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CFF Cargo: 8000 manifestants à Bellinzone

Un vrai dialogue de sourds pour les acteurs du conflit CFF Cargo.
Une foule énorme a soutenu les grévistes à Bellinzone.
A l'appel des grévistes des ateliers CFF Cargo de Bellinzone, 8000 personnes selon la police ont défilé dimanche en fin de journée dans les rues du chef-lieu tessinois. Une poursuite de la grève a également été décidée.

Les manifestants ont protesté contre les propositions des CFF
aux cris de "bas les pattes des ateliers", "résister, résister,
résister" et "le Tessin n'est pas un centre de démolition".

Soutenus par une foule nombreuse, les grévistes de Bellinzone
ont formé un cortège coloré et bruyant mais pacifique qui a
parcouru les rues du centre-ville.

La grève continue

"Nous voulons travailler, la Suisse italienne n'est pas un
centre de démolition", a clamé Siro Petruzzella, membre du comité
de direction de la grève entamée le 7 mars dernier. "Les CFF et
leur chef Andreas Meyer ont démontré le peu de considération qu'ils
ont pour les travailleurs des ateliers, leurs familles et le futur
économique de tout le Tessin", a-t-il ajouté.



Au terme d'une assemblée à huis clos, les 430 travailleurs des
ateliers CFF de Bellinzone ont décidé, à l'unanimité, de poursuivre
la grève entamée le 7 mars. Dans une résolution, ils demandent des
"garanties minimales" pour "reprendre le dialogue".



Pour la première fois depuis le début de la grève, les
ouvriers-grévistes des ateliers CFF Cargo de Bellinzone n'ont pas
admis la présence de la presse à leur assemblée: "Ceci pour ne pas
être influencés et décider librement des mesures à prendre", a
déclaré Gianni Frizzo, président du comité de grève.

Résolution

A l'unanimité, les grévistes ont voté une résolution par
laquelle ils "prennent acte de la décision unilatérale des CFF
d'interrompre les négociations". Ils se disent "prêts à reprendre
le dialogue à condition que leurs demandes soient prises en
considération".



Les propositions des CFF ne sont pas "acceptables". L'assemblée
demande le retour à la situation en vigueur jusqu'au 6 mars, soit
"la manutention à Bellinzone de toutes les locomotives, 571 engins
au total au lieu des 101 offerts par les CFF, le maintien de la
manutention des wagons et de l'effectif actuel".

M.Leuenberger critiqué

Le net refus des propositions avancées jeudi par sa direction a
incité les CFF à annuler la nouvelle rencontre entre les parties
qui aurait dû avoir lieu samedi à Lucerne. "Le comité de grève a
trouvé inacceptables les déclarations du ministre Moritz
Leuenberger", a souligné Siro Petruzzella.



"Non seulement il se cache derrière la direction des CFF en
prétextant des raisons formelles qui l'empêcheraient de négocier
directement avec nous mais il approuve aussi les propositions de la
direction. Il tente par ailleurs de faire retomber la
responsabilité de l'interruption des négociations sur les
travailleurs!"



Le porte-parole des CFF Roland Binz a déclaré en soirée que les
CFF restent ouverts au dialogue afin de trouver des solutions, tout
en appelant les grévistes à mettre fin rapidement à leur "action
illégale". L'offre de la direction est "sur la table" et elle est
valable jusqu'à lundi soir, ont encore rappelé les CFF.



ats/boi

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Initiative pour un pôle technologique

A Bellinzone, l'assemblée des grévistes de CFF Cargo a aussi voté le lancement d'une initiative populaire cantonale.

Le texte sera déposé lundi à la Chancellerie d'Etat à Bellinzone.

L'initiative demande la création d'un pôle technologique-industriel dans le secteur des transports et du matériel roulant.

La zone en question pourrait être érigée sur le site actuel des ateliers et gérée par une société publique qui relève des "activités actuelles des ateliers CFF".

Mouvements de solidarité

Samedi, le collectif "Femmes en colère", né lors du conflit social de la Boillat, s'est mobilisé en faveur des grévistes tessinois de CFF Cargo en organisant une vente de soupe aux pois à Reconvilier (BE).

"Nous connaissons toute l'angoisse et les difficultés que l'on rencontre en période de grève", disent les Femmes en colère pour expliquer leur démarche.

L'usine Swissmetal de Reconvilier a vécu deux grèves, en automne 2004 et au début de l'année 2006. La seconde, d'une durée de 30 jours, avait suscité un élan de solidarité sans précédent dans la région.

Différents syndicats et mouvements de gauche vaudois ont également fait part de leur solidarité avec les grévistes. Selon eux, seul un mouvement national leur permettra d'arriver à leurs fins. Ils appellent à une manifestation vendredi à Lausanne.