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"La société Uber double de volume tous les six mois en Suisse"

Le dispositif a été annoncé alors que l'entreprise ne peut exercer ses activités à Genève. [Salvatore Di Nolfi]
La concurrence est rude entre taxis romands et les services de la société Uber. - [Salvatore Di Nolfi]
Cible des critiques des chauffeurs de taxi, la société de voiturage Uber double de taille chaque semestre en Suisse, selon son patron romand, qui parle aussi de la peur de ses employés d'être agressés.

Patron d’Uber en Suisse romande, Steve Salom affirme que l'entreprise double de taille tous les six mois en Suisse. Un succès qui irrite les chauffeurs de taxis, lesquels ont récemment manifesté à Genève et à Berne. Steve Salom estime dans la Tribune de Genève et 24 heures de lundi qu'ils "se trompent de cible".

Agressions

"Il ne se passe pas une semaine sans qu’il n’y ait d’agressions, menaces et déprédations de véhicules. Il y a même eu une tentative de meurtre, avec une attaque au tournevis, à Genève récemment", affirme Steve Salom.

Selon lui, des centaines" de chauffeurs utilisent Uber à Genève, davantage à Lausanne. "Il nous en manque beaucoup pour satisfaire la demande. Par semaine à Lausanne, ils utilisent Uber en moyenne dix heures. A Genève, les chauffeurs professionnels une trentaine d’heures."

Difficile pour Steve Salom de dire qui d'un chauffeur de taxi ou un chauffeur Uber gagne le plus. "Une grande partie des revenus des taxis sont en espèces et tout ne serait pas déclaré", dit-il. Et d'ajouter: "Selon ce que j’entends, ça varie aussi selon la ville: à Lausanne, un petit nombre de garages détient des concessions de taxis et prend de grosses marges sur chaque course. Les chauffeurs y seraient moins bien lotis qu’à Genève."

Veto

Uber a été frappé d'une interdiction provisoire à Genève, car la société a exercé ses activités sans avoir bénéficié d'une autorisation étatique. En janvier, le Tribunal fédéral a jugé irrecevable un recours de l'entreprise, qui conteste en justice le veto des autorités cantonales.

Pour Steve Salom, "les chauffeurs qui utilisent l’application n’évoluent pas du tout dans l’illégalité. Les procédures sont en cours et l’Etat a entre-temps dit qu’Uber pouvait exercer ses activités sous ces conditions: fixer les prix à l’avance, être titulaire de l’examen genevois de chauffeur de limousine et être immatriculé à Genève."

>> Lire aussi : Plus de 200 taxis ont protesté contre Uber à l'aéroport de Genève

ats/gax

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Projet de loi à Genève

L'arrivée d'Uber a complexifié le dossier des taxis à Genève. Un nouveau projet de loi a été soumis au Grand Conseil. Le texte vise à remettre de l'ordre dans la profession et à la dynamiser en intégrant les nouveaux acteurs comme Uber. Au plus tôt, le nouveau texte légal pourrait entrer en vigueur en janvier 2017.

Malgré ces aléas, le groupe se développe en Suisse. Selon Steve Salom, "Uber double de taille tous les six mois en Suisse et enregistre des taux de croissance à deux chiffres partout, à Zurich (avec UberPop, X, Black), Genève (UberX, Black), Bâle (UberPop, X) et Lausanne (UberPop, X)."

Accusations de dumping

Plus de 450 chauffeurs de taxi venus des plus grandes villes de Suisse avaient déferlé lundi passé à Berne pour protester contre Uber. Ils accusent ce service de voitures avec chauffeur de pratiquer un dumping des tarifs. Une démarche visant à pousser les autorités à prononcer une interdiction des activités de la société en Suisse.
Les chauffeurs de taxi traditionnel assimilent cette société californienne à un employeur au noir.

A Zurich, Uber priverait les taxis de quelque 30% de leur chiffre d'affaires, a récemment déclaré le secrétaire de l'Union suisse des taxis et membre de la Taxi Sektion de Zurich Roland Höhn.