Publié

Les ouvriers du textile au Bangladesh en grève pour de meilleurs salaires

Les ouvriers du textile demandent une augmentation de leurs salaires. [EPA / Keystone - Monirul Alarm]
Au Bangladesh, des centaines d'usines sont à l'arrêt à cause d'une grêve / La Matinale / 1 min. / le 3 novembre 2023
Des centaines d'usines de confection au Bangladesh ont fermé en raison de violentes manifestations de milliers d'ouvriers du textile exigeant un quasi-triplement de leur salaire, a déclaré jeudi la police. Une cinquantaine d'usines en périphérie de Dacca ont notamment été saccagées.

"Plus de 250 usines de confection ont été fermées lors des manifestations", a déclaré le chef de la police de Gazipur,"jusqu'à 50 usines ont été saccagées et vandalisées, dont quatre ou cinq incendiées".

Le Bangladesh est l'un des principaux exportateurs de vêtements mondial, avec quelque 3500 usines qui fournissent des marques occidentales et représentent 85% des 55 milliards de dollars d'exportations annuelles du pays.

Mais les conditions de travail sont dures les quelque quatre millions de travailleurs du secteur, majoritairement des femmes, avec un salaire mensuel minimum de 8300 takas (69 francs suisses). Les ouvriers exigent 23'000 takas (190 francs suisses), près de trois fois plus. L'Association des fabricants et exportateurs de vêtements du Bangladesh (BGMEA), représentant les propriétaires d'usines, ne propose que 25% d'augmentation.

Violences

Deux ouvriers ont été tués et des dizaines d'autres blessés depuis le début des manifestations, selon les chiffres de la police. Elles ont commencé au début de la semaine dernière et tourné à la violence lundi.

Plusieurs milliers d'ouvriers ont bloqué les routes des quartiers industriels autour de Dacca, selon la police. À Gazipur, des policiers ont "tiré des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes sur près de 1000" ouvriers, a déclaré un autre responsable de la police. "Ils ont été dispersés et ont quitté les lieux dans le calme", a-t-il ajouté.

Des troupes paramilitaires des gardes-frontières du Bangladesh (BGB) ont été déployées pour "prévenir la violence" dans les zones les plus touchées, a déclaré le lieutenant-colonel du BGB Zahid Parvez.

Soutien des marques en demi-teinte

Le réseau mondial de défense des droits des ouvriers, Clean Clothes Campaign, a "condamné fermement la répression violente" des manifestants de la confection, accusant la plupart des marques clientes d'avoir refusé de soutenir publiquement leurs revendications.

De grandes marques, dont Adidas, Hugo Boss, ou encore Puma, ont toutefois écrit au début du mois à la Première ministre Sheikh Hasina, ayant "remarqué" que les salaires nets mensuels moyens n'avaient "pas été ajustés depuis 2019 alors que l'inflation a considérablement augmenté au cours de cette période".

Selon le commissaire adjoint de la police métropolitaine de Dacca, Nazmul Hasan, ses services soupçonnent le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP, opposition) d'inciter à ces manifestations au moment où de violents rassemblements antigouvernementaux secouent le pays pour exiger la démission de Sheikh Hasina avant les élections prévues fin janvier.

afp/juma

Publié