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"Les fraudeurs français ont leurs quartiers de noblesse à Genève"

Les sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon. [AFP - Jacques Demarthon]
L’ouvrage qui met en lumière le système d'évasion fiscale / Forum / 7 min. / le 22 septembre 2015
A l'occasion de la sortie de l'ouvrage "Tentative d'évasion (fiscale)", co-écrit avec son mari, Monique Pinçon explique à la RTS comment le couple a observé le système de fraude fiscale de l'intérieur.

"Comment planquer son magot?" C'est la question à laquelle Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon ont tenté de répondre dans leur ouvrage "Tentative d'évasion (fiscale)" (éditions La Découverte). Inspirés des récentes affaires Cahuzac et Bettencourt, les deux chercheurs au CNRS à Paris se sont plongés dans le monde des exilés fiscaux, en se mettant dans la peau de personnes fortunées qui décident de cacher leur argent.

Ceci les a conduit en Suisse, notamment à la banque HSBC à Genève, où ils ont observé le système de l'intérieur, puis relaté les manoeuvres pour tenter de s'évader fiscalement. "Ces jeux de rôle étaient pour apporter un peu d'humour face à l'opacité de l'évasion et de la fraude fiscale", a expliqué mardi Monique Pinçon-Charlot dans l'émission Forum.

"Les fraudeurs français ont leurs habitudes en Suisse"

"On s'est vraiment rendu compte à quel point les Français avaient leurs habitudes. L'évasion fiscale des Français en Suisse a ses quartiers de noblesse", a rapporté la sociologue. Et d'ajouter: "On retrouve par exemple la famille Peugeot dans la première liste de fraudeurs français découverts en Suisse en 1932".

Par ailleurs, Monique Pinçon-Charlot a rappelé qu'il devenait de plus en plus difficile pour les particuliers de cacher son argent en Suisse: "Avec les accords d'échanges automatiques entre les administrations fiscales, les comptes nominatifs seront automatiquement déclarés à partir de 2018".

hend

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