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Face aux chauffages écologiques, les ramoneurs suisses broient du noir

Le métier de ramoneur est menacé. De plus en plus de foyers renoncent aux combustibles fossiles.
Le métier de ramoneur est menacé. De plus en plus de foyers renoncent aux combustibles fossiles. / 12h45 / 2 min. / le 7 janvier 2020
Poussés par leur conscience climatique, de plus en plus de Suisses renoncent aux combustibles fossiles pour chauffer leur foyer et optent pour les pompes à chaleur. Conséquence directe, le métier traditionnel de ramoneur est sous pression.

En 1990, le mazout était de loin le combustible le plus utilisé pour le chauffage des foyers suisse, et la pompe à chaleur ne jouait alors qu'un rôle marginal. Mais en 2017, la situation est tout autre: le mazout occupe certes toujours la première place, mais il ne représente plus que 40% du total, alors que le nombre de pompes à chaleur a lui été multiplié par neuf et est encore en pleine croissance aujourd'hui. Le gaz, lui, occupe la seconde position.

"C'est une évolution assez drastique pour nous. Cela signifie que nous avons entre 5 et 7% de chiffre d’affaires en moins par an. A long terme, sur 10 ans, nous aurons environ 50% de travail en moins", constate Markus Gabriel, ramoneur, dans le 12h45.

Des alternatives complémentaires

Mais malgré ce boum des énergies vertes, les ramoneurs ne disparaîtront pas complètement. D'après Walter Tanner, vice-président de l'association des maîtres ramoneurs suisses, les chauffages au mazout et au bois continueront d'être des alternatives complémentaires importantes.

"Il ne sera pas possible d’atteindre les objectifs de la Stratégie énergétique 2050 sans recourir au chauffage au bois. Si vous faites tout fonctionner uniquement à l'électricité, avec des pompes à chaleur et tout le reste, la Suisse aura un problème d’énergie."

"Pas de pénurie"

Une vision que ne partage pas Adrian Altenburger, professeur et expert en énergie à la Haute école spécialisée de Lucerne, qui rappelle volontiers que 90% des nouveaux bâtiments sont aujourd'hui équipés de pompes à chaleur.

"L’argument d’une éventuelle pénurie d’énergie est faux, il vise certainement à maintenir l’infrastructure existante le plus longtemps possible. Je crois que les signes du temps sont clairs et que nous devons aller vers la décarbonisation, notamment avec les pompes à chaleur."

Fanny Zuercher/asch

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