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La conjoncture fait boire la tasse à de nombreuses brasseries

La hausse des prix de l’énergie et des matières premières met un sérieux coup de frein à l’essor des brasseries artisanales
La hausse des prix de l’énergie et des matières premières met un sérieux coup de frein à l’essor des brasseries artisanales / 19h30 / 2 min. / le 2 avril 2024
Les petites brasseries, très à la mode ces dernières années en Suisse, sont aujourd'hui victimes de la conjoncture. L'augmentation des charges et des matières premières pèse lourd sur le marché de la bière.

En 2021, la Suisse possédait la densité de brasseries la plus élevée au monde avec 1278 établissements, amateurs pour la majeure partie. Trois ans plus tard, le pays en compte 86 de moins.

Jusqu'en 2022, Thomas Dequesne produisait des bières avec ses associés, la Dogzilla. Après seulement deux ans d'aventure, ils ont choisi de fermer les portes de leur microbrasserie.

"Si on voulait être rentable avec les bières qu'on vendait, on devait les vendre à des tarifs passablement conséquents par rapport aux grosses brasseries qui peuvent se permettre de faire de grosses productions et baisser les prix", explique dans le 19h30 Thomas Dequesne.

Grands groupes aussi touchés

Pour éviter la fermeture face à la hausse des coûts de l'énergie et des matières premières, Didier Anthamatten a, lui, restructuré sa microbrasserie et diminué drastiquement sa production.

"J'ai vendu l'installation et remis les locaux. J'ai gardé un gros client pour qui je ne fais plus que du fût. Ca fait une petite rentrée, et je me suis associé avec la brasserie B2F chez qui on est actuellement. Les charges ont ainsi baissé, car on partage l'installation", détaille le directeur de la Brasserie de l'Atelier.

A ma connaissance, c’est la première fois qu’on est dans une situation de tarifs aussi élevés

Christophe Gerber, responsable des ventes pour Choppfab Boxer

La conjoncture pèse également sur les grands groupes. Endetté, Chopfab Boxer vient d'éviter de justesse la faillite grâce à un rachat par la maison Locher.

>> Lire aussi : Le brasseur Chopfab Boxer en proie à des difficultés financières doit réduire sa dette

"À ma connaissance, c'est la première fois qu'on est dans une situation de tarifs aussi élevés. On a une augmentation de 60% de notre électricité ainsi que pour tout ce qui est approvisionnement, les cartonnages, l'alu, les bouteilles. Tous nos fournisseurs ont augmenté leurs tarifs", constate Christophe Gerber, responsable des ventes pour Chopfab Boxer.

Chopfab Boxer a aussi augmenté le prix de sa bière. En parallèle de l'augmentation des coûts de production de la bière, la population en boit de moins en moins. Entre 1990 et 2022, la consommation par habitant est passé de 71 litres à 53.

Clémence Vonlanthen/asch

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