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Le monde se retrouve au chevet du climat à Durban

La Chine (ici une usine de charbon dans le Shanxi) et l'Inde figurent parmi les plus gros pollueurs. [AP Photo/Andy Wong]
La Chine (ici une usine de charbon dans le Shanxi) et l'Inde figurent parmi les plus gros pollueurs. - [AP Photo/Andy Wong]
La 17e conférence annuelle de l'ONU sur le climat débute lundi à Durban, en Afrique du Sud. Quelque 190 pays sont réunis pour trouver les moyens de contenir le réchauffement climatique. Près de 12'000 délégués, ministres, experts, ONG et journalistes sont attendus jusqu'au 9 décembre.

L'avenir du protocole de Kyoto, seul traité international imposant des objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre à une quarantaine de pays industrialisés, s'annonce comme le sujet clé de cette conférence aux côtés de questions comme les financements dont pourraient bénéficier les pays les plus vulnérables.

Les pays en développement soutenus par nombre de mouvements sociaux et d'ONG exigent que les pays développés reprennent des engagements à l'issue d'une période initiale qui se termine fin 2012.

Kyoto à bout de souffle

Mais très peu de ces pays industrialisés, à l'exception de ceux de l'Union européenne, se disent prêts à vouloir maintenir en vie un outil qui couvre désormais moins de 30% des émissions globales et ne s'applique pas aux deux plus grands émetteurs de CO2 au monde, la Chine et les Etats-Unis, avec plus de 40% à eux deux.

Au-delà de Kyoto, les Européens souhaitent que soient posées les bases d'un futur cadre juridique qui impliquerait tous les pays. Le rôle des grands pays émergents comme l'Inde et la Chine, mais aussi des Etats-Unis, paralysés par leur situation politique intérieure, va être décisif pour éviter que Durban ne soit un nouvel échec. Le processus onusien reste très fragile deux ans après la déception de Copenhague et un sommet de Cancun peu ambitieux (lire: Conférence sur le climat).

Un mouvement "Occupy", inspiré de "Occupy Wall Street", a appelé à une "assemblée générale" lundi à proximité du centre de conférences de Durban, pour défendre des "solutions équitables contre le changement climatique". Un appel "pacifique", a précisé le mouvement sur son site internet, alors que les autorités sudafricaines ont annoncé le déploiement de 2500 policiers.

ats/cab

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Inquiétude pour l'alimentation

Les récentes tempêtes et sécheresses qui ont provoqué des flambées des prix des produits alimentaires ne seraient qu'un "sinistre avant-goût" de ce qui arrivera lorsque le changement climatique se fera sentir plus intensément, a affirmé lundi l'ONG Oxfam.

L'ONG lance par conséquent un appel aux pays réunis à Durban pour qu'ils s'engagent vers une réduction drastique des émissions de CO2 et vers la mise en oeuvre du fonds destiné à aider les pays pauvres.

Ce "Fonds vert" doit permettre d'acheminer 100 milliards de dollars par an aux pays les plus vulnérables à partir de 2020.

Le rapport de l'ONG britannique constate une envolée des prix du blé, maïs et sorgho du fait de phénomènes météorologiques extrêmes. Ceux-ci ont plongé des dizaines de millions de personnes dans la pauvreté lors des 18 derniers mois.

En 2010, une vague de chaleur en Russie et en Ukraine avait entraîné un bond de 60 à 80% des prix mondiaux du blé en trois mois.

En Somalie en juillet dernier, le prix du sorgho se situait à 393% au-dessus de la moyenne des cinq dernières années alors que ceux du maïs, en Ethiopie et au Kenya, ont bondi de 191% et 161% respectivement, reflétant l'impact de la sécheresse dans la corne de l'Afrique.

Durant la même période, tempêtes et typhons en Asie du sud-est ont fait grimper le prix du riz en Thaïlande et au Vietnam. En septembre et octobre, les cours étaient en hausse de 25 à 30% par rapport à ceux d'il y a un an.