Un nouveau jour férié, ça change quoi pour toi?

Étonnamment, c'est Le Centre qui a eu l'idée de célébrer la Constitution du 12 septembre 1848. Un texte issu de la défaite de ses ancêtres, les catholiques conservateurs, lors de la guerre du Sonderbund. "Ça peut paraître paradoxal aujourd'hui qu'un représentant des conservateurs historiques défende cette date, mais c'est aussi justement ça qui en fait une date particulière", expliquait le conseiller national Sydney Kamerzin le 19 mai dernier dans Forum, soulignant sa volonté de "réunir la Suisse" autour du "miracle de sa démocratie directe".

Ce qui est intéressant, c'est ce que ces dates peuvent signifier pour notre contemporanéité. Et faire de l'histoire pour voir qu'on leur fait dire un peu tout et n'importe quoi.

Le prix d'un jour férié

De son côté, le PLR estime que la proposition, trop coûteuse, fait doublon avec la fête nationale. Plusieurs chiffres ont été avancés sur le prix de ce nouveau férié: le Secrétariat d'Etat à l'économie parle de 350 millions de francs, le Tages Anzeiger de 300 millions, tandis que la NZZ va jusqu'à 600 millions.

>> Lire à ce sujet : Un nouveau jour férié coûterait 350 millions de francs à l'économie

Pourquoi le 1er Août est-il férié ?

Le pacte fédéral de 1291 est célébré pour la première fois en 1891. Une grande fête unique à l'occasion de ses 600 ans. Il sera ensuite commémoré chaque année dès 1898, sur décision du Conseil fédéral.

Il faudra une initiative populaire pour le rendre férié, celle du parti ultra-conservateur des Démocrates suisses. Accepté par 84,3% des voix et décriée par l'Union patronale, elle entre en vigueur le 1er août 1994. Dans la rue, la fermeture des magasins en aura surpris certains.

Nous sommes opposés au paiement du salaire pendant le 1er Août. Nous avons chiffré cette augmentation a environ 500 millions de francs et, à l’heure où nous devons créer des emplois, il faut rester compétitif et ne pas augmenter le coût du travail

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Un processus rare

Proposer un jour férié est un processus plutôt rare en Suisse. En attendant que les Etats se prononcent, on se souvient qu'on est plutôt pauvres en la matière face aux recordmans que sont le Japon, avec 16 jours fériés, ou l'Argentine, qui a récemment introduit un 17e jour férié, le 20 décembre, jour du sacre de son équipe nationale en Coupe du monde de football.

Dix-sept, c'est aussi le nombre de fériés dans la commune de Schwytz qui détient le record suisse, sans compter Pâques et Pentecôte. À l'inverse, Coire, lanterne rouge du pays, n'en compte que huit.

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Claire Burgy