Bien que très faiblement rémunérés par la BCE, à 0,25%, ces dépôts auprès de la BCE au jour le jour ont battu des records ces dernières semaines, témoignant de profonds dysfonctionnements du marché du prêt interbancaire.
Le précédent record absolu avait été franchi entre le 27 et le 28 décembre avec 452 milliards d'euros.
Marché en circuit fermé
Le marché des liquidités fonctionne donc en ce moment en circuit fermé: la BCE prête massivement et généreusement aux banques, comme elle l'a fait en décembre en allouant 489 milliards d'euros sur 3 ans à 1%. (Lire: Crise de la dette)
Mais les instituts de crédit préfèrent toujours parquer les sommes obtenues auprès de la BCE plutôt que de se prêter entre eux ou à l'économie réelle.
Le fait que les banques retiennent ainsi leurs liquidités montre également leur manque d'appétit pour les obligations souveraines de la zone euro. Les Européens avaient espéré que cet appétit allait renaître grâce aux opérations de prêts massives de la BCE.
afp/mre
La BCE fournit des dollars aux banques
La banque centrale européenne a également accordé mercredi plus de 31 milliards de prêts en dollars, à différentes maturités, à des banques de la zone euro qui ont du mal à s'en procurer sur les marchés.
Au total, la BCE a accordé pour 6,15 milliards de dollars sur sept jours à 12 banques, et 25,51 milliards de dollars sur 84 jours à 34 établissements, a annoncé l'institution de Francfort sur son site internet.
Ces deux prêts sont assortis d'un taux d'intérêt de 0,58%. Deux prêts d'un montant comparable arrivaient à expiration mercredi, l'un d'un montant de 33 milliards de dollars accordé fin décembre, et l'autre de 1,35 milliard de dollars conclu en octobre.
Symptôme de difficultés
Les montants demandés en dollars par les banques européennes ne dépassaient guère l'an dernier le milliard d'euro, jusqu'à une action concertée de six grandes banques centrales mondiales qui ont assoupli les conditions de ces prêts fin novembre.
Depuis, des montants de plusieurs milliards de dollars ont été prêtés lors de chaque opération. Ces demandes de dollars sont également un symptôme des difficultés des banques européennes, confrontées à un exode de fonds des banques américaines ou d'autres investisseurs étrangers, qui les oblige à aller chercher des dollars sur les marchés, une solution incertaine et onéreuse.
Ce type de prêts spéciaux existe depuis la crise financière de 2008. Il avait été repris en août par la BCE, après plusieurs mois d'arrêt.