Le suivi de l'édition 2023 du Forum de Davos. [RTS]
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Un WEF de Davos sans tête d'affiche, mais "avec de la substance" se termine

- Le World Economic Forum se termine ce vendredi à Davos, une édition sans véritable tête d'affiche, mais "avec de la substance", selon Alois Zwinggi, membre de la direction du WEF. Certains ont toutefois dit apprécier cette absence de superstars qui peuvent parfois faire de l'ombre aux discussions sérieuses.

- Une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement avaient fait le déplacement dans les Grisons, un rendez-vous durant lequel les incertitudes mondiales actuelles, de la guerre en Ukraine à la crise énergétique en passant par la menace de récession, ont largement occupé les discussions.

- Invitée surprise, la Première Dame d'Ukraine Olena Zelenska a brandi cette semaine a menace d'un "monde qui s'écroule" en raison de l'offensive russe contre son pays. Le président Volodymyr Zelensky a de son côté lancé un "appel à de la vitesse" dans la prise de décision pour l'aide à l'Ukraine.

- Alain Berset avait officiellement ouvert cette édition 2023 avec un discours dans lequel il a condamné l'offensive russe, une "attaque brutale" contre le droit international et le multilatéralisme, et estimé que les démocraties étaient à un tournant.

- Les questions écologiques ont également été largement évoquées cette semaine avec plusieurs déclarations fortes en faveur de l'environnement. La militante suédoise Greta Thunberg a ainsi accusé le Forum de Davos de réunir "les gens qui alimentent le plus la destruction de la planète", notamment en investissant dans les énergies fossiles. Elle a jugé "absurde" de les écouter.

- La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a elle pris la parole pour présenter un plan d'investissements pour lutter contre l'inflation et décarboner la société européenne. Elle a fustigé les vastes subventions accordées par la Chine et les Etats-Unis à leurs économies, qui faussent le marché et déstabilisent l'Europe.

Suivi assuré par la rédaction RTSinfo

15h15

La Suisse ratifie en premier l'accord sur la pêche

La Suisse est devenue le premier des 164 membres de l'OMC à ratifier l'accord sur la pêche, arraché en juin dernier à Genève. Le conseiller fédéral Guy Parmelin a remis les documents vendredi à Davos à la directrice générale de l'institution Ngozi Okonjo-Iweala, pour qui "c'est un résultat merveilleux".

Les 23 ministres présents à Davos ont appelé tous les membres à ratifier "dès que possible" l'accord pour une entrée en vigueur rapide. Ils ont aussi souhaité des avancées sur les aspects qui ne sont pas couverts par l'accord d'ici la ministérielle de février 2024, selon une déclaration finale de Guy Parmelin.

Après plus de vingt ans de négociations, les membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) étaient arrivés l'an dernier à un consensus pour éliminer des subventions à la pêche, considérées comme nuisibles pour la durabilité des stocks.

>> Lire à ce sujet : Entre pêche et Covid, l'OMC adopte un paquet de mesures "sans précédent"

15h05

Le FMI met en garde contre une "course aux subventions" à l'industrie verte

La course aux subventions des pays développés pour encourager le développement des industries vertes "pourrait desservir les marchés émergents et le monde en développement", a mis en garde vendredi à Davos la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva. "Si nous nous efforçons de verdir les [pays] industrialisés et que nous ne pensons pas aux marchés émergents, nous sommes tous cuits", a-t-elle estimé lors d'une table ronde.

Les Etats-Unis ont mis en place un plan prévoyant des milliards de dollars de subventions pour les industriels produisant sur le sol américain des batteries pour véhicules électriques ou des panneaux solaires, en réponse notamment à la politique de subventions très agressive de la Chine. L'Union européenne (UE) tente de son côté de s'organiser pour aider son industrie face à la crise énergétique et faire face aux subventions américaines et chinoises qui risquent de faire fuir certaines usines du sol européen.

Transfert de technologies indispensable

"Ma plus grande crainte est que quelque chose qui, en principe, est formidable pour accélérer la transition vers une économie verte en utilisant de l'argent public pour dynamiser l'investissement privé (...) puisse desservir les marchés émergents et le monde en développement", a précisé Kristalina Georgieva. "Si le transfert de technologies fait partie de votre plan, oui nous réussirons" les objectifs de transition climatique internationaux, a-t-elle toutefois affirmé.

"La question clé n'est pas la Chine d'abord, l'Amérique d'abord, ou l'Europe d'abord. La question clé est le climat d'abord", a lancé de son côté le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire au cours de la même table ronde, se défendant de tout protectionnisme.

13h50

L'heure est aux conclusions finales à Davos

L'heure est aux conclusions finales et aux au revoir à Davos. Malgré les ambitions affichées au moment d'entamer cette 53e édition, la transition énergétique et les promesses d'un avenir meilleur ont été ternies par un thème nettement moins séduisant: l'armement à l'Ukraine.

On a pu voir le président polonais Andrzej Duda, hyperactif cette semaine, mener le groupe des plus fervents soutiens de Kiev, ou encore entendre la Première Dame ukrainienne fustiger l'influence malsaine des gens de pouvoir.

Encore plus virulente, l'activiste Greta Thunberg est arrivée jeudi en dernière minute à Davos pour s'attaquer au vernis écologiste du forum, sans même daigner pénétrer dans l'enceinte.

>> Ecouter le 12h30 tirer un bilan du 53e World Economic Forum :

Le Forum économique mondial de Davos a livré ses conclusions finales. [Keystone - Gian Ehrenzeller]Keystone - Gian Ehrenzeller
Le Forum économique mondial de Davos a livré ses conclusions finales / Le 12h30 / 1 min. / le 20 janvier 2023

L'antichambre de futurs percées économiques et diplomatiques?

Des engagements ont tout de même été pris durant la semaine, du moins oralement, notamment en faveur de l'environnemet. Ce vendredi, le ministre français de l'économie Bruno Lemaire a ainsi rappelé l'importance de mettre le climat au centre de l'économie.

Même tonalité mardi dans le discours de la présidente de la commission européenne Ursula Von der Leyen, qui a annoncé un plan pour doper les technologies vertes. Nouveau paradigme aussi pour la sauvegarde de l'Amazonie brésilienne après l'ère Bolsonaro, avec la présence de deux poids lourds du nouveau gouvernement de Lula.

On retiendra la participation record de chefs d'Etats, malgré l'absence des grandes puissances, ce qui montre que Davos reste un lieu privilégié pour des réunions en coulisses, pour préparer de possible succès diplomatiques à venir.

>> Regarder aussi le bilan dressé dans le 12h45 :

Viviane Gabriel fait le point sur le forum de Davos qui ferme ses portes
Viviane Gabriel fait le point sur le forum de Davos qui ferme ses portes / 12h45 / 1 min. / le 20 janvier 2023

12h55

Les jeunes activistes suisses rencontrent Greta Thunberg à Davos

Greta Thunberg et les militantes du climat ont rejoint vendredi une vingtaine de jeunes activistes suisses pour une brève manifestation à Davos.

"Nous ne le faisons pas plaisir", a affirmé une Brésilienne, niant toute venue au WEF pour les caméras. Son pays a été largement critiqué par la communauté internationale sous la présidence de Jair Bolsonaro. "Peut-être que la population de Davos sera en sécurité, mais cela n'est pas le cas d'où nous venons", un peu partout dans le monde, a-t-elle insisté en évoquant les conséquences de la menace climatique.

Impossible incognito pour Greta Thunberg

Près d'elle, Greta Thunberg ne s'est pas exprimée. Jeudi, elle avait jugé "absurde" d'écouter les déclarations des participants au Forum plutôt que la voix des victimes du changement climatique, et appelé à une offensive "massive" contre les énergies non renouvelables.

"Gardez-le dans le sol !", affichait une banderole qu'elle portait ce vendredi au milieu de la manifestation, en référence au pétrole. Elle a ensuite tenté de quitter discrètement le cortège, mais en vain: sa sécurité a dû l'entourer dans les rues de Davos pour éviter qu'une nuée de journalistes ne l'assaille.

Le WEF, "tellement déconnecté de la crise climatique!"

Les autres militantes internationales du climat ont rapidement pris le dessus sur leurs camarades suisses dans les discours. Les dirigeants politiques et économiques qui participent au WEF "ont appris à dire 'climat'. Mais les énergies non renouvelables augmentent", a déclaré l'Allemande Luisa Neubauer.

L'Ougandaise Vanessa Nakate a déploré que la sécheresse dans une partie de l'Afrique ne semble plus au menu de la scène internationale. Le WEF "est tellement déconnecté de ce qui a lieu en première ligne de la crise climatique!", a-t-elle lancé.

De son côté, une jeune Pakistanaise a rappelé que son pays a été affecté l'an dernier par son plus grand désastre climatique, une crise qui s'est transformée en crise de santé, d'inégalités pour certaines parties de la population et d'insécurité alimentaire.

>> Lire aussi : L'ONU obtient des "investissements massifs" pour la reconstruction du Pakistan

12h45

Un futur Forum économique mondial dans le métavers?

Davos 2023 est sur le point de se terminer. A l'avenir, et si le Forum économique mondial se tenait dans le métavers? Ce scénario, encore au stade de la fiction, est testé cette année déjà grâce à un village virtuel installé dans la station.

Pour les personnes qui testent ce nouveau concept, l'aventure commence avec la création d’un avatar. Pour que ce dernier ressemble à l’utilisateur, l'équipe du "Global Collaboration Village" travaille avec la photo du badge du participant.

Prolonger le travail réalisé sur place

Une fois l'avatar prêt, tout le monde enfile son casque de réalité virtuelle et atterrit dans univers très coloré. Après quelques pas qui peuvent être maladroits pour certains, avec une légère sensation de mal de mer, les participants s’habituent à guider leur moi numérique. Une fois à l'aise, ils sont alors téléportés dans un autre univers, au fond de l'océan, à côté de récifs coralliens.

Mais quel rapport avec l'idée d'un forum économique virtuel? "Le métavers n'est pas là pour remplacer ce qui se fait en personne. Ce que fait le "Global Collaboration Village", c'est compléter ce que l'on fait ici cette semaine. Toutes les incroyables conversations, toutes les idées qui sont apparues, vous allez être capable de les prendre et les faire avancer, en utilisant ce média pour continuer de collaborer. Pour avoir un impact aussi sur le monde réel et sur les questions qui nous tiennent à cœur", présente Kelly Ommundsen, la responsable du projet.

>> Ecouter le reportage du 12h30, qui a testé l’installation :

Essai d’un village virtuel à Davos pour envisager un futur Forum économique dans le Métavers. [AP Photo/ Keystone - Markus Schreiber]AP Photo/ Keystone - Markus Schreiber
Essai d’un village virtuel à Davos pour envisager un futur Forum économique dans le Métavers / Le 12h30 / 1 min. / le 20 janvier 2023

11h35

Le président de la BNS n'exclut pas une nouvelle hausse des taux

La situation inflationniste ne permet pas de relâcher les efforts de politique monétaire, a estimé vendredi à Davos le président de la BNS Thomas Jordan, ajoutant qu'un relèvement des taux d'intérêt pourrait devoir être mené.

"L'inflation américaine et européenne est encore à un niveau où une politique monétaire plus serrée est requise", analyse-t-il. L'année dernière, l'institution était revenue à un taux directeur positif après de nombreuses années.

Les politiques menées par les banques centrales occidentales visent à lutter contre l'inflation. Mais elles ont été largement critiquées par l'ONU ou, cette semaine à Davos, par la Chine, qui redoutent des effets dévastateurs pour les pays en développement. Mais Thomas Jordan oppose à ces critiques le mandat qui lui est donné de garantir une stabilité des prix.

Les taux négatifs pas enterrés

A plus long terme, en cas d'inflation négative, un retour à des taux d'intérêt négatifs n'est pas exclu. Une telle mesure serait "indispensable", a insisté le président de la BNS, même s'il se dit "ravi" d'en être sorti. "C'est beaucoup mieux actuellement", a-t-il insisté, ajoutant également que les banques suisses ont "bien mieux" résisté que ce à quoi il s'attendait à cette période de taux négatifs.

La BNS va par ailleurs poursuivre sa politique de vente de devises, massive ces derniers mois, un autre instrument pour protéger le pays de l'inflation.

10h55

Pas de grands noms? "Pas un problème", se défend le WEF

Le Forum économique mondial, cette année, n'a pas eu de véritable tête d'affiche. Une perte d'importance pour Davos? Confronté à cette critique apparue dans différents médias, Alois Zwinggi, membre de la direction du WEF, s'est inscrit en faux.

Les participants doivent avant tout pouvoir rencontrer d'autres participants offrant "de la substance", a-t-il affirmé vendredi. Pour lui, la plupart recherchent avant tout des contacts au niveau ministériel, qu'il estime souvent plus productifs. Et de souligner qu'en 53 ans d'histoire du Forum, un président américain est venu à Davos tous les 17 ans et un président chinois tous les 50 ans seulement.

Pléthore de ministres des Finances

Le responsable a aussi fait remarquer qu'il n'y avait jamais eu autant de ministres des Finances que cette année, soit cinquante au total. Quelque 2700 représentants de la politique et de l'économie en provenance de 130 pays ont participé à cette cuvée du WEF, ainsi que 52 chefs d'Etat ou de gouvernement.

Le président de la Confédération Alain Berset a pour sa part qualifié le Forum de "lieu de dialogue". "Nous ne venons pas ici pour obtenir quelque chose, mais pour nouer des contacts qui nous aideront ensuite dans les négociations où les choses deviennent concrètes", a-t-il relevé.

10h00

Richard Quest, journaliste à CNN: "Il y a deux Davos de nos jours"

Richard Quest a participé à chacune des éditions du Forum économique mondial de Davos depuis plus de 15 ans. Il y présente son émission en direct sur CNN tous les soirs. Ministres, Premiers ministres, patrons, analystes défilent sur son plateau pour répondre à ses questions.

Une chose que Richard Quest n’aime pas, c’est quand des "superstars" de la politique font de l'ombre aux discussions sérieuses, par exemple quand un Donald Trump ou un Xi Jinping attirent toute l’attention. Cette année, il a été donc été servi en discussions sérieuses et en substance, comme il l'a dit dans l'émission Tout un monde vendredi.

Un "petit" Davos qui grandit

"Il y a deux Davos de nos jours. Il y a le Davos qui traite des grandes questions, des grands thèmes et des grands discours. Et puis il y a le Davos, que je vois de plus en plus, qui est composé de la société civile et des ONG, des PDG de petites entreprises. Ces gens tiennent des discussions, le long de la promenade de Davos, le soir. Des entreprises organisent leurs propres discussions, les Indiens organisent leurs propres discussions... il y en a énormément", raconte-t-il.

Et les sujets de discussion sont toujours plus nombreux. "Ils peuvent sembler ésotériques jusqu'à ce que vous réalisiez que c'est ce qui fait fonctionner l'économie mondiale. Il s'agit du changement climatique, de l'eau, de la nourriture, de la pauvreté. Et donc Davos a un agenda beaucoup plus important ces jours-ci."

>> Ecouter l'interview de Richard Quest dans Tout un monde :

Richard Quest, journaliste CNN. [Jonathan Hawkins - Jonathan Hawkins]Jonathan Hawkins - Jonathan Hawkins
Richard Quest nous livre son bilan de Davos / Tout un monde / 8 min. / le 20 janvier 2023

09h30

André Kudelski: "Il faudra surveiller attentivement les tensions Nord-Sud"

Directeur du groupe du même nom, André Kudelski livre son analyse de l'édition 2023 du Forum de Davos (WEF), avec des cartes rebrassées en matière de multilatéralisme et un clivage grandissant entre Nord et Sud autour du conflit ukrainien.

La réunion annuelle du World Economic Forum s’apprête à refermer ses portes. Sans chef d'Etat de premier plan, à l'exception du chancelier allemand Olaf Scholz, l'édition 2023 de ce sommet est-elle d'ores et déjà à classer comme millésime mineur?

André Kudelski, dont le groupe fait depuis 1999 partie des 100 entreprises partenaires stratégiques du WEF, y voit au contraire un baromètre des plus intéressants des intérêts des principaux pays industrialisés. Elément marquant: les pays riches semblent récemment marquer le pas dans leur course au multilatéralisme.

"On voit actuellement toutes sortes d'initiatives pour une production plus locale, ou ce qu'on appelle le friend-shoring - faire produire des choses dans des pays alliés - ce qui n'est pas un système multilatéral", décrit André Kudelski vendredi dans La Matinale de la RTS. Cette perte d'appétit pour le système multilatéral de la part des pays riches met d'autant plus en lumière "une grande soif de collaboration multilatérale de la part des pays du Sud", aux yeux du chef d'entreprise.

Une boussole fonctionnelle

Le WEF de Davos est à voir comme une boussole, un outil fonctionnel, illustre le Vaudois. Destiné aux écosystèmes des gouvernements, des entreprises, des médias et dorénavant aussi à quelques ONG, il permet de sentir les tendances, de montrer les défis. Et si le slogan du WEF, "améliorer l'état du monde", semble ambitieux, voire mensonger, pour André Kudelski, la mission du sommet n'est pas de résoudre les problèmes, mais de les identifier.

"Ce que j'ai pu identifier cette année, c'est un gros problème entre le Nord et le Sud. Et je pense qu'on doit faire très attention, durant les prochains mois et années, à ne pas sous-estimer ce problème. Vu depuis la Suisse et l'Europe, la guerre en Ukraine est extrêmement importante, avec un élément de solidarité très important. Mais ce n'est pas perçu de la même manière par les pays du Sud, qui ressentent une grande injustice. C'est un élément à surveiller attentivement", estime-t-il.

Crise de l'écosystème économique

Institution immuable qui ponctue l'année économique - et raillée par certains comme le sommet où "les milliardaires viennent dire aux millionnaires comment se porte la classe moyenne" - le Forum de Davos doit paradoxalement sa longévité à sa capacité à changer: "Sur dix ans, l'évolution est très importante. Ce qui est frappant, ce sont les entreprises de plus en plus nombreuses qui envahissent la ville: il n'y a plus un seul café qui reste neutre. Davos devient davantage un écosystème, où plusieurs choses se passent en parallèle, plutôt qu'uniquement des éléments au centre des congrès", raconte André Kudelski.

L'élément le plus positif de la rencontre, ce sont les multiples dialogues, à en croire l'entrepreneur, personnellement engagé dans de nombreuses initiatives qui émanent du WEF. "C'est un endroit très fort pour le multilatéralisme. Et si aujourd'hui, on voit qu'il y a une sorte de crise du multilatéralisme, cela ne veut pas dire que c'est une crise de Davos, mais une crise de l'ensemble de l'écosystème."

>> L'interview d'André Kudelski dans La Matinale :

L'invité de La Matinale (vidéo) - André Kudelski, l’un des 100 partenaires stratégiques du Forum de Davos
L'invité de La Matinale (vidéo) - André Kudelski, l’un des 100 partenaires stratégiques du Forum de Davos / La Matinale / 11 min. / le 20 janvier 2023

09h00

Dernier jour du Forum de Davos

Le Forum économique mondial (WEF) s'achève à Davos. Le conseiller fédéral Guy Parmelin doit notamment présider la traditionnelle ministérielle informelle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Plusieurs dizaines de pays sont attendus. Après avoir cédé il y a quelques mois sur la levée provisoire des brevets pour les vaccins contre le coronavirus, la Suisse est opposée à un dispositif similaire pour les médicaments et les tests.

La présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde et le ministre français de l'économie Bruno Le Maire doivent, eux, participer à une discussion sur la situation économique en Europe.

VENDREDI 20 JANVIER

Pas d'avancée majeure dans le dossier Suisse-UEà Davos

Le Forum économique mondial n’aura pas permis d’avancée majeure sur le dossier des relations de la Suisse avec l'Union européenne. Sur les onze commissaires européens présents à Davos, un seul s’est entretenu officiellement avec un membre du Conseil fédéral, un signe que Bruxelles snobe le gouvernement helvétique.

Plus révélateur encore, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, présente elle aussi à Davos, n’a pas trouvé le temps pour une rencontre bilatérale avec Alain Berset. Mais une entrevue informelle a toutefois eu lieu, a indiqué le Fribourgeois mardi.

"Je crois qu'il ne faut pas surinterpréter le fait d’avoir une rencontre formelle ou pas. Le fait qu'on ait les drapeaux derrière nous quand on se parle ou le fait qu'on se parle de manière beaucoup plus libre ne change pas grand-chose à l'affaire. On est en contact, c’est ça qui est important" (plus de détails plus bas dans notre brève du mardi 17 janvier à 18h40).

"Réveiller de nouveau l’attention" de l'UE

Même optimisme pour Ignazio Cassis. Le dossier européen était l’une de ses priorités à Davos. A défaut d’entretien bilatéral avec des représentants de Bruxelles, le ministre des Affaires étrangères a multiplié les rencontres avec ses homologues d'autres pays européens. "Le WEF est en mesure de faire une injection de rappel, de réveiller de nouveau l’attention, d'améliorer le niveau de confiance entre nous. Et rien ne se passe dans la vie s’il n’y a pas la confiance", a-t-il relevé vendredi dans La Matinale de la RTS.

Et la Suisse ne repartira pas totalement bredouille de Davos: la présidence suédoise de l'UE l'a invitée en mai prochain à une réunion informelle des ministres européens des Affaires étrangères et de la Défense, une première.

Ce geste symbolique ne résoudra cependant pas les désaccords importants entre Berne et Bruxelles, dossier éminemment complexe et qui nécessite d'avancer minutieusement, selon Ignazio Cassis.

La Suisse ne s'engagera pas sans "grande chance de réussite"

"On ne veut pas s'engager sans avoir une grande chance de réussir vu d'où l'on vient. On veut réussir à le faire le plus vite possible. Et la réussite dépend de la Suisse, mais également de l'Union européenne", souligne le chef du Département des affaires étrangères.

La secrétaire d’Etat suisse et négociatrice en chef du dossier européen Livia Leu doit elle se rendre ce vendredi à Bruxelles pour participer à un 7e round de discussions exploratoires avec l’Union européenne.

>> Ecouter La Matinale faire le point sur l'état des relations Suisse-UE à Davos :

De gauche à droite, la Première dame d'Ukraine Olena Zelenska, la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen et le président de la Confédération Alain Berset mardi 17 janvier à l'ouverture du Forum de Davos. [Keystone - Laurent Gillieron]Keystone - Laurent Gillieron
Le WEF n’aura pas permis d’avancée majeure sur le dossier européen / La Matinale / 2 min. / le 20 janvier 2023

19h00

Faut-il "abolir" les milliardaires?

Dans son rapport annuel, publié à l'occasion du WEF de Davos, l'ONG Oxfam milite pour une division par deux du nombre de milliardaires d'ici à 2030 grâce à une plus forte taxation. "Chaque milliardaire représente un échec de politique publique."

Oxfam relève également que les inégalités économiques "ont atteint des niveaux extrêmes et dangereux" partout dans le monde, du fait de la pandémie de Covid-19 et de l'inflation galopante.

De son côté, un millionnaire britannique présent à Davos, Phil White, a exhorté: "Taxez-moi et taxez les gens comme moi." Cet ingénieur de formation de 71 ans a fait fortune grâce à la vente d'une société de consultant à un groupe de capital-investissement il y a quelques années.

Phil White, un millionnaire britannique présent au Forum économique mondial (WEF). [AFP - FABRICE COFFRINI]
Phil White, un millionnaire britannique présent au Forum économique mondial (WEF). [AFP - FABRICE COFFRINI]

"J'ai gagné assez d'argent pour être bien loti", reconnaît-il sans en dire davantage. Mais, poursuit-il, "je serais très heureux de payer plus d'impôts".

Comme lui, plus de 200 autres "millionnaires patriotiques" venus de treize pays ont demandé mercredi dans une lettre ouverte envoyée aux participants du WEF à être davantage taxés. Parmi eux, "des gens qui ont hérité, des gens qui ont travaillé, des entrepreneurs, des traders", souligne Phil White dans un entretien à l'AFP.

>> "Faut-il 'abolir' les milliardaires?", le débat entre Julien Desiderio, chargé de plaidoyer en justice fiscale pour l'ONG Oxfam, Nicolas Jutzet, fondateur du média Liber'thé et Marius Brülhart, professeur d'économie à l'Université de Lausanne, dans Forum :

Le grand débat - Taxer davantage les super-riches, une évidence?
Le grand débat - Taxer davantage les super-riches, une évidence? / Forum / 20 min. / le 19 janvier 2023

18h40

Guy Parmelin rejoint une coalition de ministres sur le climat

La Suisse étend encore son engagement international pour le climat. Jeudi, au WEF à Davos, le conseiller fédéral Guy Parmelin a participé à la première réunion d'une coalition de ministres de l'Economie pour le climat.

L'objectif est de mettre la lutte contre le réchauffement au centre du commerce et des politiques commerciales. "Nous n'avons pas parlé de montant" qui pourrait être injecté, a affirmé à la presse Guy Parmelin. "Nous allons commencer le travail", a-t-il dit.

Rencontre avec son homologue américaine

Parmi les participants se trouvait également son homologue américaine Katherine Tai. Les deux responsables se sont ensuite rencontrés pendant plusieurs dizaines de minutes.

Ils ont réitéré leur volonté d'explorer la possibilité de conclure davantage d'accords sectoriels. Il y a une semaine, la Suisse et les Etats-Unis avaient signé un premier arrangement sur la reconnaissance mutuelle des inspections des médicaments.

Désormais, le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) va identifier les branches qui pourraient aboutir à des accords. "Nous allons tâcher d'avancer ensuite", de manière "pragmatique", a affirmé le chef du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR).

15h40

L'économie de la zone euro résiste mieux que prévu, selon Christine Lagarde

L'activité économique en zone euro a ralenti par rapport à 2022, mais elle sera "bien meilleure" cette année que redouté initialement, malgré l'inflation et la crise énergétique, a déclaré jeudi la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde.

Les marchés du travail, en Europe en particulier, "n'ont jamais été aussi dynamiques" avec un nombre de chômeurs "au plus bas par rapport à ce que nous avons eu au cours des 20 dernières années", a-t-elle souligné lors du Forum économique de Davos.

La Commission européenne prévoit de son côté une contraction du Produit intérieur brut (PIB) pour la zone euro comme pour l'UE au dernier trimestre de 2022 et lors des trois premiers mois de 2023, avant un rebond sur le reste de l'année.

Christine Lagarde a cependant mis l'accent sur les données d'inflation qui restent "beaucoup trop élevées" même si les hausses de prix ont ralenti après le pic de plus de 10% en octobre.

"Notre détermination à la Banque centrale est de ramener (l'inflation à l'objectif de) 2% en temps opportun" en prenant "toutes les mesures pour y parvenir", a-t-elle martelé.

15h30

Neutralité en question: la position suisse a été "bien comprise"

De hauts responsables questionnent la neutralité à Davos. "De manière générale, l'abstention n'est pas une option", a estimé la présidente de la Commission européenne. Le secrétaire général de l'Otan est sur la même ligne (voir traitement de 13h00)

Comme depuis le début de la crise ukrainienne, la Suisse a opposé à Davos une fin de non-recevoir aux demandes et aux reproches. Alain Berset et le chef de la diplomatie Ignazio Cassis ont répété tout au long de la semaine que le droit de la neutralité interdit toute exportation ou réexportation d'armes. Pour le président de la Confédération, il en va de la "crédibilité" du pays.

Position "très bien comprise"

Cette question a été souvent abordée dans ses bilatérales à Davos, a reconnu jeudi le Fribourgeois en tirant le bilan du WEF devant la presse. Ses interlocuteurs l'ont fait de manière différenciée et la position suisse "a été très bien comprise".

Sur le fond, il répète clairement que le droit de la neutralité interdit non seulement d'exporter, mais aussi de réexporter des armes: "cela fait partie des contrats" signés.

Réexportations d'armes bloquées

Alain Berset affirme en outre "ne pas voir plus de critique que cela" dans les propos d'Ursula von der Leyen. Selon lui, "c'est une évidence. C'est la raison pour laquelle nous avons repris les sanctions européennes" contre la Russie.

L'Allemagne souhaite toujours que Berne l'autorise à livrer des munitions pour des chars de défense antiaérienne à l'Ukraine. Lundi, le vice-chancelier Robert Habeck a demandé à nouveau que la Suisse change de position sur cette question. L'Espagne a de son côté déposé une demande officielle au Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) pour pouvoir réexporter du matériel suisse vers l'Ukraine.

>> En lire plus : Le Conseil fédéral interdit aussi à l'Espagne de réexporter en Ukraine des armes suisses

15h00

Alain Berset répond à Olena Zelenska et à la lettre de son mari

La Suisse a bien reçu la lettre du président ukrainien Volodymyr Zelensky sur la formule ukrainienne de paix en dix points, amenée à Davos par sa femme Olena Zelenska (voir traitement de mercredi, 14h25). "Nous sommes en train de préparer une réponse", a affirmé jeudi Alain Berset.

Selon Alain Berset, les lettres sont générales et aucune demande particulière n'est adressée à la Suisse. Toutefois, "des travaux sont menés", a déclaré le président de la Confédération, qui précise que la Suisse fera tout ce qu'elle peut pour aider à "stopper cette guerre".

Volodymyr Zelensky avait invité Alain Berset à se rendre en Ukraine, avant même le WEF. "Ce n'est pas exclu" en fonction de la situation, mais ce n'est pas prévu, répond l'intéressé. Il veut plutôt favoriser des déplacements utiles pour la Suisse au Conseil de sécurité de l'ONU.

Quant aux relations entre la Suisse et l'UE, "les décisions ne se prennent pas à Davos, mais entre Berne et Bruxelles", affirme-t-il. Et celles sur les réexportations de matériel militaire se règlent entre Berne et les pays qui le demandent.

14h30

Les enfants de Davos face aux dirigeants du monde

Que pensent les enfants de la station grisonne de ce rassemblement économique mondial majeur qui, année après année, chamboule totalement leur lieu de vie durant quelques jours? SRF a tenté de répondre à cette question en se rendant dans une classe de 1ère année de Davos.

"Il y a tout plein de monde qui vient à Davos, et ils parlent de choses", résume un élève. "Ils vont dîner ensemble, peut-être qu'ils ont aussi des amis à Davos et ils font des rendez-vous avec eux, parce qu'ils ne les voient qu'une fois par année", spécule un autre.

"C'est toujours un immense bordel", décrit un troisième élève. Et pour cause, même leur chemin de l'école est modifié.

Et s'ils pouvaient demander quelque choses au dirigeantes et aux dirigeants qui viennent chambouler leur quotidien? "Un monde plus propre" ou encore "moins de guerre". Rien que ça.

>> Ecouter leurs témoignages, racontés par Sandra Zimmerli :

Le 43e Forum économique mondial démarre mercredi 23 janvier dans la station grisonne de Davos. [Laurent Gillieron]Laurent Gillieron
Le Forum économique mondial vu par les enfants de Davos / Le 12h30 / 2 min. / le 19 janvier 2023

13h30

Le Kosovo se présente au WEF affecté par la guerre en Ukraine

La guerre en Ukraine a des conséquences très concrètes pour certains chefs d'Etat présents au WEF. C'est le cas d'Albin Kurti, le Premier ministre du Kosovo. Ce dernier défend une position dure envers la Serbie, soutien de Moscou. La guerre a donc figé les positions, et entraîné indirectement les deux pays des Balkans dans la violence, avec de très fortes tensions à la frontière.

>> Ecouter à ce sujet :

LPJ VIGNETTE BASE kosovo
Il se passe quoi au Kosovo? / Le Point J / 13 min. / le 10 janvier 2023

Dans une interview accordée à la SSR, Albin Kurti a dénoncé au WEF la connivence entre son voisin serbe et la Russie, notamment par le biais du groupe nationaliste Night Wolves ou de mercenaires de Wagner.

Le dirigeant kosovar ne s'attend pas à une attaque dans les prochains jours, mais selon lui, il serait totalement irresponsable de considérer qu'une agression est impossible.

>> Les explications d'Anouk Henry dans le 12h30 :

Le Premier ministre du Kosovo Albin Kurti est présent au WEF, dans un contexte compliqué (image d'archive). [Reuters - Laura Hasani]Reuters - Laura Hasani
Le Kosovo se présente au WEF affecté par la guerre en Ukraine / Le 12h30 / 2 min. / le 19 janvier 2023

13h00

Critiques européennes sur la neutralité suisse

Après les critiques du chef de l'Otan Jens Stoltenberg, qui sous-entendait mercredi dans une interview que la Suisse devait aussi participer à l'effort de guerre en Ukraine, d'autres hauts responsables ont questionné la neutralité à Davos.

>> Lire : Jens Stoltenberg sur l'exportation des armes: "Dans le cas de l'Ukraine, il ne s'agit pas de neutralité"

"L'abstention n'est pas une option", a estimé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, tout en concédant que Berne était libre de sa décision. Elle était interrogée par la chaîne française LCI à Davos pour savoir si "l'on a changé d'époque" et si la Confédération devrait assouplir sa neutralité pour accepter que des munitions helvétiques soient livrées à Kiev.

"C'est très dur pour moi de juger parce que ce n'est pas ma responsabilité, c'est vraiment une méthode suisse", a-t-elle répondu.

Le maire de Kiev Vitali Klitschko estime lui aussi que "quand il s'agit des droits humains, de la vie et de la mort, de la guerre et de la paix, on ne peut pas être neutre. Il faut prendre position!"

12h00

Greta Thunberg: "Il est absurde d'écouter les gens qui alimentent le plus la destruction de la planète"

La militante suédoise Greta Thunberg a accusé jeudi le Forum de Davos de réunir "les gens qui alimentent le plus la destruction de la planète", notamment en investissant dans les énergies fossiles. Elle a jugé "absurde" de les écouter.

"Nous semblons les écouter eux plutôt que les gens qui sont effectivement affectés par la crise climatique, qui vivent en première ligne, et cela nous dit à quel point la situation est absurde", a-t-elle dit lors d'un débat sur l'énergie et les entreprises, organisé en marge du grand raout mondial de l'économie (voir ci-dessous).

"Tant qu'ils le pourront..."

La jeune Suédoise a accusé les participantes et les participants du WEF de mettre la "cupidité" et "les profits économiques à court terme" au-dessus des gens et de la planète. "Pourtant, nous semblons compter sur eux pour régler des problèmes dont ils ont prouvé, encore et encore, qu'ils ne faisaient pas une priorité."

"Tant qu'ils s'en sortent, tant qu'ils le pourront, ces gens continueront à investir dans les énergies fossiles et à sacrifier les gens pour leur propre profit", a-t-elle encore martelé.

Fatih Birol s'exprimait lors d'un échange avec quatre militantes venue du monde entier. [Keystone - Gian Ehrenzeller]
Fatih Birol s'exprimait lors d'un échange avec quatre militantes venue du monde entier. [Keystone - Gian Ehrenzeller]

"L'attention pour le changement climatique décroît"

De son côté, le directeur de l'Agence internationale de l'Energie Fatih Birol a estimé que sa présence face à Greta Thunberg était "un signal très important donné au monde" sur le fait que les enjeux climatiques ont besoin qu'on leur accorde "davantage d'attention."

"Malheureusement, cette attention décroît", a-t-il déploré, alors qu'il faudrait beaucoup plus investir dans les énergies propres.

>> Regarder le sujet du 19h30 :

World Economic Forum: Greta Thunberg juge "absurde" d’écouter à Davos les responsables de la "destruction de la planète"
World Economic Forum: Greta Thunberg juge "absurde" d’écouter à Davos les responsables de la "destruction de la planète" / 19h30 / 1 min. / le 19 janvier 2023

09h00

Une solution européenne pour éviter les délocalisations?

Avec l'explosion des prix de l'énergie, l'Europe craint des délocalisations d'entreprises. Présent à Davos, le commissaire européen à l'Economie Paolo Gentiloni est au coeur de cet enjeu. Il estime que la situation est suffisamment sérieuse pour qu'une réponse commune soit décidée. Il s'agit aussi d'éviter une concurrence déloyale entre les Etats membres.

L'Allemagne a été la première à mettre le feu aux poudres avec son plan à 200 milliards d'euros pour soulager son industrie, notamment, face à la flambée des prix de l'énergie. Une solution à laquelle l'Union ne s'oppose pas, au contraire. Elle souhaite même assouplir les règles relatives aux aides d'Etat. Mais la Commission doit encore dire si l’Allemagne a bien respecté les règles actuelles avec son plan massif.

Fonds souverain

Toutefois, tous les Etats européens n'ont pas les "moyens" d'offrir de telles aides. C'est pourquoi Paolo Gentiloni envisage une solution commune, qui passerait par la mise en place d'un fonds souverain.

Mais cette idée se heurte à l'hostilité de plusieurs pays membres, les grosses économies européennes étant inquiètes de voir augmenter leur contribution au budget européen.

Quant à la Suisse, elle conserve une approche différente, qui met l'accent sur les conditions cadres des entreprises.

>> Le reportage à Davos de Cynthia Racine dans La Matinale :

Le commissaire européen à l'économie Paolo Gentiloni. [Keystone - AP Photo/Geert Vanden Wijngaert]Keystone - AP Photo/Geert Vanden Wijngaert
Faut-il plus subventionner les entreprises européennes pour éviter les délocalisations? / La Matinale / 4 min. / le 19 janvier 2023

JEUDI 19 JANVIER

Greta Thunberg revient à Davos pour lutter contre les énergies fossiles

Greta Thunberg est de retour jeudi à Davos où, avec d'autres jeunes militantes pour le climat, elle doit défendre la lutte contre les énergies fossiles et débattre avec le directeur général de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) Fatih Birol.

"Traiter la crise climatique comme une crise": c'est l'intitulé de la "conversation" organisée à 11h15 en marge de la réunion du WEF cette semaine dans la station de ski suisse, et à laquelle a participé la Suédoise avec l'Equatorienne Helena Gualinga, l'Ougandaise Vanessa Nakate et l'Allemande Luisa Neubauer.

Au menu de la discussion, "la question de savoir si les gouvernements et les entreprises répondent de manière adéquate à la crise climatique, l'état de la transition vers les énergies propres, les appels à arrêter les nouveaux investissements dans les énergies fossiles, et ce qui doit être fait pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré", détaillent les organisateurs.

Pétition lancée

Les quatre jeunes militantes sont arrivées à Davos avec une pétition lancée cette semaine réclamant l'arrêt par les multinationales de l'exploitation des énergies fossiles. Le texte avait réuni plus de 870'000 signatures mercredi soir.

Ce n'est pas la première fois que Greta Thunberg vient à Davos pendant la réunion du Forum économique mondial. L'édition 2020 avait notamment été marquée par ses passes d'armes avec le président américain Donald Trump.

19h45

La Suisse invitée en mai à une réunion de ministres européens

La Suisse ne repartira pas bredouille de Davos (GR) sur le dossier européen. La présidence suédoise de l'UE l'a invitée en mai prochain à une réunion informelle des ministres européens des Affaires étrangères et de la défense.

"C'est une première", a affirmé mercredi soir à la presse suisse le conseiller fédéral Ignazio Cassis, qui avait rencontré la veille son homologue suédois en marge du Forum économique mondial (WEF). La Suisse avait déjà été conviée à des réunions d'autres ministres européens, notamment ceux de la justice.

"C'est une occasion en or" et "un signal à ne pas sous-estimer", ajoute aussi le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Cette avancée contraste avec l'absence de rencontre avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à Davos, pour la seconde année consécutive.

Dialogue informel avec Ursula von der Leyen

Mais le président de la Confédération Alain Berset avait lui appelé mardi à ne pas "trop interpréter" cette situation. Il a dialogué de manière informelle avec Ursula von der Leyen, "un très bon contact". Mais il a estimé qu'un format plus formel ne faisait "encore absolument pas sens".

19h15

La Suisse passe le témoin de la conférence sur la reconstruction de l'Ukraine à Londres

La Suisse avait lancé les efforts internationaux pour la reconstruction de l'Ukraine en juin dernier lors de la conférence de Lugano. Mercredi à Davos (GR), elle a passé le témoin à Londres. Kiev estime que le coût pourrait atteindre près de 1500 milliards de dollars.

"Cela ne signifie pas que nous nous désengageons de cette responsabilité", a affirmé à la presse le conseiller fédéral Ignazio Cassis, au terme d'une cérémonie avec un secrétaire d'Etat britannique, Grant Shapps, et, par vidéo, le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal. La conférence de Lugano avait établi sept principes pour la reconstruction de l'Ukraine.

17h30

Volodymyr Zelensky réclame de la "vitesse" dans les décisions pour aider l'Ukraine

Le président Volodymyr Zelensky a lancé à Davos un "appel à de la vitesse" dans la prise de décision pour l'aide à l'Ukraine, alors que l'Allemagne notamment hésite à autoriser la livraison au pays de chars Leopard.

"La tyrannie avance plus vite que les démocraties", a-t-il déploré lors d'une intervention en visio à la réunion du Forum économique mondial.

Minute de silence

A l'occasion de son discours, le président ukrainien a demandé aux participants du Forum une minute de silence après le crash qui a tué le ministre de l'intérieur de son pays. "Une minute pour honorer tellement de personnes", a-t-il dit.

>> Voir les images :

Volodymyr Zelensky demande une minute de silence au Forum de Davos
Volodymyr Zelensky demande une minute de silence au Forum de Davos / L'actu en vidéo / 1 min. / le 18 janvier 2023

>> Lire en détail : Le ministre de l'Intérieur ukrainien tué dans la chute d'un hélicoptère

16h00

Olaf Scholz promet davantage d'aide à Kiev sans se prononcer sur les chars

Le chancelier allemand Olaf Scholz promet que l'aide militaire de son pays va se poursuivre en Ukraine. Interrogé à Davos sur la livraison de chars lourds, il n'a pas dévoilé ses intentions.

"Nous sommes parmi ceux qui en font le plus", a affirmé le chancelier allemand à une question d'un participant au Forum économique mondial (WEF). "Nous continuerons notre soutien à l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra", a-t-il ajouté, mentionnant le matériel de défense aérienne ou l'artillerie.

Réunion de ministres de la défense

"Nous nous attendions à ce que vous nous annonciez quelque chose", avait affirmé auparavant un participant ukrainien. Mais il faudra a priori au moins attendre jusqu'à la réunion de ministres de la défense sur le soutien militaire occidental à l'Ukraine vendredi à Ramstein, en Allemagne.

Depuis mardi, la pression monte à Davos sur Berlin pour une livraison de chars lourds. Les présidents de plusieurs pays voisins de l'Ukraine demandent un effort.

16h30

Le maire de Kiev confiant quant à de nouvelles livraisons d'armes

Le maire de Kiev Vitali Klitschko a affirmé mercredi avoir eu "des signaux très bons et positifs" quant à de potentielles annonces de livraisons d'armes à l'occasion de la réunion des alliés occidentaux de l'Ukraine vendredi à Ramstein, en Allemagne.

"Observons ce qui se passera dans deux jours" a affirmé l'ancien boxer dans les travées du Forum de Davos, en référence à cette réunion.

15h00

La Suisse appliquerait un impôt minimal même sans les Etats-Unis

La Suisse appliquera la réforme sur l'impôt minimal en cas d'approbation par le peuple, même si les Etats-Unis ne le font pas, selon Karin Keller-Sutter. Dans tous les cas, la mise en oeuvre mondiale sera compliquée, admet la conseillère fédérale.

"Les Etats-Unis, c'est un peu compliqué", a affirmé à Davos à la presse la ministre des finances, se souvenant des discussions sur la loi fiscale Fatca ("Foreign Account Tax Compliance Act"). A l'origine du mouvement pour un impôt minimal de 15% sur les entreprises à l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), Washington pourrait décider d'appliquer ce dispositif à sa manière.

Le pays est suffisamment puissant pour le faire, laisse entendre la conseillère fédérale. Mais la Suisse serait malgré tout contrainte de mettre en oeuvre le taux si les plus de 130 autres acteurs le faisaient de leur côté. La pression serait trop importante, selon la conseillère fédérale.

12h50

La Colombie salue le rôle de la Suisse dans le processus de paix

Le président colombien Gustavo Petro estime qu'il faudra du temps avant un accord de paix "total" dans son pays, y compris avec les rebelles de l'ELN. Il salue "l'expertise" de la Suisse qui accompagne le processus et annonce une visite d'Alain Berset en mars.

"La Suisse avait déjà une expertise auparavant", à la fois politique et à des dimensions moins exposées, explique dans un entretien à Keystone-ATS à Davos (GR) le nouveau chef de l'Etat, premier président de gauche dans l'histoire de son pays. Berne a aussi aidé le développement colombien, relève-t-il, après sa rencontre avec le président de la Confédération.

Pour renforcer encore ce lien, Gustavo Petro annonce la venue de son homologue fin mars prochain dans son pays pendant plusieurs jours. Le siège de la Suisse au Conseil de sécurité de l'ONU depuis janvier dernier ne fait qu'étendre l'intérêt de travailler ensemble.

>> Plus d'informations : L'expertise de la Suisse en matière de paix saluée par le président colombien

12h30

Albert Rösti vante les atouts suisses dans la course à la décarbonation

Le conseiller fédéral Albert Rösti estime que la décarbonation en Suisse n'apportera qu'"une petite part" aux efforts. En revanche, les entreprises suisses sont bien positionnées dans la course mondiale aux technologies propres, selon lui.

La décarbonation est "une question importante pour le monde entier", a affirmé mercredi le chef du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) à Davos (GR). Petit pays, la Suisse ne peut régler seule le problème en faisant des efforts chez elle, a-t-il dit lors d'un débat en marge du Forum économique mondial (WEF).

Proche de l'industrie pétrolière par le passé, le conseiller fédéral se tourne désormais vers les entreprises et la recherche vertes. "Nous pouvons avoir une large contribution en étendant les technologies suisses dans le monde entier", a-t-il aussi dit.

Et de citer notamment les promesses de l'hydrogène, malgré quelques problèmes encore à régler. Devant certains de ses anciens collègues, il a rappelé qu'il avait co-fondé un groupe parlementaire sur cette énergie.

Albert Rösti au WEF à Davos, le 17 janvier. [KEYSTONE - Laurent Gillieron]
Le conseiller fédéral Albert Rösti au WEF à Davos, le 17 janvier. [KEYSTONE - Laurent Gillieron]

Améliorations attendues

Des avancées viendront avec des améliorations sur les batteries, les réseaux électriques intelligents ou encore le photovoltaïque, a encore estimé le conseiller fédéral. Et de buter sur le terme d'"infrastructures", "plus difficile à dire que Rösti", a-t-il ajouté avec humour.

Le conseiller fédéral a relevé qu'il fallait d'abord augmenter la production électrique en Suisse. La décarbonation suivra d'elle-même, selon lui.

Les Suisses devront voter en juin sur le contre-projet du Parlement à l'initiative sur les glaciers. Celui-ci prévoit le remplacement des chauffages polluants, l'assainissement énergétique des bâtiments et une offensive sur le solaire qui facilitera la construction de grands parcs solaires alpins. C'est l'UDC, le parti d'Albert Rösti, qui a lancé le référendum.

11h45

Selon le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, le monde fait face à un "ouragan" de crises

Le monde fait face à un "ouragan" de crises, selon le secrétaire général de l'ONU. Mercredi à Davos, Antonio Guterres a demandé que ceux qui savaient dans les années 70 que les énergies non renouvelables étaient dommageables paient pour leur omission.

Ralentissement économique, pandémie, inflation, "désastre climatique", les défis sont nombreux, a-t-il dit devant le Forum économique mondial (WEF). Selon des révélations la semaine dernière, certains producteurs énergétiques savaient que le non renouvelable aurait un impact.

Les acteurs pétroliers ont relayé "de grands mensonges", selon le secrétaire général. Ils doivent être rendus responsables. De même, l'augmentation de la production actuelle est "une insanité", s'énerve Antonio Guterres.

Impact de la guerre en Ukraine

A cette situation s'ajoute un autre facteur, la guerre en Ukraine et ses effets sur les prix énergétiques et alimentaires. Le chef de l'ONU appelle à nouveau à éviter une nouvelle guerre froide entre Occidentaux et Chinois qui détériorerait encore la situation.

Autre problème, les tensions entre pays riches et en développement augmentent. Il faut oeuvrer pour mettre un terme à la "colère" des seconds sur la pandémie, le climat ou les questions financières, dit Antonio Guterres, qui avait rencontré auparavant pendant 40 minutes le président de la Confédération Alain Berset et la vice-présidente du Conseil fédéral Viola Amherd.

Antonio Guterres dénonce également certains engagements "douteux" d'entreprises pour la neutralité carbone. De même, le secteur privé doit collaborer pour maintenir les exportations de céréales et d'engrais depuis l'Ukraine et la Russie, a-t-il également ajouté. Et garantir des prix bas, a-t-il encore affirmé.

11h40

Ryad affiche ses ambitions pour réduire sa "dépendance" au pétrole

"Nous voulons réduire notre dépendance au pétrole", affirme le ministre de l'Economie et de la Planification d'Arabie saoudite. Le royaume a envoyé cette année une délégation fournie au Forum économique mondial (WEF) pour plaider sa cause.

Huit officiels saoudiens ont fait le déplacement dans la station grisonne, soit l'une des plus grosses délégations nationales du WEF.

"Nous voulons diversifier notre économie, c'est important, c'est essentiel", souligné le ministre de l'Economie Faisal Al-Ibrahim dans un entretien à l'AFP.

Industrie, mines, culture, divertissement et sport

"Nous nous intéressons aussi à d'autres secteurs, comme le secteur minier et l'industrie", souligne Faisal Al-Ibrahim. Le pays veut aussi imprimer sa marque dans des domaines "qui démarrent de rien" dans le royaume, selon lui, citant le tourisme, la culture, le divertissement et le sport.

Concernant l'énergie toutefois, le ministre prévient: la diversification économique "ne veut pas dire que nous ne continuerons pas à être un des plus gros producteurs d'énergie. Nous continuerons d'être devant dans le domaine des hydrocarbures traditionnels".

Mercredi 18 janvier

La Chine se veut rassurante sur son économie

A Davos, la Chine, représentée par son vice-Premier ministre en charge de l'économie Liu He, a voulu rassurer les élites mondiales. Pékin a promis mardi le retour rapide d’une croissance robuste.

Une promesse faite quelques heures après la publication des résultats économiques parmi les plus mauvais depuis 1976, même si l'Empire du Milieu affiche toujours une croissance positive de son PIB de près de 3%. De plus, la population du pays le plus peuplé du monde est en baisse. Dans ce contexte, Liu He s’est lancé dans une véritable opération de charme. Mais que penser réellement de l'état réel de l'économie chinoise?

>> Écouter le décryptage du correspondant de la RTS en Chine Michael Peuker dans Tout Un Monde :

Le vice Premier Ministre chinois Liu He a rassuré son peuple quant à l'économie du pays lors d'un discours au WEF de Davos. [AP Photo/Keystone - Markus Schreiber]AP Photo/Keystone - Markus Schreiber
La Chine passe en mode séduction des investisseurs étrangers / Tout un monde / 7 min. / le 18 janvier 2023

21h30

L'Ukraine veut gagner la bataille de la communication

La guerre en Ukraine s'est invitée en force au Forum de Davos. La Première Dame du pays Olena Zelenska était l'une des invitées star de cette première journée. Une délégation très importante est également présente dans la station grisonne. Objectif: gagner la bataille de la communication.

"Ce que vous avez tous en commun, c'est que vous êtes vraiment influents. Mais il y a quelque chose qui vous sépare, à savoir que vous n'utilisez pas tous cette influence ou parfois l'utilisez d'une manière qui vous sépare encore plus", a déploré Olena Zelenska à la tribune.

Des messages portés également au pays hôte, la Suisse. Dans les bagages d’Olena Zelenska, une lettre du président Volodymyr Zelensky demandant au Conseil fédéral de soutenir un plan de paix pour l'Ukraine. La question des livraisons d'armes ou de munitions d’origine suisse, elle, n'aurait pas été abordée.

>> Les précisions dans le 19h30 :

Olena Zelenska, la femme du président de l’Ukraine, a marqué les esprits à Davos lors de l’ouverture du World Economic Forum
Olena Zelenska, la femme du président de l’Ukraine, a marqué les esprits à Davos lors de l’ouverture du World Economic Forum / 19h30 / 2 min. / le 17 janvier 2023

"Contrer la propagande russe"

Communiquer sans polémiquer semble être le mot d’ordre, dans une bataille pour gagner les coeurs et les esprits. Cette mission a notamment été confiée à des soldats, dont certains ont vécu l'horreur de Marioupol et la captivité avant d'être libérés.

"Les gens doivent absolument s'informer sur la guerre russo-ukrainienne. Ils peuvent venir en Ukraine voir ce qu'il en est réellement, nous n'avons rien à cacher. Et nous devons absolument contrer la propagande russe qui est très efficace", a pour sa part déclaré mardi dans le 19h30 de la RTS une ancienne infirmière de l'armée ukrainienne qui soignait les blessés sur le front.

Loin des tranchées, dans le cadre très feutré de Davos, elle soigne désormais l'image de son pays. L’Ukraine tente de gagner une deuxième guerre, celle de l'information.

20h30

Près de 400 opposants au WEF défilent à Zurich

Environ 400 extrémistes de gauche ont protesté en fin de journée à Zurich contre la tenue du Forum économique mondial. De nombreux participants étaient encagoulés et l'ambiance était agressive, a constaté une journaliste de Keystone-ATS sur place.

Les manifestants ont allumé des feux d'artifice et des pétards. Des nombreux policiers étaient présents pour surveiller les manifestants, mais ils ne sont pas intervenus.

Aucun dégât majeur n'a été signalé dans un premier temps, à l'exception de quelques poubelles renversées et de tags "Fight the WEF" (combats le WEF).

20h00

Henry Kissinger dit soutenir l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan

L'ancien chef de la diplomatie américaine Henry Kissinger a plaidé pour un soutien continu à l'Ukraine jusqu'à ce qu'un cessez-le-feu puisse être obtenu. Il dit soutenir l'adhésion de ce pays à l'Otan.

"Avant cette guerre, j'étais opposé à ce que l'Ukraine devienne membre de l'Otan parce que je craignais que cela ne provoque exactement le processus que l'on voit maintenant", a-t-il affirmé devant le Forum économique mondial à Davos.

"Mais maintenant que ce processus a atteint ce niveau, une Ukraine neutre dans ces conditions n'aurait plus de sens", a-t-il souligné par visioconférence, en ajoutant qu'une "adhésion de l'Ukraine à l'Otan serait une issue appropriée" une fois le conflit résolu.

Henry Kissinger, 99 ans, a cependant appelé à tout faire pour éviter que la guerre "ne se transforme en guerre contre la Russie", et à s'efforcer de maintenir un dialogue avec Moscou afin de lui donner "l'occasion de rejoindre le système international" une fois la paix conclue.

18h40

Alain Berset exclut clairement la réexportation d'armes suisses

Interrogé mardi dans Forum à l'issue de la première journée du WEF, Alain Berset est revenu sur son discours d'ouverture, en bonne partie consacré à la situation en Ukraine. "A Davos, on se demande tous comment ça va se poursuivre, comment est-ce qu'on peut sortir de cette situation dramatique pour l’Ukraine et extrêmement compliquée pour le continent européen et pour le monde entier", a développé le président de la Confédération.

Confronté une nouvelle fois à la demande d'un pays européen de pouvoir réexporter des armes suisses, en l'occurrence l'Espagne, il s'est montré très ferme. "Nous avons une position stable depuis longtemps. La Suisse est un pays neutre. C’est le pays des Conventions de Genève, un pays engagé dans des processus de négociations, de paix, un pays qui n’exporte pas d'armes vers des zones de conflits", a-t-il cadré. "Nous avons exporté ces armes vers des pays qui souhaitaient les acquérir, comme l’Allemagne et l’Espagne, avec des règles claires de non-réexportation."

>> Lire à ce sujet : Le Conseil fédéral interdit aussi à l'Espagne de réexporter en Ukraine des armes suisses

Un rôle "un peu différent" pour la Suisse

"Tous les pays n’ont pas le même rôle à jouer dans une situation pareille, avec des enjeux pareils", a poursuivi le ministre socialiste. "On doit pouvoir imaginer que le rôle de la Suisse puisse être un peu différent de celui d’autres pays. Pour nous, les processus de paix, les rencontres multilatérales ou bilatérales, le rôle de la Genève Internationale (…) tout ça c’est le rôle de la Suisse, et on souhaite continuer à le jouer de manière crédible", a-t-il plaidé.

La Suisse pourrait d'ailleurs jouer ce rôle, par exemple, dans le cadre de la lettre sur la paix qu'a apportée Olena Zelenska, suggère Alain Berset. Il a rencontré la Première Dame dans la matinée. "On va répondre. Nous sommes très intéressés de voir que des efforts et des réflexions commencent à aller dans cette direction".

Pas de rencontre bilatérale Suisse-UE avec Ursula von der Leyen

Alain Berset s'est également entretenu avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, mais dans le cadre d'une entrevue informelle. Aucune rencontre bilatérale Suisse-UE n'a en effet été agendée à Davos. Un échec?

"Les rencontres informelles sont très importantes également. Celle de ce matin a été de très bonne qualité. Il ne faut pas surinterpréter le fait qu'une rencontre formelle ait lieu ou pas. Le travail avance, le travail se fait. C’est ce message qu'on doit passer", a défendu le Fribourgeois.

18h25

L’Ukraine, inévitable invitée du Forum de Davos

Les tanks, c’est le sujet dont parlent les chefs d’Etat dans les couloirs de Davos. Le Forum économique grison devait parler d’inflation, de crise climatique, de pénuries d’énergie, mais c'est bien l’actualité urkainienne qui a pris la plus grande place durant la première journée.

La forte présence de proches alliés de l'Ukraine a bousculé l’agenda dès la matinée, avec la visite surprise de la Première Dame ukrainienne en invitée d’honneur de la cérémonie d'ouverture. La participation hors du commun de nombreux chefs d’Etat de pays d'Europe centrale et du nord, les plus fervents alliés de l’Ukraine, a renforcé sa position. Touchés de très près par la guerre, ces dirigeants font un intense lobbing en faveur d'un soutien inconditionnel à Kiev.

Fort soutien de la Pologne et de la Finlande

Au premier rang de ces soutiens figure le président polonais Andreji Duda, très présent, tout comme la Première ministre finlandaise Sanna Marin, dont le pays est candidat à l'Otan. Elle a rappelé en fin de journée que la Finlande avait déjà été en guerre avec la Russie et que la sécurité de son pays était sa priorité.

Interrogé par la RTS, le président de Macédoine du Nord Stevo Pendarovski s’est lui montré très inquiet. Il salue l’aide occidentale, mais évoque des points critiques dans le nord des Balkans, où le conflit pourrait s’étendre. "Espérons que nous pourrons terminer cette guerre le plus vite possible et que le régime de Vladimir Poutine mette fin aux hostilités", a conclu le président macédonien.

Réunion de l'Otan vendredi à Ramstein

Ces dirigeants des pays d’Europe de l’Est espèrent un soutien militaire accru à l’Ukraine, en particulier l'envoi de tanks. Ce vendredi, les alliés de l’Otan se réuniront à Ramstein, en Allemagne, et ils devraient annoncer une importante aide militaire supplémentaire.

>> Le sujet de Forum sur cette première journée du WEF et sur les attentes des pays de l’Est :

Forum économique mondial: l'invasion russe en Ukraine au centre de l’attention
Forum économique mondial: l'invasion russe en Ukraine au centre de l’attention / Forum / 3 min. / le 17 janvier 2023

16h00

"La Suisse fera sa part" dans la lutte contre la pollution au plastique, promet Alain Berset

Alain Berset a promis que Berne s'engagerait pour un traité international contre la pollution aux plastiques, avec pour objectif de mettre un terme à ce fléau d'ici 2040.

"La Genève internationale est en train de devenir un centre dans la lutte contre la pollution", a-t-il affirmé au début d'un débat à la Maison de la Suisse à Davos, en marge du Forum économique mondial. Du secteur privé à la société civile en passant par les organisations internationales, un grand nombre d'acteurs importants sont présents.

En mars dernier, la communauté internationale avait décidé de lancer des négociations pour un traité sur cette question. "Des règles internationales sont requises pour réduire cette pollution", a insisté Alain Berset.

La Suisse n'est pas épargnée par le problème, a encore souligné le conseiller fédéral socialiste. Des milliers de tonnes de plastiques se retrouvent chaque année sur son territoire. Mais "des solutions sont atteignables", estime-t-il.

14h25

Une formule de paix en 10 points venant d'Ukraine

La Première Dame ukrainienne est venue à Davos avec l'annonce d'une lettre de Volodymyr Zelensky appelant à soutenir une formule de paix en dix points. Celle-ci devrait arriver "par les canaux diplomatiques", a affirmé le conseiller fédéral Ignazio Cassis. Olena Zelenska avait affirmé un peu plus tôt avoir pris cette missive avec elle pour la relayer notamment auprès de la Chine.

Le plan n'est pas nouveau, mais l'offensive diplomatique se renforce. Dévoilé devant le G20 en novembre, il demande la sécurité nucléaire, alimentaire ou énergétique. Tous les prisonniers devraient être libérés, les troupes russes devraient se retirer, l'intégrité territoriale de l'Ukraine devrait être rétablie et un tribunal spécial pour juger les crimes russes devrait être lancé.

Une discussion a également eu lieu en marge du Forum de Davos entre Ignazio Cassis et la Première Dame, portant essentiellement sur les questions humanitaires et le financement d'une fondation pour les enfants. "Nous allons explorer" les possibilités de l'aider, a affirmé le chef de la diplomatie suisse.

Le chef du Département des affaires étrangères Ignazio Cassis discute avec la Première Dame d'Ukraine Olena Zelenska mardi lors du Forum de Davos. [Keystone - Laurent Gillieron]
Le chef du Département des affaires étrangères Ignazio Cassis discute avec la Première Dame d'Ukraine Olena Zelenska mardi lors du Forum de Davos. [Keystone - Laurent Gillieron]

14h10

Le patron de Publicis lance un appel pour "faire tomber le tabou du cancer au travail"

Arthur Sadoun, patron de Publicis, le troisième groupe mondial de communication, a lancé depuis Davos un appel aux grandes entreprises pour "faire tomber le tabou du cancer au travail", quelques mois après avoir rendu public son combat contre une tumeur liée au papillomavirus humain.

Le dirigeant de 51 ans, d'allure athlétique, porte désormais une fine cicatrice au niveau du cou, souvenir douloureux d'un traitement préventif de sept semaines de rayons et chimiothérapie. Il est resté aux manettes du groupe français durant ce traitement, entouré de matériel médical.

Parler de son cancer, a fortiori lorsqu'on est patron d'un groupe du CAC40, "c'est mettre sur la place publique votre vulnérabilité", a-t-il témoigné.

>> Lire aussi sur ce sujet : Un nouveau projet à Fribourg veut sensibiliser les entreprises au cancer

13h45

Dmitri Medvedev: "Honteux" qu'on discute maintenant d'aide militaire à Davos

L'ancien président russe Dmitri Medvedev a dénoncé sur Telegram les discussions sur l'aide militaire à l'Ukraine menées au Forum économique mondial. C'est "une honte, le Forum de Davos discute de l'envoi de chars à l'Ukraine. Le type polonais (le président Andrzej Duda, ndlr) a annoncé qu'il était en train de réunir une coalition de pays occidentaux pour fournir des véhicules blindés à Kiev", a critiqué le numéro deux du puissant Conseil de sécurité russe.

Lundi, lors d'une discussion préliminaire sur la "défense de l'Europe", Andrzej Duda avait appelé les alliés européens de l'Ukraine à envoyer encore plus d'armes à Kiev, y compris des blindés.

"Avant, à Davos, on parlait d'autre chose"

"Avant, à Davos, on discutait d'autre chose. Comme l'économie et tout le reste", a critiqué Dmitri Medvedev, jugeant "positif qu'il n'y ait pas de Russes ou de Chinois" dans la station grisonne.

Il n'est "pas nécessaire de créer une coalition. Mais de rédiger un document collectif, oui. Sur la reddition du régime pourri de Kiev, afin de sauver des personnes", a-t-il conclu, provocateur.

13h05

Une entreprise leader dans la production de protéines d’insectes présente à Davos

Parmi les nombreuses entreprises présentes à Davos figure "Ynsect", le leader mondial de la production de protéines et d’engrais naturels d’insectes, implantée en France, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis.

"On apporte à la chaîne alimentaire de nouvelles solutions de souveraineté alimentaire", a expliqué mardi au micro du 12h30 de la RTS son directeur Antoine Hubert, pointant la présence à l'agenda de ces sujets depuis la pandémie de Covid-19.

Ynsect "cultive" deux types de scarabées, les Buffalo et les Molitor. "Ces scarabées ont une densité nutritionnelle très forte et des bénéfices importants en termes d'impact sur la santé des animaux, des plantes et même de l'homme", avance l'entrepreneur.

"Des goûts absolument standard"

L'entreprise s'est d'abord concentrée sur la nourriture pour animaux avant de commencer, il y a deux ans, à s'intéresser aussi à l'alimentation humaine. "C'est sur l'alimentation humaine qu'on aura le plus grand impact environnemental positif", estime-t-il.

"Ca demande beaucoup de travail en termes d'acceptation, mais nos clients font déjà des produits finis très intéressants, que ce soit des saucisses, des hamburgers, des pâtes ou des produits pour sportifs. Ils ont des goûts absolument standard, comme tous les autres produits des magasins".

>> Ecouter son interview dans le 12h30 :

Les insectes comme source de protéines. [AP Photo - Kirsty Wigglesworth]AP Photo - Kirsty Wigglesworth
L'entreprise Ynsect est présente au World Economic Forum / Le 12h30 / 3 min. / le 17 janvier 2023

12h40

"Tentatives agressives" d'attirer les capacités industrielles de l'Europe "vers la Chine et ailleurs"

Pendant son discours à Davos, Ursula von der Leyen a dénoncé des "tentatives agressives" visant à attirer les capacités industrielles de l'Europe, notamment dans le domaine des technologies liées aux énergies propres, "vers la Chine et ailleurs".

Selon elle, "la Chine encourage ouvertement les entreprises grandes consommatrices d'énergie situées en Europe et ailleurs à délocaliser tout ou partie de leur production sur son territoire, ce qu'elles font avec la promesse d'une énergie bon marché, de faibles coûts de main-d'oeuvre et d'un environnement réglementaire plus accommodant. Dans le même temps, la Chine subventionne massivement son industrie et restreint l'accès à son marché pour les entreprises de l'UE", a-t-elle détaillé.

Les subventions américaines pas épargnées

Si elle s'en est pris tout particulièrement à Pékin, elle a aussi rappelé les "inquiétudes" suscitées en Europe par le grand plan d'investissement pour le climat du président américain Joe Biden (Inflation Reduction Act, IRA), qui prévoit de larges aides pour les entreprises implantées aux Etats-Unis dans le secteur des véhicules électriques ou des énergies renouvelables.

>> Lire à ce sujet : Joe Biden et Emmanuel Macron affichent une entente parfaite malgré leurs différends

"Lorsque le commerce n'est pas équitable, nos réactions doivent être plus vigoureuses", a défendu Ursula von der Leyen, qui prévient: "Nous n'hésiterons pas à ouvrir des enquêtes si nous estimons que nos marchés (...) sont faussés par de telles subventions".

12h25

Ursula von der Leyen relance l'idée d'un fonds de souveraineté mutualisé dans l'UE

Après Alain Berset et Olena Zelenska, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a pris la parole à Davos pour présenter un plan de lutte contre l'inflation.

"A moyen terme, nous allons préparer un fonds de souveraineté européen dans le cadre de l'examen à mi-parcours de notre budget qui aura lieu dans le courant de l'année" pour soutenir l'industrie de l'UE face à la flambée des prix de l'énergie et aux aides d'État chinoises et américaines, a-t-elle annoncé.

Ursula von der Leyen à la tribune du WEF. [Reuters - Arnd Wiegmann]
Ursula von der Leyen à la tribune du WEF. [Reuters - Arnd Wiegmann]

"Cela prendra du temps"

Elle n'a pas précisé comment ce fonds serait financé, mais évoqué une "solution structurelle qui permettra d'accroître les ressources disponibles pour la recherche en amont, l'innovation et les projets industriels stratégiques essentiels pour atteindre l'objectif de zéro émission nette" de CO2, admettant que "cela prendra du temps".

L'idée d'un fonds de souveraineté reposant sur des financements mutualisés à l'échelle de l'UE avait déjà été formulée par Ursula von der Leyen, mais elle se heurte à l'hostilité de nombreux pays membres, dont l'Allemagne, des contributeurs nets au budget européen inquiets de voir encore enfler leur facture.

>> Revoir les temps forts de cette première matinée à Davos dans le 12h45 mardi :

Les temps forts de la première matinée à Davos avec Viviane Gabriel, cheffe de la rubrique Économie
Les temps forts de la première matinée à Davos avec Viviane Gabriel, cheffe de la rubrique Économie / 12h45 / 1 min. / le 17 janvier 2023

11h55

La menace d'un "monde qui s'écroule", selon la Première Dame ukrainienne

Invitée surprise du Forum de Davos, Olena Zelenska a brandi mardi la menace d'un "monde qui s'écroule" en raison de l'offensive russe contre son pays.

Il y a quelques jours, la Première Dame ukrainienne avait affirmé que l'Ukraine était prête à subir un an de plus la guerre. Mais elle attend désormais un effort international à la hauteur de la résistance de son peuple. Devant le Forum économique mondial, elle a dénoncé ceux qui "utilisent leur influence pour diviser plutôt que rassembler".

Une trêve n'est pas la solution

Sans nier l'importance des défis liés à l'inflation ou au changement climatique, elle s'est questionnée sur leur importance dans un monde où les frontières peuvent être violées et "les incendies" provoqués par les forces russes en Ukraine continuer.

"Il faudra un jour que cette guerre cesse, mais ça ne sera pas réalisé par une trêve", a-t-elle ajouté, pointant qu'aucun Ukrainien n'est en sûreté en ce moment, en référence aux 43 victimes au moins de la frappe de missile russe contre un immeuble résidentiel de Dnipro samedi.

Olena Zelenska a souhaité que 2023 soit "l'année de la formule de paix ukrainienne", appelant la Chine à la soutenir.

>> Ecouter le 12h30 revenir sur le discours d'Olena Zelenska :

Gian Ehrenzeller [Olena Zelenska pendant son discours au Forum de Davos. - Keystone]Olena Zelenska pendant son discours au Forum de Davos. - Keystone
La première dame ukrainienne Olena Zelenska est arrivée au WEF / Le 12h30 / 1 min. / le 17 janvier 2023

11h05

Alain Berset: Les démocraties sont à "un tournant"

Dans son discours d'ouverture du Forum économique de Davos 2023, le président de la Confédération Alain Berset a estimé que les démocraties étaient à un tournant. Devant la Première Dame ukrainienne Olena Zelenska, il a répété la condamnation suisse de l'offensive russe, une "attaque brutale" contre le droit international et le multilatéralisme.

"Les institutions démocratiques sont fragilisées. L'Etat de droit est menacé", a-t-il lancé, relevant que la part de la population vivant en démocratie a reculé de plus de moitié en quelques années, une situation contre laquelle il "faut oeuvrer". Avec l'Ukraine, les gouvernements doivent faire preuve de solidarité avec la population restée dans le pays, mais aussi avec les réfugiés, a insisté le conseiller fédéral.

Montée du populisme et inégalités croissantes sont liées

Pour Alain Berset, la montée du populisme constitue une réaction aux inégalités grandissantes sur de nombreuses questions. "C'est politiquement toxique", a-t-il insisté, plaidant notamment pour davantage d'"équité sociale", y compris dans les discussions au WEF. Il s'est également dit préoccupé par l'augmentation de l'insécurité alimentaire.

Les défis actuels, de la pandémie aux migrations en passant par le changement climatique, la prolifération des armes ou la guerre, demandent davantage de multilatéralisme, a défendu le président de la Confédération. La Suisse veut oeuvrer au Conseil de sécurité pour la protection des populations. Le Fribourgeois doit lui-même piloter une rencontre de haut niveau en mai prochain à New York sur cette question.

La Suisse fera "tout son possible" pour renforcer ces deux valeurs au Conseil de sécurité de l'ONU, a-t-il promis.

>> Regarder les discours d'Alain Berset dans le 12h45 :

Le World Economic Forum est officiellement lancé à Davos
Le World Economic Forum est officiellement lancé à Davos / 12h45 / 2 min. / le 17 janvier 2023

10h00

La Lituanie envisage de rouvrir une ambassade en Suisse

La Lituanie envisage de rouvrir une ambassade à Berne, selon son président Gitanas Nauseda. Ce pays veut se rapprocher de la Suisse, alors que les défis européens ne manquent pas, a-t-il affirmé en marge du Forum économique mondial (WEF).

La Lituanie avait été contrainte de fermer son ambassade en Suisse en 2018 pour des raisons budgétaires. "Nous voudrions intensifier notre relation" avec la Confédération, notamment sur le plan économique, ajoute le président lituanien, à la veille de sa rencontre avec son homologue Alain Berset.

Pour autant, il affirme qu'une réouverture de l'ambassade pourrait prendre un peu de temps. Celle-ci n'aura pas lieu cette année, a-t-il affirmé.

07h15

Alain Berset va officiellement ouvrir le WEF

Le président de la Confédération Alain Berset ouvre mardi matin un Forum économique mondial (WEF) sans vraie tête d'affiche à Davos (GR). Pour les conseillers fédéraux en revanche, des dizaines de rencontres sont prévues jusqu'à vendredi en marge de la réunion.

Moins d'une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus dans la station grisonne jusqu'à vendredi. Malgré les défis importants dont la communauté internationale doit discuter, de l'inflation à la crise énergétique en passant par l'Ukraine, la situation de certains pays rendait difficile une participation de haut niveau.

Le président brésilien Lula en prise avec les émeutes dans son pays et qui veut cibler d'abord l'Amérique latine, son homologue chinois Xi Jinping en proie à l'augmentation du coronavirus, la présence de dirigeants du G20 est peu élevée. Seuls le chancelier allemand Olaf Scholz, déjà un habitué et qui s'exprimera mercredi, et le président sud-coréen Yoon Suk-yeol, attendu jeudi, sont de la partie.

En raison de la crise énergétique dans son pays, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a en revanche renoncé de son côté au dernier moment. L'Ukraine a elle dépêché la Première Dame Olena Zelenska et son mari Volodymyr Zelensky s'exprimera à nouveau par vidéo, mercredi. Dans un environnement encore très lié à ce conflit, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, autre habituée, parlera juste après Alain Berset.

MARDI 17 JANVIER

Le programme de la journée d'ouverture

A 8h30, avant l'ouverture officielle, une discussion est agendée sur la défense de l'Europe avec les présidents polonais, lituanien et de Macédoine du Nord, de même qu'avec l'opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaya.

A 10h45, Alain Berset prononcera le discours d'ouverture officiel du WEF 2023, avant de céder la parole à 11h05 à la Première Dame d'Ukraine, Olena Zelenska, puis à 11h15 à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, et enfin à 11h45 au vice-Premier ministre chinois Liu He.

A 13h45, le président de la Confédération doit discuter de la pollution au plastique avec son homologue équatorien Guillermo Lasso et avec le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom . A 15h00, Alain Berset discutera avec la Première ministre finlandaise Sanna Marin.

La journée se terminera avec d’abord, à 16h00, un discours du président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, suivi à 17h00 d’une discussion sur la Genève internationale menée par Ignazio Cassis.

21h15

Le Forum de Davos sert-il encore à quelque chose?

Après trois ans de pandémie, il s'agit de l'année du renouveau pour le Forum de Davos. Le plateau d'invités n'atteint pas les sommets de certaines années précédentes - pas de président américain ou chinois par exemple - mais le Forum reste convaincu de l'utilité de sa mission, qui a commencé il y a plus d'un demi-siècle dans les Grisons.

"A la fin des années 90, le Forum était considéré comme le haut lieu du capitalisme globalisant, aujourd'hui c'est un endroit où beaucoup d'éléments se discutent, par exemple au niveau du durable ou du renouvelable", explique dans le 19h30 André Kudelski, CEO de Kudelski security.

Ces dernières années, même les plus sceptiques de la globalisation sont venus: de Trump à Bolsonaro en passant par Greta Thunberg.

>> Le sujet du 19h30 :

Depuis plus de 50 ans, les grands de ce monde se retrouvent à Davos. Avec les crises et la guerre, le WEF a-t-il encore un sens ?
Depuis plus de 50 ans, les grands de ce monde se retrouvent à Davos. Avec les crises et la guerre, le WEF a-t-il encore un sens ? / 19h30 / 2 min. / le 16 janvier 2023

>> L'analyse d'Antoine Silacci :

World Economic Forum: les explications d'Antoine Silacci, chef de la rubrique internationale
World Economic Forum: les explications d'Antoine Silacci, chef de la rubrique internationale / 19h30 / 1 min. / le 16 janvier 2023

21h00

Un Forum sous haute protection

Sous haute surveillance, Davos se barricade jusqu’à vendredi. L'espace aérien a été fermé, et plus de 5000 soldats ont été dépêchés sur place. Ils sont épaulés par plusieurs corps de police mobilisés pour la sécurité des participants.

>> Le reportage du 19h30 :

3'000 participants dont 50 chefs d'Etat sont attendus à Davos pour le World Economic Forum
3'000 participants dont 50 chefs d'Etat sont attendus à Davos pour le World Economic Forum / 19h30 / 1 min. / le 16 janvier 2023

20h45

Gaz: la Suisse va discuter avec l'Italie pour un accord avec Berlin

Un accord de solidarité sur le gaz entre la Suisse et l'Allemagne passera par un arrangement avec l'Italie. Berne a accepté lundi soir à Davos (GR) le scénario demandé par Berlin. Un dialogue avec Rome va être entamé.

"Nous comprenons la demande" allemande, a affirmé à la presse le conseiller fédéral Albert Rösti, au terme d'une rencontre, en compagnie de son collègue Guy Parmelin, avec son homologue allemand Robert Habeck. Berlin veut qu'un accord puisse rassembler les acteurs du nord et du sud de l'Europe.

L'année dernière, un format similaire au WEF entre Guy Parmelin, la ministre de l'énergie d'alors Simonetta Sommaruga et Robert Habeck avait abouti à la volonté de négocier un accord de solidarité. Mais les deux pays parlaient d'une approche bilatérale.

L'aide à l'Ukraine en question

L'Allemagne souhaitait aussi que Berne l'autorise à livrer des chars dotés de composantes suisses à l'Ukraine, en vain. Depuis, elle a décidé de fabriquer elle-même celles-ci. Mais Robert Habeck souhaite encore que la Suisse change d'opinion.

>> Lire en détail : Un accord sur le gaz entre la Suisse et l'Allemagne passera par un arrangement avec l'Italie

19h30

Echange de haut niveau entre Pékin et Washington mercredi à Zurich

Les plus hauts responsables économiques des deux premières puissances mondiales, la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen et le vice-Premier ministre chinois Liu He, doivent se rencontrer mercredi à Zurich. C'est ce qu'a fait savoir lundi un responsable américain.

L'échange prévu à Zurich, durant la semaine du Forum de Davos, sera la première rencontre physique entre ces deux hauts responsables depuis leurs prises de fonction, après trois échanges réalisés à distance, a précisé le responsable du Trésor.

Ils "échangeront leurs points de vue sur les développements macroéconomiques ainsi que sur d'autres sujets économiques, et intensifieront la communication entre la Chine et les Etats-Unis", a-t-il ajouté.

Cette rencontre fait notamment suite à celle entre les dirigeants Joe Biden et Xi Jinping en novembre à Bali.

19h15

Le Conseil fédéral presque au complet à Davos

Six conseillers fédéraux sur sept sont ou seront présents dans les Grisons. Seule Elisabeth Baume-Schneider ne fait pas le voyage.

Les conseillers fédéraux prévoient au moins 50 rencontres bilatérales. Ces moments sont précieux pour nouer des contacts ou pour tenter faire avancer tel ou tel dossier.

Le président de la Confédération, Alain Berset, est celui qui serrera le plus de mains. Il devrait s’entretenir notamment avec le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, mais aussi avec plusieurs présidents ou Premiers ministres du monde entier. Il pourrait notamment rencontrer le chancelier allemand Olaf Scholz.

Les autres conseillers fédéraux s’entretiendront, eux, avec leurs différents homologues présents à Davos.

>> Les précisions de Valentin Emery dans Forum :

Six conseillers fédéraux suisses au Forum économique de Davos
Six conseillers fédéraux suisses au Forum économique de Davos / Forum / 2 min. / le 16 janvier 2023

18h45

Les patrons suisses pessimistes mais prêts pour l'avenir

Les patrons suisses sont fortement occupés et préoccupés par les multiples crises, dont l'inflation. Ils s'estiment toutefois prêts pour affronter les défis, affirme un sondage publié lundi avant le Forum de Davos.

Les dirigeants d'entreprise doivent s'atteler à "une gestion de crise à plusieurs niveaux", affirme le patron de PricewaterhouseCoopers (PwC) Suisse Andreas Staubli. Les effets de la pandémie, la crise énergétique, les difficultés d'approvisionnement, le renchérissement ou la pénurie de main-d'œuvre les inquiètent, selon ce sondage auprès d'une centaine d'entre eux.

Plus optimistes que leurs homologues

Pour autant, ils sont plus optimistes que leurs collègues au niveau mondial sur la croissance à long terme. Au total, 39% des personnes interrogées par PwC Suisse sont très confiantes ou extrêmement confiantes pour leur chiffre d'affaires cette année. La part monte à 60% pour les trois prochaines années.

Plus de 70% des patrons estiment même que leur entreprise sera rentable pendant plus de dix ans s'ils poursuivent sur leur lancée. Davantage là aussi que leurs homologues.

16h00

Le maire de Kiev veut que les "promesses d'armes" se concrétisent

"Les promesses sur les armes sont trop lentes à se concrétiser", selon le maire de Kiev Vitali Klitschko. "Nous devons battre les Russes", a-t-il affirmé lundi lors d'un bref entretien avec Keystone-ATS avant le Forum économique mondial.

Déjà présent en mai dernier dans la station grisonne, le maire est revenu "avec de nombreux messages". "Le principal est: "soutenez l'Ukraine", insiste-t-il, à peine arrivé à Davos.

>> Notre suivi de la guerre en Ukraine : Des exercices militaires aériens "défensifs" lancés par la Russie et la Biélorussie

Vitali Klitschko, comme toujours accompagné par son frère Vladimir, a entendu les promesses de livraison d'armes lourdes par l'OTAN relayées ces derniers jours par le secrétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg. Mais il veut voir des actes, alors que plusieurs pays commencent à acheminer davantage d'assistance militaire.

Le maire de Kiev est l'un des rares membres de la délégation ukrainienne présent à Davos pour ce WEF.

15h15

La première dame ukrainienne Olena Zelenska est arrivée en Suisse

La première dame ukrainienne Olena Zelenska participera au Forum économique mondial (WEF). Elle est arrivée lundi à la mi-journée à Zurich à bord d'un avion gouvernemental.

Le WEF a ensuite confirmé sa participation à la manifestation de Davos. Ils n'ont jusqu'ici donné officiellement aucune information sur la délégation ukrainienne, pour des raisons de sécurité.

14h35

Record de dirigeants, mais des habitués

La réunion du WEF attirera cette année surtout des habitués parmi les dirigeants. Un record de plus de 50 chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus de lundi à vendredi à Davos.

Mais aucun d'entre eux, en dehors du chancelier allemand Olaf Scholz de retour dans la station grisonne, ne vient d'un pays de premier plan sur la scène internationale.

>> Tour d'horizon des invités du WEF dans le 12h45 :

Tour d'horizon des invités du Forum économique mondial de Davos
Tour d'horizon des invités du Forum économique mondial de Davos / 12h45 / 1 min. / le 16 janvier 2023

14h00

Quel avenir pour le Forum économique mondial?

Invité lundi dans le 12h45, Olivier Schwab, membre de la direction du Forum économique mondial, défend la raison d'être du WEF.

"Davos est le seul rendez-vous où il y a un mélange entre les entreprises, les gouvernements, les experts académiques, les jeunes, les entrepreneurs et les artistes. Le WEF est un 'melting pot'", déclare-t-il.

Et d'ajouter: "Dans les années 1970, lors de la création du WEF, on avait une situation qui n'était pas très dissimilaire à celle d'aujourd'hui, avec une crise énergétique, une croissance quasi nulle. La raison d'être du WEF et le thème sont d'actualité."

>> L'interview d'Olivier Schwab dans le 12h45 - Première partie :

Mutations: Olivier Schwab, membre de la direction du WEF, revient sur l'avenir du Forum économique mondial de Davos
Mutations: Olivier Schwab, membre de la direction du WEF, revient sur l'avenir du Forum économique mondial de Davos / 12h45 / 2 min. / le 16 janvier 2023

>> L'interview d'Olivier Schwab dans le 12h45 - Deuxième partie :

Mutations: Olivier Schwab, membre de la direction du WEF, revient sur l'avenir du Forum économique mondial
Mutations: Olivier Schwab, membre de la direction du WEF, revient sur l'avenir du Forum économique mondial / 12h45 / 2 min. / le 16 janvier 2023

12h45

Lancement d'une Alliance de Davos pour la culture du bâti

Avec une vingtaine de ministres de la culture européens, le président de la Confédération Alain Berset a signé à Davos le démarrage d'une Alliance de Davos pour la culture du bâti, dont le secrétariat sera hébergé par le Forum économique mondial (WEF).

Ce champ recouvre aussi bien l'architecture que le design, l'artisanat ou l'urbanisme. "Une culture du bâti de haute qualité est indispensable si nous voulons ralentir le changement climatique", avait affirmé Alain Berset, dimanche, lors de cette seconde réunion ministérielle, cinq ans après la première.

"Les maisons peuvent être plus efficientes en termes énergétiques, tout en protégeant le patrimoine historique. Mais la culture du bâti peut également œuvrer pour diminuer l'impact thermique sur les villes. De même, elle peut jouer un rôle sur des questions sociales, tout en étant économiquement avantageuse grâce à une valeur ajoutée."

Huit critères ont été établis pour avoir une approche commune sur ce que constitue une culture du bâti de haute qualité. De nombreux pays, dont la Suisse, les appliquent déjà. La Commission européenne les a également pris en considération.

>> Les explications du 12h30 :

Le Forum économique mondial débute ce lundi soir à Davos. [Keystone - Laurent Gillieron]Keystone - Laurent Gillieron
L’Alliance de Davos pour la culture du bâti lancée au WEF / Le 12h30 / 1 min. / le 16 janvier 2023

11h50

Les chefs économistes s'attendent à une récession mondiale

Une majorité de chefs économistes interrogés par le WEF s'attendent à une récession mondiale cette année. Ils anticipent aussi une politique monétaire encore plus resserrée aux Etats-Unis et dans les pays européens.

Au total, près de deux tiers de ces spécialistes s'attendent à une récession. Parmi eux, 18% la considèrent comme extrêmement probable, plus de deux fois plus qu'il y a quelques mois. Seul un tiers voient une récession comme improbable.

En revanche, un consensus semble se dégager sur des prévisions économiques sombres pour cette année, notamment aux Etats-Unis et pour les Etats européens. Presque tous parlent d'une croissance peu élevée.

Pour la Chine, autant anticipent une petite croissance que ceux qui prévoient une importante progression. L'assouplissement récent de la politique "zéro Covid" devrait contribuer à favoriser l'économie, mais la dimension de cette amélioration reste encore à établir.

Côté inflation, les attentes dépendent des régions. Un chiffre significatif en Chine est considéré seulement par 5% des chefs économistes, contre plus de la moitié pour les pays européens.

Neuf spécialistes sur dix voient une demande peu élevée et des coûts plus importants pour les entreprises. Plus de 85% prévoient une diminution des dépenses opérationnelles. Pour toutes les personnes interrogées, les tensions politiques devraient continuer à se refléter sur le commerce, les investissements ou encore les flux technologiques.

En revanche, les perturbations des chaînes d'approvisionnement ne devraient pas largement affecter les affaires. Pour près de 70%, l'impact du coût de la vie, considéré par d'autres experts interrogés par le WEF comme la principale menace à court terme, devrait s'atténuer d'ici la fin de l'année. Un volume similaire s'attend à une diminution de la crise énergétique, affirme également l'organisation.

10h35

De premières manifestations

Une dizaine d'activistes du mouvement "Debt for Climate" se sont rassemblés lundi sur l'aérodrome d'Altenrhein (SG) pour manifester contre le Forum économique mondial. Ils ont brandi des banderoles pour protester contre l'événement. Selon la police, cette action n'aura pas d'impact sur le trafic aérien, alors que de nombreux participants au WEF atterrissent à Altenrhein pour gagner Davos.

Les activistes se sont installés sur le terrain de l'aérodrome avec des banderoles et une structure en bois. Par leur manifestation, ils entendent attirer l'attention sur la responsabilité des participants au WEF dans la crise climatique, a fait savoir le groupe "Debt for Climate" dans un communiqué.

Dimanche, quelque 300 manifestants de la Jeunesse socialiste suisse et de l'association Strike WEF avaient déjà manifesté sur la place de la Poste à Davos sous le slogan "Tax the Rich, save the Climate". Ils ont notamment réclamé une taxe climatique pour les super-riches. Des activistes de la ville allemande de Lützerath et de Greenpeace se sont également joints à eux.

>> Voir les images de la manifestation de dimanche :

Manifestation pour le climat en marge du Forum de Davos
Manifestation pour le climat en marge du Forum de Davos / L'actu en vidéo / 47 sec. / le 16 janvier 2023

Le président de la Jeunesse socialiste Nicola Siegrist a déclaré vouloir financer une politique climatique sociale avec les recettes de l'impôt sur le climat. "Les riches doivent payer, car ce sont eux qui profitent le plus du système qui a provoqué la crise climatique", a-t-il déclaré.

Les participants ont également demandé l'annulation de la dette des pays du Sud. Les dettes de ces pays les empêchent de réaliser les investissements nécessaires pour contrer la crise climatique et décarboner leur économie, ont souligné les manifestants.

>> Ecouter aussi le reportage dans La Matinale :

Première manifestation en marge du WEF à Davos, le 15 janvier 2023. [KEYSTONE - GIAN EHRENZELLER]KEYSTONE - GIAN EHRENZELLER
Première manifestation en marge du WEF à Davos / La Matinale / 2 min. / le 16 janvier 2023

09h00

L'ONG Oxfam milite pour "abolir" les milliardaires

Une meilleure imposition des plus riches de la planète permettrait de réduire les inégalités et d'enrayer durablement la pauvreté. C'est le résultat d'une étude de l'organisation internationale Oxfam publiée lundi en marge de l'ouverture du WEF.

Une "taxation honnête" des personnes les plus riches de la planète pourrait constituer pour les chefs d'Etat un "instrument contre les inégalités extrêmes", écrit lundi dans un communiqué l'ONG Solidar Suisse qui soutient les revendications d'Oxfam.

L'organisation internationale préconise un impôt sur la fortune de 2% pour les millionnaires, de 3% pour les fortunes supérieures à 50 millions de dollars et de 5% pour les milliardaires. Selon Oxfam, cette mesure rapporterait annuellement 1700 milliards de dollars sur l'ensemble de la planète et permettrait de sortir deux milliards de personnes de la pauvreté.

En Suisse, l'application d'une telle imposition rapporterait 37,1 milliards de dollars par an. "Ce montant permettrait à lui seul d'augmenter les recettes fiscales de 4,6% du PIB, soit suffisamment pour tripler le budget alloué à la santé", poursuit le communiqué.

>> Les précisions du 12h30 :

Marius Brülhart. [UNIL]UNIL
L'Oxfam s'attaque aux milliardaires à l'ouverture du World Economic Forum: interview de Marius Brülhart / Le 12h30 / 4 min. / le 16 janvier 2023

>> Ecouter aussi l'interview d'Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International, sur les attentes des ONG, dans Forum :

Quelles sont les attentes des ONG concernant le World Economic Forum? Interview d’Agnès Callamard
Quelles sont les attentes des ONG concernant le World Economic Forum? Interview d’Agnès Callamard / Forum / 5 min. / le 15 janvier 2023

08h30

Pour Pascal Saint-Amans, les nations et décideurs doivent "rester ensemble"

Invité de La Matinale lundi, Pascal Saint-Amans alerte contre les fractures du monde. Selon le futur professeur de fiscalité à l'Université de Lausanne, le World Economic Forum a une grande qualité: il réunit des dirigeants à des fins de procéder à des discussions.

"C'est nécessaire de convaincre l'ensemble des nations ou des décideurs de rester ensemble, pour éviter que les incompréhensions s'installent. C'est avec les incompréhensions, dans un monde qui se déglobalise, qu'on a des guerres et des tensions dont on doit se passer", plaide l'ancien directeur du Centre de politique et d'administration fiscales de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

>> Ecouter l'interview de Pascal Saint-Amans dans La Matinale :

L'Université de Lausanne a recruté Pascal Saint-Amans, connu pour avoir fait tombé le secret bancaire suisse. [Keystone - Peter Schneider]Keystone - Peter Schneider
L'invité de La Matinale - Pascal Saint-Amans, ex-directeur de l'OCDE et futur professeur de fiscalité à l'UNIL / L'invité-e de La Matinale / 11 min. / le 16 janvier 2023

07h55

Des appartements à prix d'or

Pendant le Forum économique de Davos, les prix des hébergements peuvent atteindre des sommets dans la station grisonne où se pressent durant une semaine près de 3000 personnes. Certains hôteliers vont jusqu'à décupler leurs tarifs.

Le 19h30 a ainsi pu visiter dimanche un hôtel 3 étoiles où quatre nuits durant le WEF reviennent à 10'800 francs pour des chambres au confort plutôt spartiate, soit 2700 francs par nuit. C'est dix fois plus que le tarif habituel de l'établissement.

La chambre la plus chère, une suite équipée de six lits et une cuisine, revient à 45'000 francs la semaine. Les clients? "On a de tout. Du chauffeur à son excellence de Dubaï", répond Peter Hofer, le directeur de l'hôtel à la RTS, qui n'a aucun scrupule à pratiquer de tels tarifs.

>> Le reportage du 19h30 :

Durant le Forum économique de Davos, le prix des chambres et des logements explose dans la station grisonne
Durant le Forum économique de Davos, le prix des chambres et des logements explose dans la station grisonne / 19h30 / 3 min. / le 15 janvier 2023

>> Plus de détails : Des logements se louent à prix d'or pendant le Forum de Davos

Les enjeux

Ukraine, climat et énergie

La guerre en Ukraine sera l'un des principaux sujets traités durant cette édition du Forum. Le climat tiendra également encore le haut de l'affiche. Avant la prochaine COP aux Emirats arabes unis, le WEF devrait signer à Davos un accord avec les autorités de ce pays.

>> Ecouter l'interview complète de Klaus Schwab :

Klaus Schwab [Keystone - Laurent Gillieron]Keystone - Laurent Gillieron
Préparation du WEF à Davos: interview de son fondateur Klaus Schwab / La Matinale / 59 sec. / le 11 janvier 2023

Aux alertes sur le changement climatique viendront s'ajouter la menace d'une récession mondiale et la crise énergétique à laquelle les différents pays sont confrontés. D'importants acteurs financiers internationaux et des entreprises seront de la partie.

Le président du Forum économique mondial (WEF) Børge Brende appelle, dans un entretien diffusé lundi par la Neue Zuercher Zeitung, à placer un tiers de la surface terrestre sous protection environnementale d'ici à sept ans. Selon lui, l'économie doit devenir le moteur des objectifs environnementaux.

>> Les explications de La Matinale :

La crise énergétique sera au coeur des discussions du WEF à Davos. [KEYSTONE - GIAN EHRENZELLER]KEYSTONE - GIAN EHRENZELLER
La crise énergétique sera au coeur des discussions du WEF à Davos / La Matinale / 1 min. / le 16 janvier 2023

Au total, près de 3000 membres des différents écosystèmes politiques, économiques ou de la société civile sont attendus jusqu'à vendredi sous la thématique "Collaboration dans un monde fragmenté".

Pour le fondateur du WEF Klaus Schwab, interrogé dans La Matinale, le contexte de cette édition est particulièrement complexe.

>> Les enjeux du WEF listés dans le 12h45 :

Veille d’ouverture du Forum économique mondial à Davos, en pleine incertitude, de la guerre en Ukraine à la crise énergétique
Veille d’ouverture du Forum économique mondial à Davos, en pleine incertitude, de la guerre en Ukraine à la crise énergétique / 12h45 / 1 min. / le 16 janvier 2023

De nombreuses délégations attendues

Une figure du G20, le secrétaire général de l'Otan, mais pas de Russes

Plus de 50 chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus dans la station grisonne. Jusqu'à présent, aucun dirigeant de première importance n'est toutefois annoncé, en dehors du chancelier allemand Olaf Scholz. Mais deux personnalités de premier plan, dont une figure du G20, doivent s'exprimer mardi. Les noms n'ont toutefois pas été dévoilés pour des raisons de sécurité.

Parmi les seules certitudes, la Maison Blanche a annoncé que le président américain Joe Biden ne se rendrait pas à Davos. Aucun des principaux membres de son administration n'est attendu non plus.

>> Lire : Le président américain Joe Biden ne se rendra pas au Forum de Davos

La Chine reste elle empêtrée dans la lutte contre le coronavirus, alors que le nombre de cas continue d'augmenter rapidement dans ce pays. Une venue du président Xi Jinping, qui n'a presque pas quitté son pays depuis le début de la pandémie il y a trois ans, semble peu probable.

>> Ecouter le sujet de La Matinale sur les délégations attendues :

Borge Brende, Président du Forum économique mondial
À Davos, le WEF 2023 se prépare sans grandes têtes d'affiches / La Matinale / 1 min. / le 11 janvier 2023

Russie boycottée

La situation actuelle au Brésil compromet aussi a priori la participation du président Luiz Inacio Lula da Silva parmi les invités surprises. Le nouveau chef de l'Etat, qui souhaite immédiatement changer l'approche internationale de son pays par rapport à son prédécesseur Jair Bolsonaro, a dépêché deux poids lourds de son gouvernement: ses ministres des finances Fernando Haddad et de l'environnement Marina Silva.

De son côté, la Russie reste boycottée par le WEF et l'Ukraine enverra une délégation moins importante qu'en mai dernier. Le conflit restera toutefois l'une des principales préoccupations discutées à Davos, selon le président du WEF Borge Brende.

D'autant plus que le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, comme il y a quelques mois, s'exprimera à nouveau depuis la station grisonne. Alors que la Suède et la Finlande souhaitent pouvoir entrer cette année dans l'Alliance atlantique pour atténuer la menace russe sur leurs territoires, la première enverra son chef de la diplomatie et la seconde sa Première ministre Sanna Marin.

Jens Stoltenberg à Davos en mai 2022. [Keystone - Gian Ehrenzeller]
Jens Stoltenberg à Davos en mai 2022. [Keystone - Gian Ehrenzeller]

>> Lire aussi : Le Forum économique mondial de Davos réunira plus de 50 chefs d'Etat

Côté suisse

Une grande première pour Albert Rösti

Le président de la Confédération Alain Berset prononcera mardi le discours d'ouverture de la manifestation et participera à plusieurs tables rondes. Avec la vice-présidente Viola Amherd, il doit notamment rencontrer le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, alors que la Suisse vient d'entamer son mandat de deux ans au Conseil de sécurité.

Alain Berset s'entretiendra aussi avec les présidents de l'Afrique du Sud, de l'Equateur et de la Colombie, ainsi qu'avec les dirigeants de nombreux pays européens. Parmi eux, le chef de l'Etat polonais Andrzej Duda et la présidente moldave Maia Sandu, deux pays en première ligne pour l'accueil des réfugiés ukrainiens.

Discussions autour de l'Ukraine

L'Ukraine figurera aussi à l'agenda d'Ignazio Cassis et de Guy Parmelin. Le ministre de l'Economie doit rencontrer son homologue ukrainienne Ioulia Svyrydenko et le chef de la diplomatie suisse des représentants du gouvernement de Kiev.

Selon la Chancellerie fédérale, le Tessinois "mettra l'accent sur la poursuite des efforts déployés par la Suisse pour la reconstruction de l'Ukraine". La Confédération coorganise avec le Royaume-Uni et l'Ukraine une cérémonie de passage de témoin de la conférence sur la reconstruction de l'Ukraine, organisée l'été dernier à Lugano. La prochaine conférence aura lieu à Londres.

Les relations avec l'UE et les pays européens seront également au cœur de son programme. Il mènera des discussions notamment avec ses homologues autrichien, espagnol, néerlandais et suédois.

La nouvelle ministre des Finances Karin Keller-Sutter rencontrera, elle, plusieurs de ses homologues européens, dont le commissaire européen Paolo Gentiloni. Elle s'entretiendra aussi avec les dirigeants du FMI Kristalina Georgieva et de l'OCDE Mathias Cormann, ainsi qu'avec le vice-Premier ministre chinois Liu He et les ministres des Finances du Brésil et du Qatar.

Energie et climat

Les crises énergétique et climatique figureront aussi en bonne place à l'agenda des conseillers fédéraux. Albert Rösti, nouveau conseiller fédéral en charge de l'Environnement, ouvrira mercredi avec le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) Fatih Birol une table ronde sur le thème des infrastructures énergétiques et la décarbonation.

Le Bernois et Guy Parmelin doivent également discuter lundi avec le ministre allemand de l'Economie et du climat Robert Habeck notamment de questions liées à l'approvisionnement énergétique qui découlent de la pénurie de gaz et d'électricité.

Le Vaudois présidera quant à lui la traditionnelle rencontre ministérielle informelle de l'Organisation mondiale du commerce, qui réunira une trentaine de pays en marge du WEF. Son agenda prévoit aussi un entretien avec la représentante au commerce des Etats-Unis, Katherine Tai.

Guy Parmelin et Viola Amherd doivent en outre s'entretenir avec le Premier ministre kosovar Albin Kurti en particulier de la situation sécuritaire au nord du Kosovo et de l'engagement de la Suisse à travers le contingent de la Swisscoy. La Valaisanne rendra par ailleurs visite aux soldats engagés pour assurer la sécurité du WEF.

>> Lire : Un programme chargé pour les conseillers fédéraux au WEF de Davos

La sécurité renforcée

Déploiement des forces de l'ordre

Davos est barricadée pour le WEF. Plusieurs corps de police et 5000 militaires sont engagés pour protéger la station grisonne au sol et dans les airs contre le terrorisme, l'extrémisme et les cyberattaques.

L'important dispositif doit notamment garantir la sécurité d'une centaine de personnes protégées par le droit international, a rappelé vendredi à Keystone-ATS le commandant de la police grisonne Walter Schlegel, directeur des opérations. Des grillages de protection ont été installés dans et autour de Davos (GR). Drones à l'appui, l'armée contrôle les zones susceptibles d'attirer le danger, dont les petits chemins piétonniers.

L'ensemble du trafic arrivant dans la station est systématiquement contrôlé. L'espace aérien est, lui, contrôlé par les armées suisse, autrichienne et italienne. Le survol de la région est interdit durant le WEF.

Soldats entièrement équipés

Les militaires sont entièrement équipés, a déclaré le divisionnaire Lucas Caduff, commandant de la division territoriale 3, aux médias réunis à Davos. Soldats, maîtres-chiens et spécialistes surveillent les infrastructures et les installations de la station.

Des militaires installent des barrières près du Centre de Congrès de Davos. [Keystone - Gian Ehrenzeller]
Des militaires installent des barrières près du Centre de Congrès de Davos. [Keystone - Gian Ehrenzeller]

Sur les 5000 militaires mobilisés pour l'occasion, la moitié se trouve à Davos. L'autre moitié est engagée dans l'ensemble du pays. S'y ajoutent des agents de toutes les polices cantonales.

Comme chaque année lors du WEF, les exigences de sécurité restent élevées, explique Walter Schlegel. L'évènement se distingue par le nombre élevé de chefs d'Etat, monarques et ministres protégés par le droit international. Cette année, ils sont un peu plus de 100 dans ce cas. Pour certaines éditions, le nombre a atteint 120 personnes. Pour d'autres, il s'est limité à une cinquantaine.

Deux manifestations prévues

La ville de Davos a reçu deux demandes d'autorisation de manifester contre le WEF, indique le greffier municipal Michael Straub. L'une émane de la Jeunesse socialiste grisonne, qui entend manifester le 15 janvier sur la place de l'hôtel de ville. L'autre vient du collectif "Strike WEF" qui organise une randonnée contre le capitalisme, contre la crise climatique et contre les inégalités dans le monde, de Landquart (GR) à Davos.

>> Voir aussi le sujet du 12h45 sur la sécurité à Davos :

La station grisonne de Davos est sous haute sécurité à la veille du Forum économique mondial
La station grisonne de Davos est sous haute sécurité à la veille du Forum économique mondial / 12h45 / 1 min. / le 15 janvier 2023

Davantage de trafic aérien

L'aéroport de Zurich pris d'assaut

Comme à chaque édition, le Forum économique mondial (WEF) de Davos (GR) entraînera davantage de trafic à l'aéroport de Zurich. Le nombre de vols augmentera d'un millier. Il devrait correspondre au volume moyen enregistré avant la pandémie.

Les participants au WEF 2023 arriveront principalement en jet d'affaires et en avions officiels ou présidentiels. En outre, des hélicoptères feront la navette entre l'aéroport de Zurich et Davos.

Les délégations déjà annoncées disposent de places réservées pour leurs appareils, indique mercredi l'aéroport de Zurich. Les avions des autres hôtes du WEF bénéficieront d'une fenêtre maximale de deux heures pour la descente et la montée dans l'avion, chargement compris. Au-delà de cette fenêtre, ils devront se rendre dans un autre aéroport.

Des jets privés à l'aéroport de Zurich lors du WEF 2020. [Keystone - Walter Bieri]
Des jets privés à l'aéroport de Zurich lors du WEF 2020. [Keystone - Walter Bieri]

Jets privés critiqués

Un ballet aérien qui n'est pas du goût des associations environnementales. Greenpeace souligne à nouveau que les jets privés effectuant des navettes pour le forum engendrent quatre fois plus d'émissions de CO2 qu'en temps normal. En 2022, près de 1040 jets privés ont fait des allers-retours, émettant autant de CO2 que 350'000 voitures, dénonce l'ONG.

Près de 80% de la population mondiale n'a jamais pris l'avion et souffre des émissions de l'aviation nuisibles au climat, poursuit Greenpeace. Alors que le WEF prétend s'engager à respecter l'objectif climatique de 1,5 degré fixé à Paris, cette "fête annuelle des jets privés" est un cours magistral d'hypocrisie et de mauvais goût.

Les jets privés constituent le mode de transport le plus polluant de la planète par passager-kilomètre. Ils doivent être relégués aux oubliettes si l'on aspire à un avenir écologique et équitable pour tous. "Les soi-disant dirigeants mondiaux doivent montrer l'exemple", critique Greenpeace.