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Guy Parmelin: "La Confédération ne fait pas rien" pour endiguer la hausse générale des prix

L'invité de La Matinale - Guy Parmelin, conseiller fédéral en charge de l’économie
L'invité de La Matinale - Guy Parmelin, conseiller fédéral en charge de l’économie / La Matinale / 15 min. / le 26 septembre 2023
Hausse des primes d'assurance maladie, augmentation des prix de l'électricité, inflation: les ménages suisses ont de plus en plus de difficultés à boucler leurs fins de mois. Mais le ministre de l'économie Guy Parmelin reste confiant, soulignant dans La Matinale la résilience du modèle économique suisse.

En 2024, les primes d'assurance maladie devraient atteindre des sommets. Sans compter les prix de l'électricité qui, depuis le début de la guerre en Ukraine, ont pris l'ascenseur, mettant en exergue la dépendance de la Suisse aux énergies fossiles. A côté de cela, l'inflation se fait de plus en plus ressentir sur le porte-monnaie des ménages suisses au moment de boucler les fins de mois.

Conditions-cadres très favorables

Face à ces difficultés indéniables, le chef du Département fédéral de l'économie Guy Parmelin se veut toutefois rassurant, défendant encore et toujours la résilience du modèle économique suisse qui, selon lui, a fait et continuera de faire ses preuves sur le long terme. Comme il l'explique ce mardi au micro de La Matinale, les conditions-cadres - le mot magique lorsque l'on parle d'attractivité - sont encore très favorables dans notre pays.

"En ce qui concerne la création de postes de travail, la Suisse n'est pas à plaindre", se réjouit-il. S'il déplore la récente fermeture de certaines entreprises comme l'usine de tabac BAT de Boncourt (JU), le conseiller fédéral salue surtout la création et l'installation de nouvelles entreprises sur sol helvétique.

"Il y a l'aspect formation suisse qui est reconnu au niveau international. Le contact direct avec les autorités politiques est aussi un atout considérable. Sans compter la situation géographique de la Suisse au milieu de l'Europe avec deux aéroports internationaux", se réjouit-il, soulignant toutefois les défis auxquels la Suisse ne peut pas échapper comme le vieillissement de la population et le manque de force de travail dans certains secteurs.

Exemples de la France et de l'Allemagne à ne pas suivre

Certes, actuellement, les fins de mois peuvent être difficiles à boucler, mais cette situation ne devrait être que passagère, estime le Vaudois.

Au niveau des industries tout d'abord qui peinent à payer leur facture d'énergie, il ne faut pas prendre exemple, selon Guy Parmelin, sur la France ou l'Allemagne qui aident leurs entreprises à coups de subventions. "Tôt ou tard, ces subventions tomberont car c'est insupportable pour un Etat, les consommateurs et les payeurs d'impôts sur le long terme", défend-il.

Et concernant les ménages, Guy Parmelin assure que "la Confédération ne fait pas rien", au contraire de ce que beaucoup peuvent penser. "La Confédération met sur pied différents projets de lois pour ces prochaines années dans le domaine de l'économie. Des lois qui devraient avoir des répercussions sur les prix et donc sur les consommateurs." Il cite notamment l'entrée en vigueur le 1er janvier prochain de la suppression des droits de douane sur les produits industriels. "Cela permettra aux entreprises d'être plus efficaces, et donc de pouvoir diminuer leurs coûts."

Appel à faire des économies

Quant aux prix de l'électricité qui ne cessent également d'augmenter, le ministre de l'Economie rappelle que ce sont les cantons qui sont en grande partie compétents sur le sujet. Sans compter les villes qui sont souvent propriétaires des entreprises qui commercialisent l'électricité.

Faire des économies, c'est en gros l'appel que Guy Parmelin adresse aux Suissesses et aux Suisses pour passer ce mauvais moment. "Concernant les primes d'assurance maladie par exemple, le système permet toujours de changer de caisse. Cela permet d'économiser, de maintenir ses primes à un certain niveau et d'amortir le choc", insiste-t-il.

>> Lire aussi : Guy Parmelin appelle cantons et particuliers à économiser face aux prix en hausse

Et pour ceux qui n'y arrivent vraiment pas, il y a toujours la possibilité de demander de l'aide aux cantons pour réduire partiellement ou totalement les primes. "Il faut que les gens se renseignent. C'est un droit, le système est prévu pour pouvoir compenser les différences trop élevées. Mais il y a des critères précis", conclut-il.

Propos recueillis par Pietro Bugnon

Adaptation web: Fabien Grenon

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