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Daniel Bloch: "J'ai peu d'influence sur le paiement des producteurs de cacao"

Big Boss reçoit Daniel Bloch, directeur général de l'entreprise de chocolats Camille Bloch. Il situe la haute qualité du chocolat suisse
Big Boss reçoit Daniel Bloch, directeur général des chocolats Camille Bloch. Il situe la haute qualité du chocolat suisse
Invité lundi de l'émission Big Boss, Daniel Bloch, à la tête de la Chocolaterie Camille Bloch, a expliqué son approche face aux tensions grandissantes entre les pays producteurs de cacao et l'industrie du chocolat. "On n'est pas intéressé par un prix bas car on est dans la même chaîne de valeur que les producteurs", a-t-il déclaré.

La semaine dernière à Bruxelles, où a eu lieu la rencontre de la fondation mondiale du cacao, le Ghana et la Côte d'Ivoire ont boycotté l'événement. Ces pays producteurs reprochent aux grandes marques de faire de la communication sur leur engagement durable mais de mal payer les producteurs de cacao.

"J'ai peu d'influence sur le paiement des producteurs de cacao. On paie un différentiel de 400 euros pour permettre d'améliorer les conditions de vie des paysans. Mais certains pays sont meilleur marché, donc certaines entreprises vont voir ailleurs. Le Ghana a donc perdu des parts de marché", explique Daniel Bloch.

L'importance de la traçabilité

La Chocolaterie Camille Bloch, qui est située à Courtelary (BE), travaille toujours avec le Ghana. "On n'est pas intéressé par un prix bas car on est dans la même chaîne de valeur que les producteurs. On a tout intérêt à ce qu'ils restent motivés car les paysans pourraient décider de cultiver autre chose", affirme le petit-fils du fondateur.

>> Le portrait de Daniel Bloch :

Portrait de Daniel Bloch. Après des formations en droit et en management, il a repris le flambeau à la tête de la maison familiale de chocolats Camille Bloch
Portrait de Daniel Bloch. Après des formations en droit et en management, il a repris le flambeau à la tête de la maison familiale de chocolats Camille Bloch / Big Boss / 2 min. / le 31 octobre 2022

Toutefois, s'il existe des tensions entre les producteurs de cacao et l'industrie du chocolat, la question de la durabilité est devenue centrale, notamment avec la déforestation engendrée par certaines matières premières comme l'huile de palme. "On n'utilise plus d'huile de palme depuis une dizaine d'années. Je ne voulais rien changer car ça faisait partie de la recette traditionnelle. Mais c'est vrai que pour l'image, il a fallu le faire", raconte Daniel Bloch.

Production de noisettes en Géorgie

En avril 2022, le chocolatier a acquis 650 hectares en Géorgie, sur lesquels il produira bientôt ses propres noisettes. Dès 2025, il espère en récolter 700 tonnes par année, de quoi alimenter intégralement sa production.

Pour Daniel Bloch, cet achat est important pour le contrôle de la qualité des produits et de leur durabilité. "La traçabilité c'est un peu notre philosophie parce qu'on pourrait travailler avec des certificats et déléguer le travail à des labels. Mais on veut savoir d'où vient le cacao, d'où viennent les noisettes et les autres denrées", souligne-t-il. Et d'ajouter: "On peut surveiller les plantations de nos paysans car on sait où elles se trouvent et on arrive ainsi à intervenir au niveau de la déforestation."

Propos recueillis par Patrick Fischer

Adaptation web: aps

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