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Paul McCartney se met au jazz, mais manque de swing

Paul McCartney a inauguré son étoile sur le "Hollywood Walk of Fame" le 9 février dernier. [Jae C. Hong]
Paul McCartney a inauguré son étoile sur le "Hollywood Walk of Fame" le 9 février dernier. - [Jae C. Hong]
Dans son nouvel album, "Kisses on the Bottom", Paul Mc Cartney reprend 12 titres du répertoire classique du jazz américain. Youssoupha livre quant à lui son "rap d'amour" dans "Noir Désir", alors que Rockin' Squat, l'enfant terrible du rap français, sort un nouveau street album.

Tiens, Paul McCartney sort un album de jazz! “Kisses on the Bottom”: 12 reprises du répertoire classique américain et deux morceaux inédits signés Macca. Sur cet album, l’ex-Beatle ne fait que pousser la chansonnette, ou presque.

Pour l’accompagner, il a fait appel à ce qui se fait de mieux aujourd’hui dans le monde du jazz: la pianiste canadienne Diana Krall et son orchestre. Sir Paul a aussi demandé à Eric Clapton de venir gratter sa guitare sur un morceau. Enfin, pour ne pas faire tache, il a invité Stevie Wonder à souffler dans son harmonica sur le titre qui clôture l’album. Rien que ça!

Un album qui manque de swing

Alors on écoute le maître, et on s’ennuie. Tout est, bien entendu, parfaitement exécuté. Mais la voix doucereuse de Paul McCartney, aussi belle soit-elle, et les arrangements ultra-sobres des musiciens finissent bien vite par lasser. Seul “Ac-Cent-Tchu-Ate The Positive” réussit à nous sortir quelque peu de notre léthargie.

“C’est un album très tendre, très intimiste. Un album à écouter à la maison après le travail, avec un verre de vin ou une tasse de thé”, dixit Macca. Voilà peut-être pourquoi on est déçu. On attendait de Paul McCartney davantage qu’un album de salon qui passe en fond sonore sans qu'on ne l'écoute vraiment. La recette pour le prochain: un peu moins de sirop et un peu plus de swing...

Le clip de "My Valentine" de Paul McCartney :

Le clip de "My Valentine" de Paul McCartney

Le "Noir Désir" de Youssoupha

Non, Bertrand Cantat et ses potes ne sont pas de retour. “Noir Désir”, c’est le 3e disque de Youssoupha, le rappeur français du moment (qui se produira aux Docks à Lausanne le 20 avril prochain). Dix-sept titres et plus de 75 minutes de rap engagé. Un album-fleuve aux influences multiples. L’entrée en matière est magistrale.

Le morceau d’intro, “L’Amour”, est hyper classique mais très réussi. La boucle piano-basse-percu et les lyrics bien sentis du 2e titre, “Viens”, font encore monter le niveau d’un ou deux crans. Hélas, la suite n’est pas toujours à la hauteur de la mise en bouche, le rappeur français alternant entre le meilleur, le moins bon et le pire.

Un "rap d'amour" très convaincant

Le meilleur? “Irréversible” ou "L’Enfer c’est les autres”, avec des instrus percutants, ou “la Vie est belle”, . “Menace de mort” aussi, un titre dans lequel il s’explique sur sa condamnation après des propos fort peu amènes à l’encontre du polémiste Eric Zemmour (voir le clip ci-dessous).

Le moins bon, ce sont les morceaux aux sonorités africaines comme "Les disques de mon père" ou "Noir Désir". Enfin, le pire, c’est “Dreamin’”, plus dance que rap, et surtout “Histoires vraies”, un morceau insupportable, quasi inaudible cosigné par le chanteur Corneille.

Malgré ces quelques ratés, "Noir Désir" n'en reste pas moins un très bel album. Youssoupha propose un rap bien écrit avec des orchestrations intéressantes, souvent originales. Un “rap d’amour”, comme il le définit, bien loin du "rap de rue" des “bad boys” de pacotille.

Le clip de "Menace de mort" de Youssoupha :

L'enfant terrible du rap est de retour

Rockin’ Squat, l’enfant terrible du rap français, continue son combat. Le leader du crew Assassin, plus prolifique que jamais, sort “Illegal Mixtapes 3”, un street album regroupant 18 titres.

Depuis 1992, Rockin’ Squat livre un rap sans concession, et ce nouvel album ne fait pas exception. Fidèle à ses idées, il dégomme à tout-va, des médias aux politiques en passant par l’industrie musicale et l’économie toute-puissante.

Les textes ne sont malheureusement plus aussi acérés que sur “L’Homicide volontaire”. Et la musique n’est pas à la hauteur de la légende. Pas un mauvais disque, mais pas un bon non plus.

Le clip de "Disque de lumière de Rockin' Squat :

Didier Kottelat

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Les sorties à venir

Tindersticks, "Something Rain" (17 février)

Angélique Kidjo, "Spirit Rising" (21 février)

The Tings Tings, "Sounds from Nowheresville" (24 février)

Katie Melua, "Secret Symphony" (2 mars)

Aliose, "Le vent a tourné" (7 mars)

Rufus Wainwright, "Out of Game" (17 mars)

Leona Lewis, "Heart Glass" (23 mars)

Madonna, "MDNA" (26 mars)

Bruce Springsteen, "Wrecking Ball" (30 mars)

Norah Jones, "Little Broken Hearts" (30 mars)

Jason Mraz, "Love is a Four Letters Word" (17 avril)

Lovebugs, "Life is Today" (20 avril)

L'info musicale de la semaine

La Britannique Adele, d'une santé vocale insolente, a triomphé dimanche dernier à Los Angeles lors des 54e Grammy Awards, remportant six trophées dont cinq des plus prestigieux, lors d'une soirée marquée par le souvenir de Whitney Houston, décédée la veille à Beverly Hills.

La Britannique de 23 ans Adele, qui faisait son grand retour public depuis son opération des cordes vocales à l'automne, a remporté les six catégories dans lesquelles elle était nommée: enregistrement de l'année, album (pour "21"), album pop, interprétation pop, meilleure chanson, et vidéo courte.

La chanteuse, qui a écoulé 12 millions de son dernier disque dans le monde, a interprété son tube "Rolling In The Deep", témoignant d'une santé vocale insolente - s'autorisant même une entrée a cappella - et provoquant une ovation debout de la salle.

Les autres grands gagnants de la soirée sont les rockeurs américains Foo Fighters. Le groupe mené par Dave Grohl, l'ancien batteur de Nirvana, est reparti avec cinq trophées, dont ceux de meilleure chanson rock ("Walf") et meilleur album rock ("Wasting Light").

Le rappeur Kanye West - absent de la soirée - a remporté quatre trophées, dont celui du meilleur album rap, pour "My Beautiful Dark Twisted Fantasy". Le Grammy de la révélation est allé au groupe américain Bon Iver.

La soirée a également été marquée par les hommages à la diva pop Whitney Houston, décédée brutalement samedi à Beverly Hills, à l'âge de 48 ans (lire: Mort de Whitney Houston). La cérémonie télévisée a commencé avec une prière à la mémoire de la chanteuse, à l'invitation du présentateur de la soirée, le rappeur LL Cool J.

Plus tard dans la soirée, la chanteuse de R&B Jennifer Hudson a chanté "I Will Always love you", le titre-phare de Whitney Houston, juste après la lecture de la liste des disparus de l'année, ouverte par Amy Winehouse. Plusieurs chanteurs ont salué la mémoire de la diva pop, notamment Stevie Wonder, qui a lancé: "Nous t'aimons tous, Whitney".