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Comment peut-on sortir d'une cage dorée au travail?

Des conditions de travail idéales, un gros salaire, beaucoup de vacances… mais un poste inintéressant et peu de motivation. C’est ce qu’on appelle des "menottes dorées", ou quand votre entreprise cherche à tout prix à vous garder, parfois au détriment de votre satisfaction personnelle.

Si les "menottes dorées" peuvent s’apparenter à un problème de riches, des chercheurs ont montré que de trop belles conditions de travail ne sont en réalité bonnes ni pour vous, ni pour votre employeur.

Selon Annie Boilard, présidente du réseau Annie RH à Montréal et experte en ressources humaines, un employé trop choyé va finir par rester dans sa compagnie pour de mauvaises raisons.

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Elles font rêver, mais les conditions de travail idéales peuvent aussi être sources de souffrance. [Pexels - Tima Miroshnichenko]
Comme un lundi - Les "menottes dorées" / L'actu en vidéo / 1 min. / le 10 mars 2024

Salaire versus satisfaction

L’experte précise que l’entrain au travail est régi par deux facteurs. D’une part, les motivations extrinsèques à votre emploi comprennent les avantages matériels, le salaire, le prestige. D’autre part, les facteurs intrinsèques combleraient, eux, vos besoins profonds: accomplir quelque chose qui a du sens, être autonome, se sentir compétent, etc.

Selon Annie Boilard, sur la durée, un déséquilibre peut se créer entre ces deux sources de motivation. Si les éléments extrinsèques peuvent avoir un effet "waouh" au début, "ils vieillissent moins bien que les facteurs intrinsèques. Leur effet s’estompe, alors que les facteurs intrinsèques, s’ils sont moins spectaculaires, sont pérennes dans le temps", ajoute la spécialiste.

Cher payé et peu motivé

Les employeurs aussi ne sortent pas forcément gagnants d’une telle situation. En effet, des salariés grassement rémunérés coûtent cher et ne sont pas forcément enthousiastes.

Si l’on peine à pleurer sur le sort de ces "prisonniers de luxe", il n’en demeure pas moins que s’ennuyer, se sentir inutile ou se retrouver face à un vide au travail peut tourner au supplice.

Et cette souffrance est condamnée à rester invisible, contrairement aux signes extérieurs de richesse, que les amis et voisins peuvent observer. Alors à ce tourment s'ajoute la culpabilité de se sentir mal, selon l'experte en ressources humaines.

Faire fi des biais pour se libérer

Face à une telle situation, il n'est pas évident de revenir à une réflexion saine, notamment parce qu’il existe des biais dans notre cerveau qui ne nous rendent pas service. Face à une décision, nous aurons en effet tendance à surestimer les pertes et sous-estimer les gains.

Il est possible de mitiger cela en se demandant: quel prix suis-je prêt à donner à un poste dans lequel j'apprends, avec une ou un chef qui me respecte?

Sujet radio: Cléa Favre

Adaptation web: Simon Faraud

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