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USA: la plus grosse faillite bancaire en 24 ans

USA: plus grosse faillite bancaire depuis 24 ans pour Indymac.
USA: plus grosse faillite bancaire depuis 24 ans pour Indymac.
La banque californienne Indymac, l'un des plus gros prêteurs hypothécaires américains, a été mise vendredi sous tutelle, devenant le plus important établissement bancaire à faire faillite aux Etats-Unis depuis vingt-quatre ans.

Les autorités de régulation des caisses d'épargne, l'OTS, ont
placé Indymac, aux actifs évalués à 32 milliards de dollars, sous
le contrôle de l'institution fédérale garantissant les dépôts
bancaires, la FDIC. La banque rouvrira ses portes lundi sous le nom
de Banque fédérale Indymac, dont la gestion sera assurée par la
FDIC.

Un sénateur en cause?

La fermeture de la banque est la conséquence du retrait en une
dizaine de jours de 1,3 milliard de dollars de dépôts par ses
clients, qui ont cédé à la panique après des commentaires du
sénateur démocrate Charles Schumer, qui s'était publiquement
inquiété de la solvabilité du groupe.



Ce dernier avait adressé une lettre ouverte aux autorités de
régulation pour leur faire part de ses inquiétudes. Attaqué par le
directeur de l'OTS, John Reich, il a rétorqué, via la presse
américaine, que "si l'OTS avait fait son travail de régulateur et
n'avait pas laissé Indymac poursuivre ses pratiques de crédit
douteuses, nous n'en serions pas là aujourd'hui".



La banque de Pasadena, en Californie, rejoint les plus grosses
faillites essuyées par le secteur bancaire américain ces dernières
décennies. Avant elle, Continental Illinois National Bank avait
fait faillite, en 1984, avec quelque 40 milliards de dollars
d'actifs sous gestion. En 1988, la banque American Savings and Loan
Association of Stockton, avait également fait banqueroute.

Descente aux enfers

Lundi, Indymac avait annoncé la fermeture de ses activités de
crédit hypothécaire et le licenciement de 53% de ses effectifs,
après avoir échoué à lever des capitaux. Le groupe est en pertes
depuis l'été 2007. L'action d'Indymac, qui dépassait les 28 dollars
il y a un an, a clôturé à 28 cents vendredi à la Bourse de New
York.



Plus tôt dans la journée, les organismes de refinancement
hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae ont connu une déroute
boursière devant une montée des inquiétudes des marchés sur leur
capacité à faire face à leurs engagements. Pour l'ensemble du
secteur bancaire, la crise financière s'est soldée par plus de 300
milliards de dollars de pertes et dépréciations à ce jour.



agences/lan/dk

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Autres établisssements touchés

Indymac devient le plus gros établissement à disparaître à la suite de la crise déclenchée il y a un an par l'effondrement conjoint du marché immobilier et de la valeur des crédits hypothécaires à risques ("subprime").

Cette crise a déjà conduit des établissements comme New Century, numéro deux américain des prêts hypothécaires, à se placer sous la protection de la loi sur les faillites, une législation qui permet à une entreprise de se restructurer sous la tutelle d'un juge.

Countrywide Financial, le premier financier de l'immobilier du pays, a accepté en début d'année de se vendre au rabais à Bank of America afin d'éviter un destin similaire.

La crise ne s'est pas arrêtée aux spécialistes du crédit immobilier: la banque d'investissement Bear Stearns s'est elle faite racheter cette année par sa concurrente JPMorgan Chase.

En crise depuis 2006

Indymac a vu le jour en 1985, sous l'égide de Countrywide Financial. D'abord complémentaires, les deux compagnies sont devenus des concurrentes directes à la fin des années 1990.

Après avoir prospéré au début des années 2000, profitant de l'engouement des investisseurs pour des produits adossés à des créances peu fiables -des crédits hypothécaires accordés à des ménages au profil financier fragile, mais dont le rendement était proportionnel au risque-, Indymac a subi de plein fouet le dégonflement de la bulle immobilière, à partir de 2006.