Une séance improvisée demain à 8h? Un voyage professionnel de quatre jours à l’étranger? Pas de problème! Du moins, c’est ce que vous répondez à votre employeur lorsqu’il vous sollicite, et ce même si cela vous pose de gros problèmes d’organisation familiale.
C’est l’économiste américaine Emily Oster qui a mis le doigt sur le phénomène du "secret parenting" dans un article publié en 2019. De nombreux parents en souffriraient, tout comme les proches aidants de personnes malades ou âgées. Le silence débuterait même au stade de la grossesse: de nombreuses femmes cacheraient leurs maux afin de paraître performantes.
Mères et pères sont concernés
Selon Isabelle Barth, chercheuse en management, le "secret parenting" touche davantage les femmes. En effet, aujourd’hui encore, ce sont principalement ces dernières qui s’occupent des enfants.
Les pères aussi peuvent être concernés par ce secret. On observe d’ailleurs que, lorsque les hommes s’investissent dans leur paternité en demandant, par exemple, un congé supplémentaire ou de la flexibilité, ils sont davantage pénalisés que les femmes au niveau de leur carrière.
L’exemple doit venir d’en haut
Ce camouflage demande beaucoup d’énergie. Il implique de couper son existence en deux entre, d’un côté une vie familiale aussi riche que possible et de l’autre une vie professionnelle que l’on souhaite fructueuse. Cela tend à causer du stress, voire de la souffrance.
Afin de pallier cela, Isabelle Barth exhorte les chefs à faire preuve d’exemplarité: "Il faut qu’eux-mêmes montrent que leur vie de famille peut avoir des répercussions non pas sur la qualité du travail, mais sur son organisation. Qu’il y a des flexibilités possibles. Si un dirigeant quitte une réunion qui se prolonge pour aller récupérer son enfant à l’école, ça autorise les autres collaborateurs à le faire."
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Sujet radio: Cléa Favre
Adaptation web: Simon Faraud