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L'euro poursuit sa chute face au dollar

5 janvier. Les espoirs retombent--Vers 15h07, l'euro vaut 1,2797 dollar, soit son plus bas niveau depuis 16 mois. Face à la devise nippone, l’euro s’échange contre 98,48 yens, un niveau inédit depuis décembre 2000. [AP - Daniel Maurer]
L'euro poursuit sa chute face au dollar et au yen. - [AP - Daniel Maurer]
L'euro est passé jeudi sous la barre de 1,28 dollar, pour la première fois depuis 16 mois, et est tombé à son plus bas niveau en dix ans face au yen. Les bourses européennes ont également fini en baisse ce jeudi.

Vers 15h20, l'euro valait 1,2812 dollar contre 1,2941 dollar mercredi soir, après être descendu à 1,2797 dollar vers 15h07, son plus bas niveau depuis le 13 septembre 2010.

L'euro a également creusé ses pertes face à la devise nippone, s'échangeant contre 98,48 yens en début d'après-midi, un niveau inédit depuis décembre 2000.

"Les inquiétudes sur les dettes souveraines européennes ne sont jamais très loin", et une émission obligataire jeudi de la France n'est pas parvenue à rassurer les investisseurs, expliquait Kathleen Brooks, analyste de la société britannique Forex.com.

Inquiétudes en zone euro

Seconde économie de la zone euro, la France est parvenue à lever 7,963 milliards d'euros comme prévu. Mais, pour l'obligation de référence à dix ans, si les taux d'emprunt sont restés à des niveaux très bas, la demande a été moins forte que lors des précédentes opérations du même type.

"Cela augure mal des prochaines émissions obligataires, alors même que la France doit lever cette année près de 300 milliards d'euros", notait Kathleen Brooks.

Les Bourses européennes ont fini en baisse jeudi. Paris a cédé 1,53%, Londres 0,78% et Francfort 0,25%. Milan et Madrid ont plongé respectivement de 3,65% et 2,94%, plombées par la chute des valeurs bancaires.

Les banques italiennes malmenées

Première banque d'Italie, UniCredit s'est effondrée de 17,27% à 4,48 euros au lendemain de sa chute de 14,46% en raison de l'annonce des conditions de son augmentation de capital de 7,5 milliards d'euros.

Afin d'être sûr d'attirer les investisseurs dans un contexte de marché très difficile, la banque a été contrainte de brader les nouvelles actions qui seront émises dans le cadre de cette opération qui démarre lundi à 1,943 euro, soit une décote de 43%.

Alors que l'ensemble du secteur bancaire européen souffrait en raison de rumeurs de recapitalisation de l'allemande Deutsche Bank ou de l'annonce par le ministre de l'Economie espagnol de la nécessité pour les banques de son pays de procéder à de nouvelles provisions, les banques italiennes ont été entraînées dans le sillage d'UniCredit.

Banca Popolare di Milano a ainsi abandonné 10,74% à 0,2735 euro, UBI Banca 8,90% à 2,928 euros et Intesa Sanpaolo 7,33% à 1,189 euro.

Autre motif de tension, les banques ont déposé 443 milliards d'euros entre mercredi et jeudi auprès de la Banque centrale européenne (BCE), un léger recul par rapport au record de la veille de 453 milliards, mais qui montre que la situation est loin d'être normalisée. (Lire: Crise économique)

agences/mre

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Le FESF lève des fonds pour l'Irlande et le Portugal

Le Fonds de soutien de la zone euro (FESF) a réussi à lever sans difficulté jeudi trois milliards d'euros à trois ans pour venir en aide à l'Irlande et au Portugal, a indiqué le FESF dans un communiqué.

La demande a a été "forte", a souligné le Fonds, précisant qu'elle avait été "proche de 4,5 milliards d'euros, provenant d'investisseurs du monde entier" et que le taux moyen était ressorti à 1,77%. "

Le produit de cette émission doit servir à financer une partie de l'aide à l'Irlande et au Portugal, qui bénéficient d'un programme d'aide international.

Le FESF avait annoncé mardi que cette émission était imminente et qu'elle aurait lieu "en fonction des conditions du marché". Il s'agissait de la première émission obligataire à trois ans du Fonds, qui a déjà lancé l'an dernier des émissions à 5 et 10 ans, ainsi qu'à trois mois.

En novembre, il avait réussi à lever trois milliards d'euros d'obligations à dix ans, mais les acheteurs ne s'étaient pas bousculés et les taux étaient ressortis en nette hausse par rapport à ses précédentes émissions.

Le FESF a rappelé que les besoins de financement des deux pays en 2012 seraient de 24 milliards d'euros.

Le FESF a une capacité de prêt totale de 440 milliards d'euros. Il lève de l'argent sur les marchés avec une garantie apportée par les Etats de la zone euro et le reverse ensuite à des pays en difficulté au sein de la zone euro à des taux moindres que ceux qu'ils devraient payer sur les marchés.

Sa note "AAA", la meilleure possible attribuée par les agences de notation, est menacée par le possible abaissement de celle de la France, le plus gros garant du Fonds avec l'Allemagne.