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L'Argentine négocie pour éviter un nouveau défaut de paiement

Une affiche pro-gouvernentale à Buenos Aires, contre la décision de la justice new-yorkaise.
Une affiche pro-gouvernentale à Buenos Aires, contre la décision de la justice new-yorkaise.
Les négociations de la dernière chance entre l'Argentine et des "fonds vautours" se tiennent ce mercredi. Les banques privées du pays pourraient racheter de la dette pour éviter une faillite à Buenos Aires.

Les discussions continuent mercredi à New York dans le litige entre fonds "vautours" et l'Argentine. Buenos Aires risque un défaut de paiement portant sur un montant minime pour un Etat: 539 millions de dollars.

Cette somme, que le pays est prêt à payer, doit arriver au plus tard mercredi à minuit à des créanciers ayant consenti une restructuration de la dette après la crise économique de 2001. (voir encadré)

Mais le paiement est bloqué par le juge américain Thomas Griesa, 83 ans, qui a ordonné au pays sud-américain le paiement prioritaire de 1,3 milliard de dollars aux fonds "vautours" NML et Aurelius. Son jugement interdit le paiement à une partie des créditeurs si les exigences des fonds "vautours" ne sont pas satisfaites.

Les banques argentines à la rescousse?

Selon la presse argentine, les banques privées du pays pourraient racheter une partie des bons détenus par les deux fonds et arrivés à échéance, permettant ainsi de repousser le scénario d'un nouveau défaut de paiement, douze ans après celui de 2002.

Signe qu'une issue négociée est envisagée, le ministre argentin de l'Economie Axel Kicillof a quitté le sommet des chefs d'Etat du Mercosur à Caracas pour se rendre dans la soirée de mardi à New York et se joindre aux discussions.

A Buenos Aires, la Bourse a bondi de 6,53% à la clôture après plusieurs jours de baisse, reflétant son optimisme quant à l'issue du processus de négociation.

mre avec agences

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Une restructuration acceptée par 93% des créanciers

Buenos Aires refuse de payer les 1,3 milliard de dollars aux "fonds vautours" qui représentent moins d'1% des détenteurs de bons pour ne pas se mettre à dos la grande majorité (93%) des créanciers ayant accepté de restructurer la dette.

Le juge Griesa s'est montré hermétique aux demandes du gouvernement argentin, refusant le sursis à exécution du jugement qui permettrait à Buenos Aires de payer sans s'exposer à une avalanche de poursuites de créanciers demandant eux aussi à toucher 100% de leur dû.

Alors que 93% des créanciers ne vont toucher qu'environ 30% du montant original des bons, la justice américaine permet à NML d'encaisser 832 millions de dollars pour des bons achetés à prix cassé à 48 millions.

De la Chine au FMI, vaste soutien pour l'Argentine

Dans son combat, l'Argentine a obtenu le soutien de ses alliés traditionnels latino-américains, de la Chine, de la Russie, la coalition de pays en développement du G77 et de la France. Le FMI s'est même inquiété des conséquences du jugement pour l'avenir des restructurations de dette, comme celle de la Grèce.

S&P déclare l'Argentine en "défaut sélectif"

L'agence de notation Standard and Poor's a déclaré mercredi soir l'Argentine en "défaut sélectif".

La note de la dette argentine, qui était de CCC-, dans la catégorie spéculative considérée comme très risquée pour les investisseurs, est portée à SD (selective default), a indiqué l'agence dans un communiqué.