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La facture du streaming

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La facture streaming / basik / 25 min. / le 4 mars 2024
Combien d'abonnés comptent les plateformes de streaming les plus populaires en Suisse? Quelle est la meilleur marché? Quel sort vont-elles réserver aux données de leurs utilisateurs? Quelles sont les alternatives locales aux trois géants américains Netflix, Disney+ et Amazon Prime? L'émission Basik fait le point.

"Je crois que Netflix est devenu du langage courant par rapport à Prime ou Disney", affirme Antoine Aubry lundi dans Basik. Comme toujours plus de foyers en Suisse, sa famille est abonnée à deux plateformes de streaming vidéo. Un choix qui lui coûte 25 francs par mois.

Avec près de trois millions d'utilisateurs et utilisatrices, Netflix trône sur le podium helvétique. Une place de numéro un historique que la plateforme détient partout en Europe. En deuxième position, on trouve Disney+, avec un million d'abonnements en Suisse. Amazon Prime Video monte sur la troisième marche avec presque 800'000 abonnés.

Autour des 10 francs

Un abonnement chez Netflix coûte au minimum 11,90 francs par mois. La formule la meilleure marché se trouve chez Disney+ avec un abonnement à 7,90 francs. Chez Amazon Prime Video, le tarif le moins cher coûte 9,99 francs.

Les différentes sociétés proposaient des tarifs moins coûteux lors de leur lancement. Cette période est toutefois révolue. La tendance actuelle est à l'augmentation des prix, car le premier modèle d'affaires des plateformes n'est pas suffisamment rentable. Finis les prix agressifs. Ces entreprises doivent attirer davantage de clients et faire entrer plus de cash.

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"Jusque-là, Netflix était très tolérant. Quand vous aviez un compte familial, vous aviez plusieurs mots de passe et noms d'utilisateurs. Il y avait une sorte de marché gris de comptes. Netflix a fermé le robinet sur cette offre et lancé celle avec la publicité", explique Arnaud Dufour, professeur en marketing digital à la HEIG-VD.

La société américaine a lancé les abonnements avec publicité dans 12 pays. Testée en France et en Italie, cette formule n'est pas près d'arriver en Suisse, car le pays n'est pas prioritaire pour Netflix.

Des données alléchantes

La publicité est un levier clef pour les plateformes dans leur quête de rentabilité, car le nombre colossal d'abonnés génère des informations sur la consommation. Ces données, Netflix et consorts peuvent les vendre aux annonceurs à des prix toujours plus élevés. Conséquence pour le public, les marques, déjà très présentes, pourront interrompre les programmes.

"On avait, depuis pas mal de temps, du placement de produits. Avec l'offre soutenue par la publicité, on va avoir de la vraie publicité", affirme Arnaud Dufour.

En attendant, pour éviter ces interruptions de programme, il reste la solution des offres "bouquets" proposées par les opérateurs classiques comme Swisscom, UPC Cablecom ou Sunrise.

Lex Netflix

Si les grandes plateformes proposent des contenus de différents pays, elles doivent désormais réinvestir 4% de leurs recettes brutes réalisées en Suisse dans la production nationale. Ce changement s'appelle la "Lex Netflix" et il a pour but d'encourager les acteurs suisses de l'audiovisuel. C'est grâce à une modification de la loi sur le cinéma que ce règlement a été mis en place.

Selon des estimations, Netflix devrait investir environ 18 millions pour le cinéma suisse. Et certaines collaborations comme "Winter Palace" sont déjà en cours. Cette série de huit épisodes sera diffusée en primeur sur la RTS avant d'être disponible sur la plateforme américaine. Le service public a investi 7 millions dans le projet. Quel rôle y joue Netflix?

"Netflix a clairement permis de déclencher la faisabilité du projet. Dans un deuxième temps, il y a la dimension de rayonnement international, c'est-à-dire de pouvoir raconter cette histoire et qu'elle soit vue dans les pays où elle sera diffusée grâce à Netflix", déclare David Rihs, directeur associé de Point Prod, l'une des sociétés qui produisent "Winter Palace".

Des plateformes locales

Dans cette multitude de plateformes, il existe des options nationales. C'est le cas de Play Suisse. Lancée en 2020 par le service public, la plateforme propose du contenu de chez nous et des environs. Pas de quoi concurrencer les sociétés internationales malgré presque un million de comptes créés.

La plateforme Kavea existe elle depuis 2023. Elle est non seulement un catalogue de la production romande, mais également un réseau qui cherche à mettre en contact les professionnels.

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Les plateformes de streaming ne manquent pas. Il y en a pour tous les budgets et les attentes. Et la poursuite du succès des géants américains passera par une collecte toujours plus importante de nos données.

Lea Huszno

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