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Affaire Khadafi: Max Göldi libéré le 12 juin?

Max Goeldi avait été arrêté en Libye en 2008, en représailles à l'arrestation d'Hannibal Kadhafi à Genève.
Max Goeldi avait été arrêté en Libye en 2008, en représailles à l'arrestation d'Hannibal Kadhafi à Genève.
Max Göldi sera libéré le 12 juin, une fois qu'il aura purgé la totalité de sa peine de quatre mois, a indiqué mardi son avocat. Mais la prudence reste de mise, les intentions du clan Kadhafi n'étant pas connues.

"Max Göldi sera libéré le 12 juin, date à laquelle s'achève sa
peine de prison", a déclaré Me Salah Zahaf, affirmant que "rien n'a
changé concernant la situation de son client". "Il lui reste
seulement 25 jours à passer en prison. Nous avons déjà engagé les
procédures pour préparer sa libération le 12 juin", a-t-il
dit.



Emmanuel Altit, l'avocat français du Bernois emprisonné à Tripoli,
n'a lui pas souhaité faire de commentaire. "Nous continuons de
travailler" sur ce dossier, s'est contenté de dire l'ancien
défenseur des infirmières bulgares, qui s'est rendu récemment en
Libye.



A Berne, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) n'a
pas voulu s'exprimer sur ces déclarations de l'avocat libyen. "Le
DFAE a pris connaissance des derniers propos de M. Zahaf et ne les
commente pas jusqu'à nouvel ordre", a déclaré son porte-parole Lars
Knuchel.

Comportement irréprochable

Amnesty International n'a pas non plus pu confirmer les propos
de Me Zahaf. La famille de Max Göldi n'a en effet reçu aucune
information sur ce sujet, a affirmé sa porte-parole Manon Schick,
précisant ne pas vouloir faire de "spéculations".



De son côté, le politologue genevois Hasni Abidi n'exclut pas une
libération anticipée de l'otage suisse. Max Göldi a eu un
comportement "irréprochable" depuis sa reddition à la justice
libyenne le 22 février. En outre, certains Libyens ont confirmé que
Tripoli entend "faire un geste" après le profil bas observé par la
Suisse et les efforts de médiation menés par l'Union
européenne.



Le gouvernement libyen affirme en outre que Tripoli a tout intérêt
à libérer Max Göldi pour montrer aux Suisses que la justice
libyenne est indépendante, souligne le directeur du Centre d'études
et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (CERMAM).

Depuis juillet 2008

Hasni Abidi n'exclut pas non plus un "rebondissement" de
dernière minute, d'autant qu'on ne connaît pas les véritables
intentions des "vrais intéressés", à savoir le clan Kadhafi. Le
dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et son fils Hannibal pourraient
intervenir pour bloquer la libération de l'otage.



Les "durs" du régime craignent en effet qu'avec une libération de
l'otage, la Libye perde son dernier moyen de pression face à la
Suisse. Tripoli cherche en particulier à obtenir la mise sur pied
d'un tribunal arbitral censé faire la lumière sur les circonstances
de l'arrestation musclée du fils du dirigeant libyen en juillet
2008 à Genève.



Pour le chercheur genevois, tout dépendra en fait du rapport de
forces entre les différentes composantes du régime de Tripoli.

Victime collatérale

Max Göldi a été arrêté en juillet 2008, en représailles à
l'arrestation d'Hannibal Kadhafi à Genève sur une plainte de deux
domestiques l'accusant de mauvais traitements. Après 53 jours en
prison, Max Göldi et son compagnon d'infortune Rachid Hamdani
avaient été libérés mais interdits de quitter le territoire
libyen.



Ils s'étaient alors réfugiés à l'ambassade helvétique à Tripoli.
Rachid Hamdani a pu quitter la Libye le 23 février, tandis que Max
Göldi a quitté l'ambassade pour se rendre aux autorités libyennes
et purger une peine de quatre mois de prison pour "séjour illégal"
en Libye.



Me Zahaf avait déclaré fin mars que la police libyenne "n'avait
pas suivi les procédures légales" au moment de l'arrestation de son
client. L'avocat avait également présenté une demande de grâce
ainsi qu'un recours auprès de la Cour suprême en faveur de son
client. Il avait alors expliqué que la grâce pourrait être accordée
sur décision politique.



ats/boi

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La Tribune de Genève publie le jugement

La "Tribune de Genève" a publié mardi la condamnation de justice pour publication des photographies d'identité judiciaire d'Hannibal Kadhafi.

Les parties avaient un mois pour faire recours contre le jugement du Tribunal de première instance rendu le 12 avril dernier. "Nous avons voulu nous assurer qu'aucun appel n'avait été déposé avant de publier cette condamnation", a expliqué le rédacteur en chef Pierre Ruetschi.

Conformément au jugement, la condamnation figure en page 4 du titre, en caractères et format identiques à ceux de l'article du 4 septembre 2009 intitulé "L'humiliation, nerf de la guerre que libre la Libye à la Suisse". En guise d'illustration, le journal avait publié les photographies de police du fils du leader libyen prises à la suite de son arrestation dans un palace genevois en été 2008.

La décision de justice est également publiée sur les sites Internet de la "Tribune de Genève" et de l'Etat de Genève où elle devra rester visible pendant un mois.

L'Etat a été reconnu coupable de violation du secret de fonction dans la mesure où un de ses employés a transmis les photographies au journal.