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UBS rachète Credit Suisse pour 3 milliards de francs. Objectif: "rétablir la confiance"

- C'est un séisme dans le monde bancaire helvétique: UBS rachète son rival Credit Suisse, a annoncé le Conseil fédéral durant une conférence de presse dimanche soir.

- Concrètement, UBS déboursera une action propre pour 22,48 actions Credit Suisse dans le cadre du rachat précipité du numéro deux bancaire helvétique par son grand rival. La transaction est ainsi valorisée à quelque trois milliards de francs ou 76 centimes par action Credit Suisse.

- La Confédération accorde de son côté une garantie de 9 milliards de francs à UBS afin de réduire les risques que cet établissement encourt du fait de l’acquisition de certains actifs pouvant potentiellement subir des pertes.

- Le président de la Confédération Alain Berset a assuré que cette solution était la meilleure pour rétablir la confiance, alors que la ministre des Finances Karin Keller-Sutter a assuré qu'il s'agissait en premier lieu d'éviter des dégâts économiques irréparables aux niveaux suisse et international.

- La Banque nationale suisse a fait savoir qu'elle soutenait cette reprise au vu de la "situation d'incertitude exceptionnelle" et qu'elle allait apporter "d'importantes aides sous forme de liquidités" pour soutenir cette opération sans précédent. De son côté, l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) a salué une solution qui constitue un gage de stabilité pour les clients de Credit Suisse et pour la place financière.

- Devant la presse, le patron de Credit Suisse a parlé d'une journée "historique, triste et très difficile" et a expliqué que les problèmes se sont accumulés pendant des années avant de faire déborder le vase. Son homologue chez UBS Colm Kelleher a estimé qu'il s'agissait d'un "sauvetage d'urgence pour Credit Suisse", mais aussi d'une acquisition attrayante pour les actionnaires d'UBS.

- La Banque centrale européenne, le gouvernement britannique, la Banque centrale américaine et le Trésor américain ont salué les annonces des autorités suisses en faveur d'un soutien à la stabilité financière mondiale.

- Credit Suisse est en crise depuis plusieurs mois, mais celle-ci s'est accentuée cette semaine. Miné par des scandales à répétition, le numéro deux bancaire helvétique a perdu un quart de sa valeur boursière en une semaine, poussant la Banque nationale suisse à venir à la rescousse en mettant à disposition de la banque jusqu'à 50 milliards de francs de liquidités.

Suivi assuré par RTSinfo

00h00

Notre suivi de l'actualité ce lundi

23h30

Les rachats d'actions seront provisoirement interrompus

UBS met en pause ses rachats d'actions dans le sillage de la reprise de Credit Suisse. La directrice des finances l'a dit lors d'une téléconférence avec les analystes. Il s'agit d'un procédé conservateur, car la capitalisation reste solide.

La politique progressive de dividende en cash va être maintenue, a dit pour sa part le directeur général Ralph Hamers. La semaine dernière, le CEO avait souligné que les rachats d'actions étaient la manière privilégiée de rembourser du capital aux actionnaires, car le cours de l'action a toujours du potentiel de hausse.

Début mars, UBS avait indiqué vouloir proposer un nouveau programme de rachat d'actions lors de l'assemblée générale d'avril. Depuis fin mars 2022, un programme est en cours qui porte sur le rachat de jusqu'à 6 milliards de dollars d'actions d'ici 2024. Initialement il était prévu de procéder cette année à des rachats pour un montant de 5 milliards dans le cadre du programme de rachat en cours et d'un nouveau programme 2023.

23h15

Credit Suisse, 170 ans d'histoire entre grandeur et décadence

Pilier de la place financière helvétique depuis près de 170 ans, Credit Suisse incarnait la Suisse moderne. Entre grandeur et décadence, cette banque aura eu un parcours unique.

>> Le rappel historique du 19h30 :

Rachat de Credit Suisse: Une page de l’histoire de la place financière helvétique se tourne, entre grandeur et décadence
Rachat de Credit Suisse: Une page de l’histoire de la place financière helvétique se tourne, entre grandeur et décadence / 19h30 / 4 min. / le 19 mars 2023

>> Lire aussi : Credit Suisse, une banque née de l'industrialisation à l'histoire mouvementée

23h00

La Confédération au secours d’une banque, l’histoire se répète

Ce n’est pas la première fois que la Confédération et la BNS volent au secours d’une grande banque. En 2008, l'UBS, mise à mal par la crise des subprimes, avait bénéficié d’un plan de sauvetage historique. Le Conseil fédéral avait injecté 6 milliards de francs dans le numéro un bancaire helvétique.

Pascal Couchepin, ancien conseiller fédéral, déclarait alors: "Les mesures qui sont prises sont destinées à consolider la place financière et non pas à sauver une grande banque, qui n’avait pas besoin d’être sauvée, mais nous voulons qu’elle soit sûre et consolidée."

>> Le rappel des faits dans le 19h30 :

UBS, aujourd’hui au secours de Credit Suisse, avait été sauvée en 2008 à la suite de la crise américaine des subprimes
UBS, aujourd’hui au secours de Credit Suisse, avait été sauvée en 2008 à la suite de la crise américaine des subprimes / 19h30 / 1 min. / le 19 mars 2023

22h50

Une noire dernière semaine pour Credit Suisse

La dernière semaine de l'ancien numéro deux bancaire helvétique a été sombre. Lundi, l'action Credit Suisse a chuté dès l'ouverture des marchés, perdant alors jusqu'à 14,30% en bourse. Le titre se vendait à 2,11 francs suisses, une somme historiquement basse dans l'histoire de la banque.

Mercredi, le président du conseil d'administration de la Banque nationale saoudienne, son principal actionnaire, a annoncé qu'il n'investirait pas davantage dans l'établissement suisse. Par conséquent, la direction de Credit Suisse a multiplié les prises de paroles afin de réaffirmer la solidité de la banque. L'action a tout de même perdu 30% de sa valeur, tombant dans l'après-midi à 1,55 franc.

>> Le rappel de la semaine dans le 19h30 :

Retour sur la désastreuse semaine de Credit Suisse, qui a continué de s'effondrer au gré des mauvaises nouvelles
Retour sur la désastreuse semaine de Credit Suisse, qui a continué de s'effondrer au gré des mauvaises nouvelles / 19h30 / 1 min. / le 19 mars 2023

Après une nuit de tractations, la Banque nationale suisse a annoncé jeudi matin un prêt de 50 milliards de francs et la mise à disposition de liquidités illimités. L'action de Credit Suisse a rebondi, alors que le titre a repassé dans la foulée la barre des deux francs. Cette remontée était cependant aussi spectaculaire que furtive.

Les grandes banques européennes, qui craignaient une contagion, ont marqué vendredi un net repli. L'action de Credit Suisse a viré au rouge, perdant 8% avant la fermeture des marchés. Dans la foulée, UBS et Credit Suisse ont tenté de trouver un accord pour sauver l'établissement financier durant le week-end.

Réuni en urgence, le Conseil fédéral a examiné la transaction avant de sceller dimanche soir le destin de la banque.

>> Les précisions de Valérie Gillioz dans le 19h30 :

À Berne, Valérie Gillioz relate le week-end sous haute tension du Conseil fédéral devant la chute inexorable de Credit Suisse
À Berne, Valérie Gillioz relate le week-end sous haute tension du Conseil fédéral devant la chute inexorable de Credit Suisse / 19h30 / 1 min. / le 19 mars 2023

22h40

Action internationale coordonnée pour améliorer l'accès à des liquidités

Les banques centrales des Etats-Unis, de Suisse et d'autres pays ont annoncé une action coordonnée pour améliorer l'accès aux liquidités. L'objectif est de rassurer les marchés en pleine crise de confiance dans le système bancaire.

Les institutions ont décidé de renforcer les "lignes de swap", un dispositif qui facilite l'accès de banques centrales étrangères aux dollars.

Les banques centrales vont ainsi augmenter la fréquence des opérations en dollars: "jusqu'ici hebdomadaires, ces opérations seront désormais quotidiennes et commenceront le lundi 20 mars 2023. Elles continueront à ce rythme au moins jusqu'à fin avril", indique le communiqué.

Le réseau de lignes de swap sert de "filet de sécurité de liquidités pour apaiser les tensions sur les marchés de financement internationaux et contribuer ainsi à atténuer les effets de ces tensions sur l'offre de prêts aux ménages et aux entreprises", rappellent les institutions.

22h20

Un passage en force, mais une bonne nouvelle pour les épargnants

Le rachat de Credit Suisse est un véritable passage en force, a estimé dans le 19h30 John Plassard, spécialiste en investissement à la banque Mirabaud: "Les gouvernements américain et anglais s’en sont mêlés, il y a aussi eu le ministre français des Finances qui a appelé le gouvernement suisse. Donc, on le voit, nous sommes vraiment passés à côté d’une crise internationale."

Du côté de la clientèle, il n’y a rien à craindre, les épargnes sont sécurisées, affirme Myret Zaki, journaliste économique, ajoutant: "C’est une bonne nouvelle, si je suis déposant, je peux dormir la nuit, il n’y a aucun problème."

>> Les réactions de Myret Zaki et John Plassard dans le 19h30 :

Chute de Credit Suisse: Les réactions de Myret Zaki, journaliste économique au Blick et au Temps, et de John Plassard, spécialiste en investissements à la Banque Mirabaud
Chute de Credit Suisse: Les réactions de Myret Zaki, journaliste économique au Blick et au Temps, et de John Plassard, spécialiste en investissements à la Banque Mirabaud / 19h30 / 1 min. / le 19 mars 2023

Myret Zaki constate également que de l’argent public n’a pas été directement sollicité. "On sent même qu’il y a eu un effort particulier pour ne pas puiser à la louche dans l’argent du contribuable, parce que politiquement, ce serait peu acceptable."

Selon John Plassard, les places financières n’ont pas à craindre un risque de contagion: "Pour le court terme, la situation devrait s’améliorer", prévoit-il.

Les problèmes de Credit Suisse n’avaient rien à voir avec les liquidités, "c’est vraiment un problème de confiance", affirme John Plassard. "Le problème était étroitement lié à ce qui se passe aux Etats-Unis où il y a eu plusieurs faillites de banques régionales."

>> La suite de l'intervention de John Plassard dans le 19h30 :

Le Conseil fédéral a fait passer en force le rachat des activités de Credit Suisse afin d'éviter une crise d'ampleur internationale. Les explications de John Plassard, expert en investissements
Le Conseil fédéral a fait passer en force le rachat des activités de Credit Suisse afin d'éviter une crise d'ampleur internationale. Les explications de John Plassard, expert en investissements / 19h30 / 1 min. / le 19 mars 2023

Pour Myret Zaki, les vrais lésés dans cette affaire sont les actionnaires qatariens et saoudiens: "En tout, ils possédaient 20% des actions et ils n’ont pas vraiment été consultés alors qu’ils ont beaucoup perdu."

>> La suite de l'intervention de Myret Zaki dans le 19h30 :

Les investisseurs de Credit Suisse pourraient se sentir lésés par le rachat à bas prix de leurs actions. L'analyse de la journaliste économique Myret Zaki
Les investisseurs de Credit Suisse pourraient se sentir lésés par le rachat à bas prix de leurs actions. L'analyse de la journaliste économique Myret Zaki / 19h30 / 1 min. / le 19 mars 2023

22h05

Le Conseil fédéral a examiné trois autres scénarios

Le Conseil fédéral a examiné trois autres scénarios pour sauver Credit Suisse, parmi lesquels figuraient une nationalisation temporaire ou une aide étatique sous forme de liquidités. Le gouvernement a jugé que le rachat par UBS, accompagné par l'Etat, constituait la solution la moins risquée.

Le Conseil fédéral a indiqué dans un communiqué avoir aussi discuté d'une aide étatique sous forme de liquidités pour le CS. Cette solution offrait cependant des perspectives très incertaines pour le rétablissement de la confiance sur les marchés financiers.

Effervescence avant la conférence de presse du Conseil fédéral. [Keystone - Peter Klaunzer]
Effervescence avant la conférence de presse du Conseil fédéral. [Keystone - Peter Klaunzer]

La ministre des Finances Karin Keller-Sutter a ajouté qu'une nationalisation temporaire avait également été envisagée. Une reprise temporaire de la banque aurait toutefois fait peser un risque énorme sur les contribuables, selon Mme Keller-Sutter.

Un autre scénario aurait été la faillite du CS. Mais selon le Conseil fédéral, une telle éventualité aurait eu des conséquences imprévisibles pour l'économie suisse et le système financier mondial. La consommation et les investissements en Suisse auraient probablement diminué de manière drastique et l'économie nationale en aurait subi des dommages considérables.

21h55

L'Union syndicale veut une garantie pour les emplois

L'Union syndicale suisse veut soutenir l'Association suisse des employés de banque dans la sauvegarde des emplois. Il faut rapidement mettre en place une taskforce qui veillera à ce que le plus grand nombre possible d'emplois soient préservés.

Il faut également un juste plan social pour les personnes qui perdent leur emploi, exige l'USS dans un communiqué. Le fait qu'aujourd'hui, près de quinze ans après le sauvetage de l'UBS, une action similaire soit également nécessaire pour le Credit Suisse est insupportable.

Les responsables du Credit Suisse ont poussé la banque à l'insolvabilité en prenant des risques excessifs et en étant dépassés. Les responsables de la Banque nationale et de la Confédération ont fait croire aux citoyens que les risques des banques "d'importance systémique" avaient été réduits au point qu'une deuxième affaire UBS n'était plus possible.

Au final, les victimes sont la population et les employés du Credit Suisse qui, jour après jour, font leur travail consciencieusement, alors que les responsables de la banque ont pris la clé des champs depuis longtemps avec des salaires de plusieurs millions.

21h45

"La meilleure des mauvaises solutions", estime le Centre

Le Conseil fédéral, la Banque nationale et l'Autorité de surveillance des marchés financiers ont pris, avec les responsables de l'UBS, "la meilleure des mauvaises solutions", estime le Centre. Celle-ci était malheureusement nécessaire pour stabiliser la confiance sur les marchés financiers et protéger l'économie suisse.

Dans un communiqué, le parti regrette que le Credit Suisse n'ait pas été en mesure de rétablir la confiance dans la banque de manière autonome. Ce rachat donne naissance à une nouvelle et très grande banque d'importance systémique en Suisse.

La solution adoptée comporte un risque pour la Confédération. "Quinze ans après le sauvetage de l'UBS, nous devons enfin en tirer les leçons et prendre les décisions politiques nécessaires pour l'avenir", demande le Centre, sans toutefois donner d'indications plus concrètes.

21h30

Soulagement à Londres

A Londres, le gouvernement britannique a également "salué" les actions prises par la Confédération. "La Banque d'Angleterre a confirmé que le système bancaire du Royaume-Uni reste sûr, sain et bien capitalisé", a déclaré le chancelier de l'Echiquier Jeremy Hunt.

21h20

"Journée noire pour la place financière suisse", selon le président du PLR

Ce qui s'est passé avec le Credit Suisse est une honte pour la Suisse", estime le PLR. Le président du parti Thierry Burkart parle de "journée noire pour la place financière suisse et pour la Suisse dans son ensemble".

Au vu des développements dramatiques de ces derniers jours, cette décision était nécessaire afin d'éviter de gros dommages pour la place financière et économique suisse, a communiqué le PLR dimanche soir. C'est toutefois "une honte" qu'il ait fallu cette reprise, souligne le parti bourgeois.

Le PLR regrette qu'il ait fallu en arriver là et déplore que les fautes de management conduisent à la nécessité de telles garanties.

Il s'agit maintenant de rétablir la confiance, car c'est ce qui fait vivre la place financière suisse. Pour cela, il faut aussi clarifier les responsabilités, souligne le PLR.

21h15

Les banques cantonales soulagées

L'Union des banques cantonales suisses (UBCS) a salué le rachat de Credit Suisse par UBS, qui constitue selon elle une solution rapide pour l'avenir immédiat de la banque aux deux voiles.

L'opération a le mérite de soutenir la confiance dans la place financière helvétique, tant en Suisse qu'à l'étranger, souligne l'association dans un communiqué vespéral.

L'UBCS assure en outre n'avoir à aucun moment été impliquée dans les négociations pour trouver une solution.

21h05

Une annonce saluée aux Etats-Unis

La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen et le président de la Réserve fédérale (Fed) Jerome Powell ont applaudi l'opération de fusion entre les deux banques.

"Nous applaudissons les annonces d'aujourd'hui des autorités suisses en faveur d'un soutien à la stabilité financière", ont indiqué les deux responsables américains dans un bref communiqué.

Revenant sur les problèmes du secteur bancaire outre-Atlantique, secoué par une récente vague de faillites d'établissements régionaux, Janet Yellen et Jerome Powell ont précisé que "les fonds propres et les liquidités du système bancaire américain sont solides et le système financier américain est résilient".

21h00

Les responsables doivent rendre des comptes, selon le PS

Les responsables de la débâcle de Credit Suisse doivent rendre des comptes, affirme le coprésident du PS Suisse Cédric Wermuth. Le parti exige également une Commission d'enquête parlementaire (CEP) pour déterminer "qui a (ou n'a pas) fait quoi et quand" au niveau politique.

Le PS veut également s'assurer que la nouvelle banque ne représente pas un risque pour le pays, écrit le conseiller national argovien sur Twitter. Il exige en outre que les employés ne paient pas pour des chefs "incompétents".

Cedric Wermuth s'est dit "frustré et en colère". "Rien n'a changé depuis 2008, rien du tout! Tout le système financier est malade et absurde", a-t-il dénoncé, en critiquant le fait que le Conseil fédéral n'ait jamais critiqué dans sa conférence de presse la direction et le conseil d'administration de la banque.

"Les grands s'en tirent à bon compte", ajoute-t-il, critiquant "une gifle pour tous les citoyens".

20h50

La BCE salue "l'action rapide" des autorités suisses

Par la voix de sa présidente Christine Lagarde, la Banque centrale européenne a salué "l'action rapide" des autorités suisses, qui ont facilité le rachat du groupe bancaire Credit Suisse par UBS, estimant que ces décisions allaient "contribuer à rétablir des conditions de marché ordonnées".

Ces décisions vont aussi permettre de "garantir la stabilité financière", a ajouté Christine Lagarde dans un communiqué, soulignant que "le secteur bancaire de la zone euro est résistant, avec des positions solides en termes de capital et de liquidité".

20h35

Olivier Feller et Roger Nordmann restent inquiets

Après l'annonce du rachat de Credit Suisse par UBS, les réactions politiques n'ont pas tardé. Les conseillers nationaux vaudois Olivier Feller (PLR) et Roger Nordmann (PS) sont intervenus dans le 19h30 de la RTS.

Olivier Feller pointe la responsabilité du "management de Credit Suisse", avec la prise de "choix stratégiques erronés". Il estime que Credit Suisse "met en difficulté la place financière helvétique et l'image de la Suisse sur le plan international".

>> La réaction d'Olivier Feller dans le 19h30 :

Responsabilité des pouvoirs publics dans la chute de Credit Suisse: Le conseiller national PLR Olivier Feller pointe plutôt le management défaillant de la banque, et minimise les risques pour la concurrence
Responsabilité des pouvoirs publics dans la chute de Credit Suisse: Le conseiller national PLR Olivier Feller pointe plutôt le management défaillant de la banque, et minimise les risques pour la concurrence / 19h30 / 2 min. / le 19 mars 2023

Roger Nordmann, de son côté, se dit "outré" et qualifie la direction de la banque non loin de la "criminalité organisée".

Les deux élus sont unanimes lorsqu'ils s'interrogent sur l'efficacité des mécanismes de surveillance de la place financière suisse.

L'inquiétude de l'élu libéral-radical se porte sur les multinationales installées en Suisse. Il espère en effet que ces dernières choisiront "la seule grande banque qu'il nous reste", soit UBS, pour leurs besoins "d'opérations ou de prestations particulières".

Le socialiste vaudois estime quant à lui qu'"en réalité, le contribuable et le peuple suisse, avec la BNS, risquent au total 209 milliards dans cette opération", contredisant les propos de la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter. Il considère également qu'une fois la fusion établie, la taille d'UBS devra être réduite.

>> La réaction de Roger Nordmann dans le 19h30 :

Pour le conseiller national socialiste Roger Nordmann, la déchéance de Credit Suisse est aussi un échec politique. Il regrette un événement honteux pour la réputation de la Suisse
Pour le conseiller national socialiste Roger Nordmann, la déchéance de Credit Suisse est aussi un échec politique. Il regrette un événement honteux pour la réputation de la Suisse / 19h30 / 2 min. / le 19 mars 2023

20h25

L'UDC dénonce une conséquence de la mauvaise gestion et du "copinage PLR"

Pour l'UDC, la crise de Credit Suisse est la conséquence de la "mauvaise gestion et du copinage PLR". Les Suisses doivent maintenant corriger ces erreurs en payant des milliards de francs prélevés sur la fortune nationale, écrit le parti dans un communiqué.

La situation critique dans laquelle se trouve la grande banque est la conséquence de décisions managériales "fatales". Au lieu de se concentrer sur ses activités suisses, qui sont couronnées de succès, la banque a mené une stratégie agressive à l'étranger, dénonce l'UDC.

Cette stratégie a manifestement échoué et met désormais en danger l'ensemble de la banque et des milliers d'emplois. Pendant ce temps, le management a encaissé des salaires de plusieurs millions sans jamais devoir assumer de responsabilités.

Le parti critique également l'action "précipitée" du Conseil fédéral. Il y a encore quelques jours, la BNS et la Finma confirmaient que Credit Suisse remplissait les exigences en matière de fonds propres.

20h15

"Historique, triste et très difficile", pour le patron de Credit Suisse

Les problèmes se sont accumulés pendant des années avant de faire déborder le vase, a indiqué le président de Credit Suisse Axel Lehmann devant la presse. "Nous avons été rattrapés par des charges héritées du passé et par des risques qui se sont désormais matérialisés", a-t-il dit.

La banque n'a pas cessé de faire les gros titres depuis 2021 et les débâcles des fonds liés à Greensill et de la société d'investissement Archegos, a-t-il regretté. De nombreux clients sont restés longtemps très fidèles.

L'automne dernier, toutefois, une "tempête" a éclaté sur les réseaux sociaux, ce qui a eu "d'énormes répercussions", a ajouté Axel Lehmann. Selon lui, ce dimanche est une journée "historique, triste et très difficile".

>> L'intervention d'Axel Lehmann :

L'intervention du président d'administration de Credit Suisse Axel Lehmann
L'intervention du président d'administration de Credit Suisse Axel Lehmann / L'actu en vidéo / 3 min. / le 19 mars 2023

20h10

Une acquisition "attrayante pour les actionnaires d'UBS"

"Cette acquisition est attrayante pour les actionnaires d'UBS mais, soyons clair, il s'agit d'un sauvetage d'urgence pour Credit Suisse", résume le président d'UBS Colm Kelleher, cité dans le communiqué de la banque.

Le rapprochement doit renforcer encore le positionnement d'UBS dans la gestion de fortune à l'échelle mondiale, avec plus de 3400 milliards de dollars d'actifs investis sur une base combinée.

Les contours et l'envergure des réductions d'effectifs qu'entraînera le rapprochement précipité d'UBS et de Credit Suisse reste à déterminer. Colm Kelleher a indiqué en conférence de presse qu'il était prématuré d'évoquer des licenciements. UBS et Credit Suisse emploient chacune environ 16'000 personnes en Suisse.

UBS a toutefois chiffré à 8 milliards de dollars le montant des économies qu'elle compte réaliser entre la fusion et 2027.

>> L'intervention de Colm Kelleher durant la conférence de presse :

L'intervention du président du conseil d'administration d'UBS Colm Kelleher
L'intervention du président du conseil d'administration d'UBS Colm Kelleher / L'actu en vidéo / 4 min. / le 19 mars 2023

20h05

UBS rachète Credit Suisse pour 3 milliards

UBS déboursera une action propre pour 22,48 actions Credit Suisse dans le cadre du rachat précipité du numéro deux bancaire helvétique par son grand rival.

La transaction est ainsi valorisée à quelque trois milliards de francs ou 76 centimes par action Credit Suisse, ont indiqué UBS et Credit Suisse dans un communiqué commun.

L'opération s'avère ainsi plus généreuse que le milliard ou les deux milliards de francs évoqués dans la presse en cours d'après-midi.

>> Retour sur ces annonces historiques dans le 19h30 :

Credit Suisse est en passe d'être racheté par UBS. C'est un jour historiquement grave pour la place financière helvétique
Credit Suisse est en passe d'être racheté par UBS. C'est un jour historiquement grave pour la place financière helvétique / 19h30 / 48 sec. / le 19 mars 2023

>> Le décryptage de Pierre-Olivier Volet dans le 19h30 :

Pierre-Olivier Volet, corédacteur en chef à la rubrique Actualité de la RTS, analyse la solennelle conférence de presse du Conseil fédéral sur le rachat de Credit Suisse
Pierre-Olivier Volet, corédacteur en chef à la rubrique Actualité de la RTS, analyse la solennelle conférence de presse du Conseil fédéral sur le rachat de Credit Suisse / 19h30 / 1 min. / le 19 mars 2023

19h55

La Finma valide la reprise de Credit Suisse par UBS

L'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) approuve la reprise de Credit Suisse par UBS. Le gendarme helvétique du secteur salue une solution qui, avec les mesures adoptées par la Confédération et la Banque nationale suisse, constituent un gage de stabilité pour les clients du numéro deux bancaire helvétique, ainsi que pour la place financière.

La Finma rappelle que même si la banque aux deux voiles restait solvable, la crise de confiance qu'elle traverse, les importantes sorties de fonds et les récentes perturbations qui ont agité le marché bancaire aux Etats-Unis ont concouru à générer un risque d'incapacité de paiement.

La nouvelle envergure d'UBS lui imposant des volants de capital plus importants que jusqu'ici, la Finma s'engage à lui octroyer des délais transitoires appropriés pour leur constitution.

Les mesures additionnelles de la Confédération permettent dans l'immédiat aux deux établissements de poursuivre toutes leurs activités commerciales sans restriction ni interruption.

19h45

Une garantie de 9 milliards

La Confédération accorde une garantie de 9 milliards de francs à UBS afin de réduire les risques que cet établissement encourt du fait de l’acquisition de certains actifs pouvant potentiellement subir des pertes, dans la mesure où ces éventuelles pertes devaient dépasser un seuil déterminé, a indiqué le Conseil fédéral.

19h40

La BNS soutient le rachat

La Banque nationale suisse (BNS) a annoncé qu'elle "soutient la reprise de Credit Suisse par UBS". L'institut d'émission va apporter "d'importantes aides sous forme de liquidités" pour soutenir cette opération sans précédent.

La banque centrale, dirigée par Thomas Jordan, a évoqué une "situation d'incertitude exceptionnelle", alors que Credit Suisse se retrouve chancelante suite à d'importantes sorties de liquidités et une capitalisation boursière en chute libre.

"La reprise de Credit suisse par UBS a permis de trouver une solution afin de garantir la stabilité financière et de protéger l'économie suisse", a souligné la BNS dans un communiqué.

Concrètement, les deux groupes bancaires, d'importance systémique pour le système financier, "ont un accès sans restrictions aux facilités proposées par la BNS". Ils "peuvent obtenir une aide sous forme de liquidités jusqu'à concurrence de 100 milliards de francs au total, au moyen d'un prêt couvert par un privilège en cas de faillite", a détaillé la banque centrale helvétique.

La BNS peut par ailleurs allouer à Credit Suisse une aide "jusqu'à concurrence de 100 milliards de francs sous la forme d'un prêt couvert par une garantie de la Confédération".

Axel Lehmann (Credit Suisse), Colm Kelleher (UBS), Karin Keller-Sutter (ministre des Finances), Alain Berset (président de la Confédération), Thomas Jordan (BNS) et Marlene Amstad (Finma) durant la conférence de presse. [Keystone - Peter Klaunzer]
Axel Lehmann (Credit Suisse), Colm Kelleher (UBS), Karin Keller-Sutter (ministre des Finances), Alain Berset (président de la Confédération), Thomas Jordan (BNS) et Marlene Amstad (Finma) durant la conférence de presse. [Keystone - Peter Klaunzer]

19h35

"La place financière devait être protégée"

"La place financière devait être protégée, tout comme notre économie. Une chute de Credit Suisse aurait eu des conséquences très graves sur la Suisse et sur le monde", a déclaré la ministre des Finances Karin Keller-Sutter, qui a aussi évoqué une "solution solide" pour une meilleure stabilité.

Pour éviter la chute du Credit Suisse, la Confédération a eu recours au droit d'urgence. Une telle voie était indispensable pour éviter des dégâts économiques irréparables aux niveaux suisse et international, a souligné Karin Keller-Sutter, qui a critiqué Credit Suisse pour s'être retrouvé dans cette situation.

Les mesures de garantie prises par le Conseil fédéral à l'égard de la BNS et de l'UBS se basent sur le droit d'urgence permis par la Constitution, a expliqué la conseillère fédérale, qui a précisé en passant qu'elle était elle-même cliente de Credit Suisse.

Ces mesures seront limitées dans le temps et devront être soumises au Parlement dans un délai de six mois. La délégation des commissions des finances du Parlement a par ailleurs dû donner son feu vert dimanche.

La cheffe du Département fédéral des finances a souligné que le gouvernement regrette que Credit Suisse, une fois un institut exemplaire, n'a pas pu surmonter seul les difficultés auxquelles il a été confronté. Karin Keller-Sutter a souligné que la Suisse a dû prendre ses responsabilités pour rétablir la confiance des marchés à l'égard de la deuxième banque helvétique.

"Il ne s'agit pas d'un sauvetage, mais une opération commerciale", a conclu la Saint-Galloise, tout en précisant que le risque des mesures prises par la Confédération pour permettre la reprise de Credit Suisse par UBS est "gérable".

>> L'intervention de Karin Keller-Sutter :

L'intervention de Karin Keller-Sutter lors la conférence de presse du Conseil fédéral
L'intervention de Karin Keller-Sutter lors la conférence de presse du Conseil fédéral / L'actu en vidéo / 11 min. / le 19 mars 2023

19h30

UBS RACHÈTE CREDIT SUISSE

C'est officiel, UBS rachète Credit Suisse. Le Conseil fédéral l'a confirmé durant une conférence de presse.

"C'est une annonce de très grande portée", a déclaré le président de la Confédération Alain Berset, ajoutant que cette solution était la meilleure pour rétablir la confiance. Cette solution "n'est pas seulement décisive pour la Suisse (...) mais pour la stabilité de l'ensemble du système financier" mondial, a assuré le conseiller fédéral. "Il faut tout faire pour éviter une crise financière de grande ampleur."

Credit Suisse fait partie des 30 banques systémiques au niveau mondial, c'est une des deux grandes banques du pays, a poursuivi Alain Berset. Et de pointer l'inquiétude qui règne depuis plusieurs mois. "Le Conseil fédéral s'est informé à plusieurs reprises sur la santé de la banque."

>> L'intervention d'Alain Berset durant la conférence de presse :

L'intervention d'Alain Berset lors la conférence de presse sur la reprise du Credit Suisse par l'UBS
L'intervention d'Alain Berset lors la conférence de presse sur la reprise du Credit Suisse par l'UBS / L'actu en vidéo / 5 min. / le 19 mars 2023

19h00

Le Conseil fédéral devant la presse à 19h30

Selon plusieurs sources, le Conseil fédéral va tenir une conférence de presse à 19h30 à Berne. Elle pourra être suivie sur ce canal.

18h40

Les premières réactions

>> Le débat de Forum avec Myret Zaki, journaliste économique indépendante, Frédéric Lelièvre, rédacteur en chef de L’Agefi, et Bernard Wüthrich, ancien correspondant à Berne du journal Le Temps :

Forum des médias (vidéo) - Credit Suisse, une grande banque se meurt ?
Forum des médias (vidéo) - Credit Suisse, une grande banque se meurt ? / Forum / 18 min. / le 19 mars 2023

>> Le débat de Forum avec Olivier Feller, conseiller national (PLR/VD), Samuel Bendahan, conseiller national (PS/VD), Charles Juillard, conseiller aux Etats (Centre/JU), et Michaël Buffat, conseiller national (UDC/VD) :

Le grand débat (vidéo) - Finma, place financière, Conseil fédéral: tous responsables de la faillite de Credit Suisse?
Le grand débat (vidéo) - Finma, place financière, Conseil fédéral: tous responsables de la chute de Credit Suisse? / Forum / 19 min. / le 19 mars 2023

18h20

Trois problèmes majeurs, selon Blaise Matthey

Interrogé dans Forum, Blaise Matthey, directeur de la Fédération des entreprises romandes, voit trois problèmes majeurs dans cette crise liée à Credit Suisse: un risque de réputation pour la place financière suisse et d'une manière plus générale pour la place économique suisse; un problème pour les entreprises de savoir ce qui va se passer pour elles avec les crédits qu'elles ont auprès de Credit Suisse; et un problème plus vaste, celui de l'emploi de deux banques qui représentent à elles deux l'équivalent de la place financière genevoise. "Ce n'est pas rien, ce sont trois très gros problèmes qui doivent être réglés", conclut-il.

Pour Blaise Matthey, cette absorption réduirait le marché d'un acteur très important. Cela veut dire que les offres seront moins nombreuses et cela peut impliquer une augmentation du crédit aux entreprises, "ce qui n'est pas une bonne nouvelle".

>> L'interview de Blaise Matthey dans Forum :

Vers un rachat de Credit Suisse par UBS: interview de Blaise Matthey (vidéo)
Vers un rachat de Credit Suisse par UBS: interview de Blaise Matthey (vidéo) / Forum / 4 min. / le 19 mars 2023

Concernant l'emploi, l'inquiétude est réelle, ajoute cet expert. "Heureusement, on est dans une situation d'emploi favorable. Si on en arrivait là, il y aurait une possibilité pour les personnes qui sont touchées de se recycler sur le marché du travail (...) Il peut y avoir des restructurations majeures dans le secteur financier et il s'agira d'accompagner les personnes qui pourraient être touchées."

Blaise Matthey se prononce aussi sur le dégât d'image: "Les deux banques ont donné deux très mauvais exemples ces dernières années. Pour être un acteur majeur au plan international, il faut tenir son rôle et malheureusement cela ne s'est pas fait."

18h05

"Le point de rupture a été atteint", estime le spécialiste Michel Juvet

Michel Juvet, ancien associé à la banque Bordier, encore associé commanditaire, a commenté l'éventuel sauvetage de Credit Suisse par UBS au micro de l'émission Forum de la RTS. En raison d'une "panique bancaire", dans laquelle "l'irrationnel domine", "le point de rupture a été atteint". Le seul remède est donc "de faire intervenir la banque centrale, le gouvernement et un autre acteur" afin de "stabiliser définitivement la situation".

Le spécialiste estime également que le prix de rachat spéculé, deux milliards de francs suisses, constitue une "sacrée baisse", puisque la valeur boursière de Credit Suisse s'élevait encore à sept milliards vendredi. Cependant, les affaires de la banque aux deux voiles, notamment juridiques, se chiffrent certainement à des sommes astronomiques.

Concernant le soutien des autorités suisses, Michel Juvet juge qu'il était opportun. En effet, l'Etat peut difficilement anticiper les sauvetages bancaires et ne peut intervenir qu'"au moment où il y a le feu", à défaut de posséder de "meilleures réglementaires" ou mécanismes de surveillance.

>> Ecouter l'interview de Michel Juvet :

Credit Suisse va-t-elle être rachetée par UBS? Interview de Michel Juvet (vidéo)
Credit Suisse va-t-elle être rachetée par UBS? Interview de Michel Juvet (vidéo) / Forum / 7 min. / le 19 mars 2023

18h00

UBS accepterait de racheter Credit Suisse pour 2 milliards de dollars

Un accord aurait été trouvé, selon le Financial Times, qui assure que UBS accepterait de racheter Credit Suisse pour 2 milliards de dollars. UBS déboursera plus de 0,50 franc par action, contre un cours de clôture vendredi de Credit Suisse de 1,86 franc par action.

L’accord devrait être signé dimanche soir, avant l’ouverture des marchés asiatiques.

Toujours selon le média britannique, le Conseil fédéral voudrait modifier la législation du pays afin d'éviter un vote des actionnaires sur la transaction. En effet, la transaction devrait encore être conclue d'ici lundi.

La Banque nationale suisse aurait elle proposé à l'UBS une ligne de crédit d'environ 100 milliards de dollars dans le cadre de l'accord, ajoute de son côté le Wall Street Journal.

UBS et Credit Suisse ont pour l'heure refusé de commenter ces informations.

>> Les précisions de Forum :

Les négociations pour le sauvetage de Credit Suisse se poursuivent (vidéo)
Les négociations pour le sauvetage de Credit Suisse se poursuivent (vidéo) / Forum / 2 min. / le 19 mars 2023

17h45

Une pré-réunion avec les parties concernées

Le Conseil fédéral va tenir dimanche à 18h à Berne une séance d'information préalable avec les parties concernées au sujet de l'avenir de la banque Credit Suisse, ont indiqué les journaux de CH-Media. Une conférence de presse est prévue à l'issue de cette pré-réunion.

16h50

La nationalisation de Credit Suisse serait envisagée par les autorités

Les rumeurs ne cessent pas autour de Credit Suisse. Après le rachat par UBS, une autre issue se profile également: la nationalisation de la banque en difficulté serait envisagée par les autorités.

Selon l'agence Bloomberg, qui cite des personnes proches du dossier, la nationalisation totale ou partielle de Credit Suisse serait la seule option viable en dehors d'un rachat par UBS.

Toujours de même source, la Confédération envisage soit de reprendre la banque dans son intégralité, soit de détenir une part importante du capital, si UBS n'est pas en mesure d'achever le rachat du Credit Suisse.

15h40

Une conférence du Conseil fédéral dimanche soir

Le Conseil fédéral a invité les médias à une "importante conférence de presse" dimanche soir. Il devrait évoquer les décisions qui ont été prises concernant une éventuelle reprise du Credit Suisse par UBS.

L'heure exacte et les participants seront communiqués peu avant la conférence de presse.

14h30

Credit Suisse refuserait l'offre

Selon Bloomberg, Credit Suisse pourrait refuser l'offre de rachat d'UBS. Le numéro deux bancaire suisse jugerait l'offre proposée, 1 milliard de dollars, trop basse et estimerait qu'elle porterait trop préjudice aux actionnaires, ainsi qu'aux employés qui participent au capital-actions de la banque.

Une source au fait des discussions avait indiqué samedi à Reuters qu'UBS réclamait une garantie d'environ six milliards de dollars (5,54 milliards de francs) de la part du Conseil fédéral en vue d'une possible reprise de Credit Suisse.

Les discussions sont toujours en cours et ce montant pourrait être modifié, car plusieurs scénarios sont encore à l'étude.

Thomas J. Jordan, président de la Banque nationale suisse, quitte le Bernerhof, siège du Département fédéral des finances, le 19 mars 2023 à Berne. [KEYSTONE - PETER KLAUNZER]
Thomas J. Jordan, président de la Banque nationale suisse, quitte le Bernerhof, siège du Département fédéral des finances, le 19 mars 2023 à Berne. [KEYSTONE - PETER KLAUNZER]

13h50

Le syndicat des employés de banque inquiet

Le syndicat des employés de banques en Suisse a "exigé" la participation des partenaires sociaux aux discussions concernant Credit Suisse, compte tenu des enjeux "énormes" pour l'emploi.

L'association suisse des employés de banque (Aseb) "exige la mise en place immédiate d'une task force", une équipe qui s'attaque aux problèmes des "emplois en dangers", écrit le syndicat dans un communiqué.

"Aucune décision ne doit être prise avant que les partenaires sociaux ne soient intégrés" aux discussions, ajoute-t-il.

"Pour les quelque 17'000 employés de Credit Suisse en Suisse, ce qui se joue est énorme", insiste l'Aseb.

Le syndicat souligne le besoin de mesures pour amortir les conséquences économiques "dramatiques" pour l'emploi.

13h15

UBS aurait proposé de racheter Credit Suisse pour un milliard de dollars

Selon le Financial Times, UBS aurait proposé de racheter Credit Suisse pour un montant pouvant aller jusqu'à 1 milliard de dollars. Le média financier britannique précise que l'accord entre les deux plus grandes banques suisses devrait être signé dès dimanche soir.

Pour ce faire, les autorités suisses prévoient de modifier des lois afin de pouvoir contourner un vote des actionnaires pour approuver la transaction.

Ces conditions doivent garantir que l'opération soit finalisée d'ici ce lundi, a précisé le Financial Times. Le montant prévu ne représente qu'une petite partie du cours de clôture de l'action Credit Suisse vendredi.

Lukas Gaehwiler, vice-président du Conseil d'administration d'UBS, et Markus Ronner, membre de la direction d'UBS, devant le Bernerhof, siège du Département fédéral des finances, le 19 mars 2023 à Berne. [KEYSTONE - PETER KLAUNZER]
Lukas Gaehwiler, vice-président du Conseil d'administration d'UBS, et Markus Ronner, membre de la direction d'UBS, devant le Bernerhof, siège du Département fédéral des finances, le 19 mars 2023 à Berne. [KEYSTONE - PETER KLAUNZER]

Les actionnaires vont donc se retrouver sans presque rien, ont expliqué des personnes "au courant" au journal britannique.

UBS offre 25 centimes par action, payable en actions UBS. Vendredi, l'action Credit Suisse a clôturé à 1,86 franc. UBS a en plus exigé que la transaction soit déclarée nulle si son propre écart de défaillance de crédit (la garantie contre un défaut de paiement) devait augmenter de 100 points de base ou plus.

Credit Suisse et UBS ont refusé de commenter ces informations, tandis qu'aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès du Conseil fédéral.

12h30

Les pistes de l'accord en discussion

Si le rachat de Credit Suisse par UBS se confirme, l'accord qui sera signé sera déterminant pour la suite des opérations. Selon Reuters, UBS Group réclame une garantie d'environ six milliards de dollars (5,54 milliards de francs) de la part du Conseil fédéral suisse en vue de la reprise de Credit Suisse Group.

Les garanties doivent servir à couvrir le coût de la dépréciation de certains actifs de Credit Suisse et de possibles frais de contentieux, ont précisé deux sources à Reuters.

>> La revue de presse du 12h45 :

Selon la presse financière, UBS demande des garanties avant une éventuelle absorption de Credit Suisse. Les détails avec Pierre-Olivier Volet
Selon la presse financière, UBS demande des garanties avant une éventuelle absorption de Credit Suisse. Les détails avec Pierre-Olivier Volet / 12h45 / 1 min. / le 19 mars 2023

Selon l'agence Bloomberg, UBS exige que les pouvoirs publics prennent en charge des frais légaux et des pertes potentielles qui peuvent se chiffrer en milliards de francs.

Selon le Financial Times, les autorités sont aussi en train de revoir les règles, comme la période de consultation de six semaines généralement accordée aux actionnaires lors d'une acquisition. Celle-ci pourrait être assouplie dans le cas présent.

Les discussions butent par ailleurs sur la banque d'investissement, indique l'agence financière, un des scénarios à l'étude étant une reprise uniquement de la gestion d'actifs et de fortune avec une cession de la banque d'investissement.

Les discussions portent aussi sur le sort à réserver à la branche helvétique de Credit Suisse, un des pans profitables du groupe qui a perdu 7,3 milliards de francs suisses l'année dernière et table encore sur des pertes "substantielles" en 2023.

Cette branche rassemble la banque de détail et les crédits aux PME. Une des pistes envisagées par les analystes est celle d'une introduction en Bourse, qui éviterait aussi des licenciements massifs en Suisse en raison des doublons avec les activités d'UBS. Des milliers d'emplois pourraient être biffés.

>> Les précisions de Valérie Gillioz dans le 12h45 :

Réunions de crise à Berne, où se joue l’avenir de Credit Suisse. Valérie Gillioz évoque l'hypothèse d'un rachat de la banque zurichoise par UBS
Réunions de crise à Berne, où se joue l’avenir de Credit Suisse. Valérie Gillioz évoque l'hypothèse d'un rachat de la banque zurichoise par UBS / 12h45 / 1 min. / le 19 mars 2023

>> Lire aussi : La restructuration de Credit Suisse assurée grâce aux petits actionnaires

11h30

Nouvelle réunion de crise du Conseil fédéral

Le Conseil fédéral s'est à nouveau réuni dimanche matin au Bernerhof. Sur une vidéo du site "20 minutes", on voit arriver les membres du gouvernement les uns après les autres au siège du Département fédéral des finances à Berne. Le DFF n'a pas souhaité commenter cette rencontre.

La vidéo montre l'arrivée au Bernerhof du ministre de l'Energie Albert Rösti, du ministre de l'Intérieur et président de la Confédération Alain Berset et de la ministre de la Défense Viola Amherd.

Les sept membres du Conseil fédéral s'étaient déjà réunis en urgence samedi soir à Berne. Plusieurs experts et fonctionnaires s'étaient joints à la réunion, qui a duré environ deux heures. Le porte-parole du gouvernement André Simonazzi avait indiqué qu'il ne ferait aucun commentaire.

Samedi et dimanche, des réunions de crise ont été convoquées tous azimuts au Credit Suisse, à l'UBS, mais aussi chez les régulateurs du secteur bancaire, la Banque nationale suisse et la Finma.

>> Les précisions du 12h30 :

Un accord entre Credit Suisse et UBS pourrait être conclu ce dimanche. [MICHAEL BUHOLZER - KEYSTONE]MICHAEL BUHOLZER - KEYSTONE
Le Conseil fédéral se réunit au sujet du sauvetage de la banque Credit Suisse / Le 12h30 / 1 min. / le 19 mars 2023

>> Lire aussi : Le Conseil fédéral a tenu une séance urgente au sujet de Credit Suisse, UBS examine les conditions d'un rachat

10h30

Le temps presse

UBS va racheter Credit Suisse et l'accord sera scellé dimanche au cours d'une réunion extraordinaire du gouvernement et des dirigeants des deux géants bancaires à Berne, selon le Blick.

Un rapprochement des deux plus grandes banques du pays, dont l'une suscite la méfiance grandissante des investisseurs, est une affaire complexe qui normalement pourrait prendre des mois. UBS aura eu quelques jours.

Une solution devra être trouvée avant l'ouverture à 9h00 lundi de la Bourse suisse pour la banque perçue comme un maillon faible du secteur.

A la clôture mercredi après une chute record, Credit Suisse ne valait qu'à peine 7 milliards de francs, une misère pour une banque qui fait partie - tout comme UBS - des 30 établissements dans le monde considérés comme trop importants pour les laisser faire faillite.

Mais selon le Financial Times et Blick, les clients de la banque ont retiré 10 milliards de francs de dépôts en une seule journée en fin de semaine dernière. Un signe tangible de la méfiance à l'égard de l'établissement.

Les discussions destinées à résoudre la crise de confiance autour de Credit Suisse se heurtent à d'importants obstacles et quelque 10'000 emplois pourraient être menacés si les deux banques fusionnent, a déclaré l'une des sources.

10h00

Des inquiétudes mondiales

Les inquiétudes concernant Credit Suisse dépassent largement la Suisse et la pression exercée par les grands partenaires économiques et financiers de la Confédération, qui craignent pour leur propre place financière, s'est peu à peu intensifiée sur Berne et UBS.

De l'avis des experts, pour rassurer leurs partenaires, les autorités fédérales n'ont pas eu d'autre choix que de pousser UBS à surmonter ses réticences.

Dimanche matin, Bruno Le Maire, le ministre français des Finances, a fait passer clairement le message dans Le Parisien: "Nous attendons maintenant une solution définitive et structurelle aux problèmes de cette banque."

La Première ministre française Elisabeth Borne avait de son côté demandé mercredi aux autorités suisses de régler les problèmes de l'établissement de la Paradeplatz.

Le Trésor américain avait aussi indiqué qu'il surveillait la situation et était en contact avec ses homologues internationaux.

Le ministre britannique des Finances Jeremy Hunt et le gouverneur de la Banque d'Angleterre Andrew Bailey sont en contacts réguliers ce week-end concernant le sort de Credit Suisse, a aussi déclaré une source au fait du dossier.

Le risque de contagion était toutefois jugé limité cette semaine après la faillite de la banque américaine SVB. A la différence de la banque californienne, Credit Suisse fait partie des 30 banques mondiales considérées comme trop grosses pour qu'on les laisse faire faillite, ce qui lui impose une réglementation plus stricte pour pouvoir tenir le choc en cas de difficulté.

>> Lire à ce sujet : Risque de contagion jugé limité après la faillite de la banque américaine SVB

09h30

Un groupe en pleine restructuration

Fondé en 1856, Credit Suisse est un pilier de la place financière helvétique mais il est dans la tourmente depuis la faillite de la société financière britannique Greensill au printemps 2021, qui avait marqué le début d'une série de scandales ayant fragilisé la banque.

>> Lire à ce sujet : La FINMA fustige Credit Suisse dans l'affaire Greensill

Fin octobre, Credit Suisse, qui employait alors 52'000 personnes, avait dévoilé un vaste plan de restructuration prévoyant la suppression de 9000 postes d'ici 2025, soit plus de 17% de ses effectifs. Mais certains actionnaires ont fini par jeter l'éponge.

>> Relire : Credit Suisse lance une vaste réorganisation, 9000 postes supprimés

Mardi, Credit Suisse avait reconnu dans son rapport annuel continuer à lutter contre les sorties de liquidités, qui ont ralenti mais sans que la tendance s'inverse. Le groupe zurichois avait subi l'année dernière des retraits massifs de liquidités de 123,2 milliards de francs, dont 110,5 milliards au seul quatrième trimestre.

Début février, le numéro deux bancaire helvétique avait dévoilé une perte nette de 7,3 milliards de francs pour l'exercice 2022 et prévenu s'attendre encore à une perte avant impôts "substantielle" en 2023.

>> Voir le sujet du 19h30 à propos des résultats 2022 :

Credit Suisse annonce une perte de 7,3 milliards en 2022. Un des pires résultats de l’histoire de la banque.
Credit Suisse annonce une perte de 7,3 milliards en 2022. Un des pires résultats de l’histoire de la banque. / 19h30 / 2 min. / le 9 février 2023

09h00

La journée noire de mercredi

Credit Suisse est en crise depuis plusieurs mois, mais celle-ci a pris une ampleur inédite mercredi, peu après la faillite de la banque californienne SVB.

Le président de la banque nationale saoudienne, premier actionnaire de Credit Suisse, avait déclaré que la banque ne comptait "absolument pas" augmenter sa participation dans l'institution helvétique, ce qui avait déclenché un mouvement de panique dans un marché déjà très inquiet.

>> Revoir le sujet du 19h30 sur le mercredi noir :

L’action Credit Suisse dégringole en bourse et s’installe sous les 2 francs à son plus bas niveau historique. Explications
L’action Credit Suisse dégringole en bourse et s’installe sous les 2 francs à son plus bas niveau historique. Explications / 19h30 / 2 min. / le 15 mars 2023

Le titre de Credit Suisse avait perdu jusqu'à 30% durant la séance de mercredi (-24,24% à la clôture), poussant la Banque nationale suisse à venir à la rescousse en mettant à disposition du numéro deux bancaire helvétique jusqu'à 50 milliards de francs de liquidités.

La banque a, parallèlement, annoncé une série d'opérations de rachat de dette pour environ 3 milliards de francs suisses.

>> Lire également : La Banque nationale aidera Credit Suisse en cas de besoin face à la tempête boursière

"Credit Suisse satisfait aux exigences en matière de capital et de liquidités imposées aux banques d'importance systémique. En cas de besoin, la BNS mettra des liquidités à la disposition de Credit Suisse", avaient déclaré la BNS et la Finma dans un communiqué commun diffusé en début de soirée.

Cette aide avait permis à l'action de connaître un sursaut jeudi.

>> Voir le sujet du 19h30 de jeudi :

Le soutien de la BNS à Credit Suisse fait réagir les parlementaires de gauche comme de droite
Le soutien de la BNS à Credit Suisse fait réagir les parlementaires de gauche comme de droite / 19h30 / 2 min. / le 16 mars 2023

08h00

Vers un rachat par UBS

La Suisse s'est réveillée dimanche avec la rumeur toujours plus pressante d'un rachat de Credit Suisse par UBS, une information qui a enflé durant toute la journée de samedi.

Vendredi soir, le Financial Times avait déjà affirmé, plusieurs sources anonymes à l'appui, qu'UBS était en pourparlers pour le rachat total ou partiel de son rival, avec la bénédiction expresse des autorités de régulation helvétiques.

>> Ecouter le sujet du 12h30 :

Credit Suisse et UBS sont sous pression en Allemagne et en France. [AFP - Fabrice Coffirni]AFP - Fabrice Coffirni
Des rumeurs font état d’un rachat de Credit Suisse par UBS / Le 12h30 / 2 min. / le 18 mars 2023

>> Lire aussi : UBS serait en pourparlers pour racheter Credit Suisse, selon le Financial Times

Deux sources proches du dossier ont indiqué samedi à l'agence Reuters qu'UBS examinait un rachat de Credit Suisse dans le cadre duquel le Conseil fédéral pourrait offrir une garantie contre les risques encourus. Selon elles, UBS fait l'objet d'une pression croissante des autorités suisses pour envisager une telle opération.

Selon l'agence Bloomberg, UBS chercherait à se protéger d'éventuels coûts juridiques ou de pertes découlant de la reprise de Credit Suisse.

D'après le scénario le plus envisageable, UBS pourrait reprendre les activités de gestion de fortune et d'actifs de la banque aux deux voiles, alors que l'activité de banque d'affaires serait vendue.

La BNS, la Finma, UBS et Credit Suisse ont longtemps refusé de commenter l'information, tout comme le Conseil fédéral.

>> Interview de John Plassard, directeur de la banque Mirabaud, dans Forum :

John Plassard. [DR]DR
Vers un rachat de Credit Suisse par UBS? Interview de John Plassard / Forum / 8 min. / le 18 mars 2023