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Les taux obligataires italiens dépassent les 7%

La dette publique grecque de plus de 350 milliards d'euros représente 162% du PIB du pays actuellement. [Keystone - Martin Ruetschi]
L'économie italienne représente plus de 20% du PIB de la zone euro, contre à peine 2,5% pour la Grèce. - [Keystone - Martin Ruetschi]
Les taux d'intérêt à dix ans de l'Italie ont atteint un nouveau record historique en dépassant les 7%. Après la Grèce, l'Irlande et le Portugal, l'Italie pourrait être le prochain pays à avoir besoin d'une aide internationale, même si elle s'en défend pour le moment.

Le niveau actuel des taux obligataires de l'Italie de plus de 7% - une première depuis 1997 - est jugé insoutenable sur la durée, étant donné la taille de la dette italienne (1900 milliards d'euros, 120% du PIB).

Selon les calculs des analystes, une hausse des taux d'un point coûte une quinzaine de milliards sur quatre ans en intérêts, soit le quart du montant des mesures d'austérité prévues par l'Italie d'ici 2014.

Le risque de voir l'Italie aspirée à son tour par la crise de la dette représente un défi majeur pour la zone euro.

20% du PIB de la zone euro

L'économie italienne est cependant un cas autrement plus important à traiter que la Grèce. Elle représente plus de 20% du PIB de la zone euro, contre à peine 2,5% pour la Grèce.

Une contagion de la crise à l'Italie pourrait mette à genoux l'ensemble de la zone euro, où le Fonds d'aide, le FESF, est encore très loin de pouvoir faire face à une telle hypothèse.

En effet, si Rome se voyait contraint de demander un plan de sauvetage de grande ampleur, sur le modèle de la Grèce, la capacité de ce Fonds risquerait d'être insuffisante avec seulement 250 milliards d'euros disponibles dans les caisses aujourd'hui, sur une capacité de prêts au départ de 440 milliards.

La ministre autrichienne des Finances, Maria Fekter a d'ailleurs estimé mardi que l'économie italienne était "trop importante pour que le pays bénéficie d'un plan de sauvetage".

La BCE en dernier recours

Pour empêcher la contagion à l'Italie, les dirigeants de la zone euro ont décidé fin octobre d'accroître la force de frappe du FESF à 1000 milliards d'euros. Mais ce projet ne sera mis en place qu'en partie en décembre et ne le sera intégralement qu'en février au plus tôt.

Pour l'ensemble de l'année 2012, Rome pourrait avoir besoin de plus de 400 milliards d'euros, comme déjà cette année. Dans l'immédiat, le pays doit surtout se reposer sur la Banque centrale européenne (BCE), qui achète régulièrement de la dette publique du pays sur les marchés pour freiner la hausse des taux obligataires. Mais l'institut monétaire, dirigé depuis peu par un Italien, Mario Draghi, le fait de mauvaise grâce.

Le temps presse et l'Italie doit théoriquement lever des fonds sur les marchés dans les jours qui viennent avec notamment une émission obligataire à 5 ans lundi.

agences/mre

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Ecart de taux record entre France et Allemagne

L'écart de taux entre la France et l'Allemagne a franchi un nouveau record historique mercredi après-midi, signe d'une méfiance accrue des investisseurs envers la zone euro dont la France fait les frais.

Vers 13h45 GMT, l'écart des taux entre l'obligation de référence du Trésor français à 10 ans et le Bund allemand s'est inscrit à 147 points de base (1,47 point de pourcentage).

Cet écart, qui mesure la prime de risque entre ces deux lignes obligataires, était de 45 points de base il y a un an.

Les Bourses européennes en forte baisse

Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge mercredi, l'annonce du départ prochain du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi ne parvenant pas à apaiser les craintes des investisseurs quant à la situation du pays.

A la clôture, Paris a perdu 2,17%, Francfort 2,21%, Londres 1,92%, Madrid 2,09% et Athènes 1,61%. Milan a chuté de 3,78%. Même si elle a réagi un peu moins violemment, la Bourse suisse n'a pas fait exception et son indice SMI des valeurs vedettes a lâché 1,32%.