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L'action Google chute à New York après l'annonce de résultats décevants

La page d'accueil de Google
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L'action Google a dévissé de plus de 10% jeudi, avant que la cotation soit suspendue par le Nasdaq. Les investisseurs ont réagi à la révélation par inadvertance de résultats nettement inférieurs aux attentes.

Le géant de l'internet Google a choqué le marché jeudi avec l'annonce par erreur, plus de trois heures en avance, de résultats très décevants pour le troisième trimestre.

Selon un avis publié en plein milieu de séance à Wall Street sur le site internet du gendarme boursier américain (SEC), le bénéfice net s'est effondré de 20% à 2,176 milliards de dollars. Le bénéfice ajusté par action est ressorti à seulement 9,03 dollars, très nettement en dessous des attentes du marché, qui misait sur 10,65 dollars.

Cette publication a immédiatement fait plonger l'action du groupe de plus de 10% sur la Bourse électronique Nasdaq. La cotation a ensuite été suspendue pendant deux heures et demie, jusqu'à la publication d'un communiqué officiel. L'action a clôturé en baisse de 8,01% à 695 dollars.

Publication par mégarde

L'annonce des résultats était initialement prévue seulement après la clôture, et dans la publication se trouvaient des éléments accréditant l'idée d'une diffusion par erreur, comme la mention "citation en attente de Larry" en lieu et place des commentaires du directeur général Larry Page.

Selon une porte-parole de Google, le document a été publié par mégarde par l'entreprise d'impression financière RR Donnelley. "RR Donnelley nous a informés qu'elle avait communiqué une version provisoire de notre communiqué de résultats. Nous avons arrêté la cotation sur le Nasdaq pendant que nous travaillons à la finalisation du document", a-t-elle indiqué par courriel. "Une fois que ce sera finalisé, nous publierons nos résultats, reprendrons la cotation sur le Nasdaq, et tiendrons notre conférence téléphonique comme prévu", a-t-elle ajouté.

ats/jgal

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Chiffre d'affaires en hausse

Si le bénéfice s'est effondré, Google a en revanche réussi à augmenter son chiffre d'affaires de 45% au troisième trimestre, à 14,10 milliards de dollars, quand le marché attendait seulement 11,86 milliards.

Le chiffre d'affaires a notamment été gonflé par l'acquisition du fabricant de téléphones portables Motorola, bouclée le 25 mai: sans elle, le chiffre d'affaires afficherait une croissance de 19%. Les coûts liés à la restructuration de cette nouvelle filiale, où 4000 suppressions d'emplois avaient été annoncée en août, ont amoindri le bénéfice net. Mais ces coûts n'entrent pas dans le calcul du bénéfice par action, et n'expliquent donc pas comment il est tellement inférieur aux attentes.

Le groupe fait état d'une nette réduction de sa marge d'exploitation: le bénéfice d'exploitation ne représentait plus que 19% de son chiffre d'affaires au troisième trimestre, contre encore 31% un an plus tôt.

Le référencement des médias français menacé

Le géant américain de l'internet Google menace de ne plus référencer les médias français s'il devait s'acquitter d'une taxe similaire à des droits d'auteurs, demandée par les éditeurs de presse et à laquelle le gouvernement français s'est dit favorable.

Les éditeurs français ont demandé en septembre au gouvernement un projet de loi pour que les moteurs de recherche les rétribuent via le versement de droits voisins, une sorte de prolongation des droits d'auteur, en cas d'utilisation indirecte de leurs contenus. Cela reviendrait pour Google à payer pour chaque lecture d'un article, vers lequel le moteur de recherche aura redirigé l'internaute.

Google "ne peut accepter que l'instauration d'un droit voisin pour le référencement de sites de presse français mette en cause son existence même et serait en conséquence contraint de ne plus référencer les sites français", écrit le groupe dans une "note blanche" datant du mois d'octobre, envoyée à plusieurs cabinets ministériels et dont l'AFP s'est procuré une copie.

Le site rappelle qu'il "redirige quatre milliards de 'clics' par mois vers les pages internet des éditeurs" français.