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Un Street View sous-marin pour la Grande barrière de corail

Une des équipes du projet se concentrera sur la mégafaune de la Grande barrière de corail. [Photononstop - Reinhard Dirscherl]
Une des équipes du projet se concentrera sur la mégafaune de la Grande barrière de corail. - [Photononstop - Reinhard Dirscherl]
La Grande barrière de corail australienne comme si vous y étiez: des scientifiques vont cartographier le site en partenariat avec Google, sur le modèle de Street View.

Des scientifiques vont cartographier la Grande barrière de corail australienne afin de mesurer les effets du réchauffement climatique. Le projet, mené en partenariat avec Google, va se baser sur le modèle de l'application Street View du géant américain de l'internet.

Le projet de l'Université du Queensland Catlin Seaview Survey utilisera des robots sous-marins et des appareils photos spécialement conçus pour observer des profondeurs jamais explorées de la Grande barrière, au large de la côte nord-est australienne.

Un appareil doté de quatre objectifs, qui peut se faufiler entre et au-dessus des coraux, établira un "recensement visuel instantané" de toutes les formes de vie, sur vingt sites le long des 2300 km de la barrière.

Une caméra sous-marine haute définition va prendre 50'000 clichés à 360°. [Catlin Seaview Survey]
Une caméra sous-marine haute définition va prendre 50'000 clichés à 360°. [Catlin Seaview Survey]

Récifs de grande profondeur

Quelque 50'000 panoramas, pris en haute définition à 360°, seront ensuite mis en ligne sur le site de photos Panoramio de Google et pourront être visualisés via Google Maps et Google Earth, des sites de cartographie numériques. Les images seront comparables à celles d'un "Street View" sous la mer, la fonctionnalité de Google qui permet d'explorer les villes et les sites touristiques du monde entier.

L'expédition, prévue pour septembre, disposera d'un canal dédié sur Youtube qui permettra de suivre ses opérations en temps réel. Le premier objectif est de répertorier les récifs afin de pouvoir établir des comparaisons plus tard et mesurer l'impact du réchauffement climatique, a indiqué le chef du projet.

Le scientifique espère aussi rassembler des données sur les profondeurs inaccessibles aux plongeurs, dont on sait peu de choses. L'équipe s'intéresse par exemple à la façon dont se reproduisent les récifs coralliens dans les grandes profondeurs (entre 30 et 100 mètres).

Le projet de cartographie de la Grande barrière de corail va débuter en septembre. [Photononstop - Mond'Image]
Le projet de cartographie de la Grande barrière de corail va débuter en septembre. [Photononstop - Mond'Image]

Impact du réchauffement

La lune joue un rôle dans la reproduction des coraux proches de la surface et ce serait "une découverte phénoménale" de constater que les récifs situés en profondeur suivent aussi la clarté lunaire, qui est très faible si bas, a noté Ove Hoegh-Guldberg.

Une autre équipe, menée par Richard Fitzpatrick, biologiste marin spécialiste des requins, se concentrera sur "la mégafaune" de la Barrière (raies, tortues, requins-tigres) et sur l'impact du réchauffement de l'océan sur les mouvements migratoires.

La Barrière de corail est le plus grand récif corallien au monde, constitué de 3000 systèmes récifaux et de centaines d'îles tropicales. Elle abrite au moins 1500 espèces de poissons et une trentaine de baleines, dauphins et marsouins. Des essais réalisés fin 2011, pour tester les robots, avaient débouché sur la découverte de quatre nouvelles espèces de corail et une d'hippocampe pygmée.

afp/dk

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L'acidification des océans s'accélère

Les océans deviennent de plus en plus acides, à cause surtout de l'absorption de quantités grandissantes de gaz carbonique (CO2) émis dans l'atmosphère par les activités humaines. Et cela à un rythme sans précédent depuis 300 millions d'années, selon une nouvelle étude.

L'acidification est une menace importante pour l'écosystème marin avec un risque de disparition des massifs coralliens et d'espèces comme le saumon ou les huîtres, préviennent les chercheurs dont l'étude est publiée dans la revue américaine Science du 2 mars.