avons de bonnes chances de ne plus devoir augmenter les prix."

Le patron des CFF assure qu'il n'y aura pas de nouvelle annonce de restructuration à l'avenir: "Bien au contraire. On nous avait reproché une tactique du salami mais maintenant on met tout ce qu'on a sur la table, même si cela crée quelques incertitudes à l'interne."

22 milliards d'investissements

Les tendances dessinées par la Confédération d'ici à 2040 montrent qu'en trafics voyageurs et marchandises, il faut compter avec une forte croissance. D'ici à 2020, plus de 22 milliards de francs seront investis dans le matériel roulant, l'infrastructure, les nouvelles offres et services.

Le niveau des coûts est également influencé par des standards de qualité élevés ou par des normes légales émanant de la Suisse ou de l'Union européenne. Cela débouche sur une forte progression des coûts globaux du système ferroviaire.

>> Voir l'analyse de Gaspard Kühn dans le 19h30 :

CFF - Plan d'économies: l'analyse de Gaspard Kühn
CFF / Plan d'économies: l'analyse de Gaspard Kühn / 19h30 / 1 min. / le 22 septembre 2016

jgal/oang avec ats

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Le programme Rail Fit 2030

En novembre 2015, l'ex-régie fédérale a lancé RailFit20/30. Il s'agit d'un programme centralisé de mise en œuvre de la stratégie CFF 2020 visant à ce que les prix restent aussi stables que possible pour la clientèle du trafic voyageurs, voire baissent à long terme.

Il s'agit donc de réduire les coûts administratifs, améliorer la productivité de l'informatique, de l'entretien et de l'exploitation, investir et acquérir davantage avec moins de moyens, miser davantage encore sur des solutions avantageuses, tout en allégeant leur organisation et leurs processus.

Dans la mesure du possible, les suppressions de postes se feront par le biais des fluctuations naturelles et des départs à la retraite. Dans les groupes professionnels concernés, 500 collaboratrices et collaborateurs changent d'emploi chaque année, et 1300 départs à la retraite sont enregistrés.

En outre, un ajustement des prestations sociales est prévu.

Les syndicats dénoncent "un programme de démantèlement"

Le syndicat du personnel des transports juge "inacceptable" le programme Railfit 20/30 des CFF, qui prévoit la suppression de 1400 postes d'ici 2020. Il qualifie de "véritable programme de démantèlement" le paquet de mesures, ficelé par le cabinet McKinsey.

Le syndicat SEV exige des options stratégiques alternatives, afin que les CFF se focalisent sur leurs objectifs, en tant que service public, plutôt que sur des mesures d'économies "irréfléchies", écrit-il dans un communiqué remis à la sortie de la conférence de presse des CFF jeudi à Berne. Le programme de démantèlement devrait toucher tous les niveaux de l'entreprise, estime-t-il.

Ecouter l'interview de Valérie Solano, secrétaire syndicale au SEV, dans Forum: