Publié

WEF: les recettes anti-crise de Poutine

Poutine a changé de ton vis-à-vis des USA et cela n'a pas échappé à la presse.
Vladimir Poutine, l'égoïsme économique n'est pas un remède anti-crise.
Vladimir Poutine a délivré ses recettes anti-crise mercredi soir à l'ouverture du WEF à Davos, en compagnie de Hans-Rudolf Merz. Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a quant à lui plaidé pour un "nouvel ordre économique mondial".

Face à la crise, il faut éviter de se retrancher dans
l'isolationnisme et l'égoïsme économique effréné et ne pas accepter
l'accumulation de dettes publiques, a plaidé Vladimir dans son
discours d'ouverture du World Economic Forum (WEF) à Davos. Il
convient en revanche de tirer un trait sur le passé et d'épurer les
bilans, selon le Premier ministre russe.

Poursuivant sur ses recettes anti-crise, l'ex-président russe a
aussi affirmé qu'il faut "se libérer de l'argent virtuel, des
rapports gonflés et des cotations douteuses de certains cabinets
d'audit". "L'économie de l'avenir devra reposer sur des valeurs
véritables", a souligné l'invité vedette de cette journée.

Retour à la banque d'antan

Un peu plus tôt, Hans-Rudolf Merz, s'inspirant du thème de cette
année, "Redessiner le monde de l'après-crise", a demandé pour sa
part des changements dans le système économique et financier. Selon
le ministre des Finances, la croissance doit être placée en dessous
de la qualité, de la durabilité et des valeurs.



Le président de la Confédération a plaidé pour une nouvelle
discussion portant sur les valeurs, car dans l'économie et surtout
sur les places financières, la volonté de croissance quantitative a
détruit des milliards de francs et des milliers de places de
travail. Des règles traditionnelles et éprouvées ont été sacrifiées
sur l'autel du profit.



Le conseiller fédéral préconise ainsi un retour aux règles des
banquiers privés genevois, à leurs débuts en 1800: connais tes
clients, sois prudent dans l'octroi de crédits, accompagne les
dossiers, aies du respect pour l'argent et le risque. Le ministre
exige aussi une nouvelle philosophie dans la surveillance et la
régulation du secteur financier.

"Nouvel ordre économique mondial"

Autre invité de marque de la soirée, Wen
Jiabao. Lors d'une session spéciale avant l'ouverture officielle du
grand raout, le Premier ministre chinois a déclaré que la Chine
était prête travailler avec la communauté internationale pour
stabiliser les marchés et relancer la croissance.



Wen Jiabao a notamment appelé la nouvelle administration
américaine à la "coopération" plutôt que la "confrontation" face à
la crise, sans toutefois mentionner les accusations de Washington
selon lesquelles Pékin manipulerait le cours de sa monnaie, le
yuan, pour préserver sa compétitivité.



Selon le dirigeant chinois, "l'établissement d'un nouvel ordre
économique mondial" passe notamment par une réforme des grandes
institutions financières internationales et une régulation accrue
des marchés des capitaux. Il a notamment appelé les pays riches à
"assumer leurs responsabilités" pour "minimiser" l'impact de la
crise sur les pays pauvres.

La Chine durement touchée

La crise financière a eu un "gros impact" sur l'économie
chinoise, notamment pour l'emploi et les exportations du pays, a
reconnu le Premier ministre chinois devant un parterre de
responsables politiques et d'hommes d'affaires présents dans la
station grisonne.



Les coupables sont selon lui les pays qui avaient adopté "un
modèle de développement intenable caractérisé par une faible
épargne sur une longue période et une forte consommation". Une
allusion à peine voilée aux Etats-Unis. La Chine, à l'inverse, a
agi "en grand pays responsable", a-t-il assuré.



Après une croissance de 9% en 2008, en recul par rapport aux
années précédentes, Wen Jiabao s'est fixé pour objectif "ambitieux"
de parvenir à 8% en 2009. Moins optimiste, le Fonds monétaire
international prévoit pour sa part une croissance limitée à 6,7% de
la troisième économie mondiale.



agences/dk

Publié

La diplomatie suisse s'active en sous-main

Sur le plan diplomatique, la Suisse profite du WEF pour tenter de trouver une solution dans le contentieux avec la Libye.

L'un des fils du colonel Kadhafi, Saif al-Islam Kadhafi, est présent à Davos, a confirmé mercredi le DFAE, revenant sur une information du "Matin".

Invité par le WEF, Saif al-Islam Kadhafi pourrait rencontrer des représentants de la diplomatie helvétique vendredi ou samedi, selon certaines sources.

On ignore pour l'heure qui devrait rencontrer le fils Kadhafi, mais tout porte à croire qu'il devrait s'agir de Micheline Calmy-Rey.

La visite, la semaine dernière, d'une délégation du DFAE à Tripoli n'a pas permis de rapprocher beaucoup les positions des deux Etats.

La Suisse et la Libye sont en froid depuis l'arrestation l'été dernier à Genève d'un autre fils du colonel, Hannibal Kadhafi, et de sa femme suite à une plainte de leurs domestiques pour maltraitance.

Calme relatif lors d'une manif à Bâle

Quelque 400 personnes ont défilé mercredi soir à Bâle dans le cadre d'une manifestation autorisée contre le WEF. Dans l'ensemble, les participants se sont comportés de manière pacifique.

Sur la Bankenplatz, quelques personnes ont jeté des bouteilles en PET, de la peinture ainsi que des chaussures sur un bâtiment de l'UBS. Quelques pétards ont alors été lancés en direction des forces de l'ordre.

Par ailleurs, quelque 200 tibétains ont manifesté mercredi à Davos. Ils ont demandé à Wen Jiabao de mettre fin à la répression au Tibet et d'y faire respecter les droits de l'homme. Le rassemblement autorisé s'est déroulé dans le calme.