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Joe Biden se montre "optimiste" pour trouver un accord politique sur la dette américaine

La "National Debt Clock", l'horloge de Manhattan qui affiche en temps réel le niveau de la dette américaine, a été créée en 1989 par un promoteur immobilier new-yorkais pour alerter sur son évolution. [AP Photo/Keystone - Mary Altaffer]
L'espoir de trouver un accord politique sur la dette américaine grandit / Le Journal horaire / 27 sec. / le 27 mai 2023
Un accord enfin en vue? La Maison Blanche et les négociateurs ont continué vendredi à échafauder un compromis riche d'arrière-pensées politiques pour éviter un défaut de paiement américain, qui pourrait survenir le 5 juin au lieu du 1er, offrant un court délai supplémentaire.

Le président Joe Biden s'est montré assez "optimiste" vendredi en fin d'après-midi, disant espérer savoir "d'ici ce soir si nous sommes en mesure de conclure un accord". "Nous sommes plus proches (d'un accord) mais ce n'est pas encore fait", avait confié plus tôt une source proche des discussions, sceptique quant à la possibilité d'une annonce dès vendredi.

Le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy, principal protagoniste républicain de ce feuilleton politico-financier, avait noté des progrès. Mais "rien n'est acquis tant que tout n'a pas fait l'objet d'un accord", avait-il ajouté, histoire de maintenir la pression sur le président.

Si un accord est trouvé, il faudra encore qu'il soit adopté par le Sénat, contrôlé de justesse par les démocrates, et par la Chambre des représentants, dans laquelle les conservateurs ont une fragile majorité.

Le calendrier parlementaire est contraint: nombre d'élus sont retournés dans leurs fiefs pour une pause de plusieurs jours, à l'occasion du week-end prolongé du "Memorial Day".

Faire travailler les bénéficiaires de prestations sociales

De la pression, il n'en manque pas dans cette affaire difficile à comprendre hors des Etats-Unis et plus généralement hors de la bulle de Washington. Un des principaux points d'achoppement porte sur la demande des républicains qui exigent que les bénéficiaires de prestations, telles que l'aide alimentaire, travaillent en échange de leur obtention. 

Le porte-parole de la Maison Blanche, Andrew Bates, a affirmé que les républicains sont prêts à mettre en péril "plus de huit millions d'emplois s'ils ne parviennent pas à enlever le pain de la bouche d'Américains qui ont faim".

La date à laquelle le Trésor américain se trouvera incapable d'honorer ses engagements financiers a cependant été affinée, désormais fixée au 5 juin, contre le 1er juin auparavant, offrant quelques jours de répit.

Date butoir repoussée au 5 juin

"Sur la base des données les plus récentes disponibles, nous estimons maintenant que le Trésor ne disposera pas de ressources suffisantes pour satisfaire aux obligations du gouvernement si le Congrès n'a pas relevé ou suspendu le plafond de la dette d'ici au 5 juin", a détaillé vendredi la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, dans une lettre aux élus du Congrès.

Plus de 130 milliards de dollars de paiements en retraites, santé et pour les anciens combattants notamment, sont prévus au cours des deux premiers jours de juin, ce qui "laissera le Trésor avec un niveau de ressources extrêmement bas", a-t-elle précisé.

L'enjeu est d'amener le Congrès - la Chambre républicaine et le Sénat démocrate - à voter rapidement pour relever le plafond d'endettement public, sans quoi les Etats-Unis pourraient se retrouver en défaut de paiement, une situation inédite aux implications économiques, financières et sociales potentiellement catastrophiques.

L'accord gèlerait certaines dépenses mais sans toucher aux budgets consacrés à la défense et aux anciens combattants, rapportent par exemple le New York Times et le Washington Post. Il permettrait de repousser pour deux ans, jusqu'après la prochaine élection présidentielle, le risque d'un défaut de paiement.

Un enjeu pour tous les camps

Chaque camp veut limiter la casse au niveau politique. Kevin McCarthy, qui a besoin d'affirmer sa stature de président de la Chambre, pourrait se targuer d'avoir insufflé davantage de rigueur budgétaire, tandis que les démocrates affirmeraient avoir protégé les prestations sociales ou les grands projets d'investissement.

Le président américain, en campagne pour une réélection, a expliqué jeudi que "deux visions opposées" étaient à l'oeuvre dans ces discussions. Il s'est posé en champion de la justice sociale et fiscale. Mais selon la presse, le démocrate de 80 ans aurait renoncé dans ces négociations à augmenter autant qu'il le voulait les moyens consacrés à la lutte contre la fraude fiscale.

afp/juma

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