Dans un jugement rendu public mardi, la Haute cour a cassé le verdict du Tribunal du commerce du canton de Berne et donné raison au petit fabricant.
Une histoire de couronne et de rapace
Depuis les années 60, le logo de Glycine représente une couronne constituée de trois branches, un insigne légèrement modifié et modernisé en 2015. Un an plus tard, Giorgio Armani avait estimé qu'il ressemblait à s'y méprendre à son propre logo, un aigle stylisé. Pire: un des modèles de Glycine s'appelle Airman, anagramme d'Armani, ce qui - sur les cadrans - ajoute à la confusion selon le styliste italien.
Ce dernier avait donc porté plainte devant la justice bernoise et le Tribunal du commerce lui avait donné raison, estimant que l'entreprise biennoise lui devait réparation et qu'elle devait modifier son logo.
Mais Glycine a porté l'affaire devant le Tribunal fédéral, qui vient de casser le jugement de première instance. Le juges de Mon-Repos estiment que la couronne de Glycine n'est pas la copie du rapace d'Armani et qu'un acheteur y regarde à deux fois avant de s'acheter une montre.
Accord extra-judiciaire conclu
C'est donc bien la victoire de David contre Goliath, même si la petite entreprise familiale d'antan fait désormais partie d'un grand groupe américain dont le siège est en Floride.
Reste qu'il est difficile de dire si Glycine y gagne vraiment avec ce verdict puisque entretemps les deux entreprises ont négocié un accord extra-judiciaire, dont on ignore la teneur. Le jugement, au final, n'aura donc peut-être aucun effet.
Alain Arnaud/oang