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Peugeot va supprimer plus de 4000 postes en France

PSA Peugeot-Citroën emploie en tout environ 167'000 salariés sur le continent, dont 100'000 en France. [Mike Scott]
PSA Peugeot-Citroën emploie en tout environ 167'000 salariés sur le continent, dont 100'000 en France. - [Mike Scott]
Le deuxième constructeur automobile européen, le français PSA Peugeot Citroën, va supprimer plus de 4000 postes en France en 2012 dans le cadre d'un plan d'économie prévoyant la suppression de 6000 emplois au niveau européen.

Le groupe avait annoncé fin octobre la suppression de milliers de postes en Europe, invoquant une détérioration de ses résultats financiers et de ses performances sur le continent. (Lire: Importantes compressions d'effectifs chez Peugeot).

Selon les syndicats CGT et CFDT, la France est particulièrement touchée avec 1000 suppressions de postes en production, 500 en recherche et développement et 400 dans d'autres directions (marketing...), tandis qu'entre 2200 et 2500 prestataires externes vont voir leur mission prendre fin.

200 millions d'euros de dividendes versés

Selon les syndicats, la recherche et le développement payent un lourd tribut à ce plan d'économies avec au total environ 2000 postes supprimés. Les sites de recherche et développement du groupe sont situés en France essentiellement à Sochaux (est), Velizy et La Garenne (près de Paris).

"Ce plan est déplorable quand on voit les rémunérations de nos dirigeants et les dividendes de 200 millions d'euros qui ont été versés", a réagi Ricardo Madeira, délégué central CFDT.

100'000 salariés en France à ce jour

PSA emploie en tout environ 167'000 salariés sur le continent, dont 100'000 en France. Avec deux grands constructeurs, PSA et Renault, et de nombreux sous-traitants, le secteur automobile est considéré comme stratégique pour l'économie française.

La filière automobile représente environ 10% de l'emploi dans le pays, selon le gouvernement. PSA veut réaliser de nouvelles réductions de coûts pour faire face à la dégradation de la situation sur le marché européen, où il réalise environ 60% de ses ventes. Il souffre de la guerre des prix à laquelle se livrent les constructeurs en France et de l'effondrement des marchés italien et espagnol.

Peugeot aidé par l'Etat durant la crise 2008

Entreprises stratégiques, Peugeot et Renault avaient été aidés par le gouvernement lors de la précédente crise de 2008. En contrepartie, ils s'étaient engagés à ne pas délocaliser de production à l'extérieur de la France.

agences/olhor

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Les salariés français du constructeur résignés

Les salariés de Peugeot Citroën (PSA) à Sochaux, site historique de la marque au lion, se montraient résignés mardi après l'annonce des massives suppressions de postes voulues par la direction. Ils s'interrogent surtout sur l'évolution de leurs conditions de travail.

Sur les 4000 techniciens et ingénieurs du site PSA à SochauxBelchamps, à quelques encablures de la frontière ajoulote, 400 contrats extérieurs, la plupart en recherche et développement (R&D), ne seront pas renouvelés.

L'annonce était attendue, mais "on ne pensait pas qu'elle serait aussi conséquente pour le site de Sochaux", explique Marc Spirckel, délégué CGT. "C'est lourd de conséquence pour la jeunesse, notamment pour les jeunes qui sortent de l'Université technique de BelfortMontbéliard", ajoute le syndicaliste. "Les gens qui travaillent chez PSA vont récupérer le surcroît de travail réalisé jusqu'à présent par les prestataires" dont les contrats ne seront pas prolongés, s'inquiète-t-il.

Des centaines d'emplois biffés à la Société générale

En première ligne dans la crise de la dette en zone euro, la Société générale a de son côté fait part mardi de son projet de supprimer "des centaines d'emplois" en France, lors d'une rencontre entre le pdg du groupe Frédéric Oudéa et les syndicats. Leur nombre exact sera déterminé ultérieurement.

La Société générale, une des trois grandes banques françaises, est aussi celle qui est apparue la plus fragilisée par la crise de la dette. En dépit des assurances données régulièrement par ses dirigeants, elle a fait l'objet de nombreuses rumeurs, qui se sont révélées infondées mais ont provoqué de fortes turbulences sur son titre en Bourse au cours des dernières semaines. Elle emploie 160'000 salariés dans le monde, dont 40'000 en France.