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Remaniements en vue à la direction de l'UBS

Marcel Ospel assiste à sa dernière assemblée générale.
Le nouveau patron de l'UBS et son prédécesseur, Marcel Ospel.
Le successeur désigné de Marcel Ospel à la présidence de l'UBS, Peter Kurer, veut revoir l'organisation de la banque dans la tourmente. Il propose d'abolir le système de présidence à trois têtes, le centre névralgique de l'édifice.

Le chairman's office, occupé actuellement par des personnes
internes sous la présidence de Marcel Ospel, demeure l'interface
entre le conseil d'administration et la direction opérationnelle.
Peter Kurer veut remplacer ce mode de fonctionnement par un système
où siégeraient aussi bien des internes que des personnes externes
et neutres.

La direction opérationnelle et la stratégie doivent à cette fin
être clairement déterminés, a indiqué Peter Kurer samedi dans une
interview parue dans la «Neue Zürcher Zeitung». La direction
exécutive doit être confiée à Marcel Rohner, «un patron fort», qui
dispose de toutes les compétences nécessaires. D'autre part, le
conseil d'administration doit exercer la stratégie et se préoccuper
de la surveillance de tous les domaines d'activité, selon Peter
Kurer. L'actuel juriste en chef de l'UBS veut prendre part à la
mise en place de cette stratégie.

Conserver la banque d'investissement

Peter Kurer rejette les critiques concernant le modèle de banque
intégrée de l'UBS. D'après lui, il existe des synergies importantes
entre la banque d'investissement et la gestion de fortune. De
nombreux clients fortunés bénéficient des prestations de service et
des produits de la banque d'investissement, souligne-t-il. «Sans la
banque d'investissement, l'UBS n'aurait pas la même importance, ce
qui serait à long terme préjudiciable également pour la place
financière helvétique», rapporte Peter Kurer.



La banque d'investissement doit toutefois s'intégrer au reste de
la banque. «Elle doit être là pour nos clients privés et
institutionnels, pas pour prendre des risques avec l'argent de nos
actionnaires». Peter Kurer ne veut plus subventionner à l'avenir ce
segment avec l'argent des activités de gestion de fortune. La
banque d'investissements doit se fournir elle-même en
capitaux.



Peter Kurer admet toutefois que l'UBS a vu son image se
détériorer. Il convient à présent de rétablir la confiance,
notamment auprès de la population suisse.



La Suisse est le marché le plus important pour l'UBS. La banque
doit apparaître à l'avenir plus humble et plus transparente, plaide
Peter Kurer.



En outre, il souhaite réfléchir à la question des bonus, qui
suscite de nombreuses critiques au sein de la population. Il se dit
également convaincu que l'UBS sortira renforcée de la crise
actuelle.



ats/sun/lan

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"Le pire est passé"

La division d'investissements a spéculé sur les crédits à risque aux Etats-Unis (subprime). C'est pourquoi quelque 40 milliards de dollars ont dû être amortis, explique Peter Kurer.

Les positions à risque encore détenues, qui doivent être séparées dans une unité propre, «ont été tellement réduites, que les amortissements ne peuvent mathématiquement plus être aussi élévés qu'auparavant, et ce même en cas de nouvelles détériorations des marchés», précise Peter Kurer.

Il y a «plusieurs signaux positifs émanant des marchés de titrisation» et des indices que le point le plus bas a été atteint, même si une récession de l'économie américaine est pronostiquée, ajoute-t-il.

La BNS veut s'affirmer

A l'avenir, la Banque nationale suisse (BNS) veut s'affirmer de façon plus agressive dans les discussions avec les banques et prévenir ainsi les dangers, déclare le président de la BNS, Jean Pierre Roth.

"Peut-être avons-nous communiqué nos doutes avec trop peu de fermeté", a-t-il rapporté dans une interview parue samedi dans la "Basler Zeitung". "Nous disons des choses, mais ça n'intéresse personne"», constate-t-il.

La BNS veut à l'avenir dialoguer avec les banques différemment, notamment en discutant avec les conseils d'administration de la gestion des risques. De tels contacts n'existent pas pour l'instant.