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La Suisse bien placée dans le classement des demandes de brevet sur l'impression 3D

Une imprimante 3D exposée lors d'une exposition à Lucerne en 2019. Image d'illustration. [Keystone - Urs Flueeler]
La Suisse bien placée dans le classement des demandes de brevet sur l'impression 3D / Le Journal horaire / 22 sec. / le 19 septembre 2023
Les technologies d'impression 3D connaissent un développement fulgurant en matière d'innovation. Les demandes de brevet dans ce domaine ont augmenté huit fois plus vite que l'ensemble des technologies entre 2013 et 2020. Et la Suisse tire son épingle du jeu.

Sans surprise, les Etats-Unis sont les plus prolifiques, avec 40% de toutes les familles de brevets internationales liés à l'impression 3D entre 2001 et 2020. Selon le nouveau rapport de l'Office européen des brevets (OEB) publié mardi, la Suisse occupe la 8e place mondiale et la 4e en Europe.

En Europe, c'est l'Allemagne qui a déposé le plus de demandes de brevets en matière de fabrication additive, à savoir l'impression 3D. Elle réunit 41% de la part de l'Europe (39 pays sont membres de l'OEB). Suivent, quasi ex aequo à 12%, la France et le Royaume-Uni. Quatrième du continent, la Suisse en compte près de 8%.

Secteur médical

C'est surtout dans le domaine de la santé et du médical que la Suisse se distingue. Près du tiers de tous les brevets d'impression 3D helvétiques concernant ce secteur. Avec 401 familles de brevets internationaux (FBI) consacrées à ce domaine, sur les 1308 enregistrées entre 2001 et 2020, la Suisse se classe 4e mondiale du secteur. Et l'OEB de souligner de solides performances en matière d'implants et de prothèses, d'équipements médicaux et du dentaire.

Deux entreprises helvétiques spécialisées dans les soins auditifs se distinguent particulièrement. Phonak se classe 5e au niveau mondial avec 37 FBI dans la catégorie implants et prothèses. Sonova suit à la 6e place avec 34 FBI.

En termes de spécialisation relative, l'étude de l'OEB montre que les entreprises et les inventeurs suisses sont particulièrement actifs dans la joaillerie, avec 18,8 % des FBI du secteur dans le monde (2e rang mondial) et dans l'alimentaire (7,7 %, 5e place mondiale). Une FBI représente une invention importante pour laquelle les demandes de brevet déposées couvrent au moins deux pays différents, précise l'OEB.

Institutions publiques

Tous secteurs confondus, les trois entreprises suisses qui ont déposé le plus grand nombre de demandes de brevets dans le domaine de l’impression 3D sont le chimiste Clariant (52 FBI), Phonak (51 FBI) et le spécialiste des technologies et de l’automatisation ABB (45 FBI).

Au plan mondial, les américaines General Electric, Raytheon Technologies et HP occupent les trois premières places. Siemens, 4e, est l'acteur européen le plus important, avec près de 1000 FBI.

Les universités et les organismes publics de recherche (OPR) contribuent également de manière significative à l'innovation dans le domaine de l'impression 3D. Environ 12% des FBI en impression 3D ont été déposées par des universités ou des OPR, soit près du double de leur part habituelle aux brevets (7%). En Suisse, l’EPFZ a enregistré 38 FBI et l’EPFL 37 FBI.

Forte croissance

Comme les brevets sont déposés des mois, voire des années, avant que les produits n'apparaissent sur le marché, les informations sur les brevets peuvent indiquer la direction que prennent les technologies. Ce rapport montre dès lors à quel point l'impression 3D est essentielle pour favoriser l'innovation et le développement durable dans tous les secteurs à travers le monde, souligne l'OEB.

Pendant la pandémie du Covid, l'impression 3D a joué un rôle essentiel dans le passage à la production locale, réduisant ainsi la dépendance à l'égard des chaînes d'approvisionnement internationales.

Le marché de la fabrication additive a connu une forte croissance, les recettes du secteur ayant triplé, passant de 6 milliards de dollars en 2016 à 18 milliards de dollars en 2022, selon les estimations de Wohlers Associates. D'après les projections, le marché pourrait dépasser les 50 milliards de dollars d'ici à 2028.

ats/ami

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