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PostFinance, objet d'une vengeance

Par un compte Twitter, les "hacktivistes" expriment clairement l'objet de leur lutte, leurs raisons et les moyens d'attaque.
Par un compte Twitter, les "hacktivistes" expriment clairement l'objet de leur lutte, leurs raisons et les moyens d'attaque.
Les sympathisants du fondateur de WikiLeaks Julian Assange, arrêté à Londres, ont bloqué mardi la page internet du site PostFinance. Les "hackers" ont réagi ainsi à la décision prise lundi par l'entreprise de fermer le compte de Julian Assange.

La page internet de PostFinance est en dérangement depuis lundi soir à 22h30. Mardi en début de soirée, l'accès ne fonctionnait que très partiellement, a déclaré Alex Josty, porte-parole, mais l'accès sera totalement rétabli en cours de soirée.

Paiements pas menacés

Il ne s'agit pas d'un problème de sécurité. Les paiements ne sont pas menacés car les hackers n'ont aucun accès aux comptes, a ajouté le porte-parole de PostFinance qui a dû faire face à de nombreuses réactions de clients mécontents.

PostFinance se console en disant que l'attaque intervient en début de mois alors qu'en décembre, la majorité des paiements a lieu entre le 25 et 30 décembre. Qui a des paiements urgents peut toujours se rendre dans un bureau de poste ou faire des ordres de paiement par écrit, précise l'établissement.

Dès le début des perturbations, la filiale bancaire du géant jaune a augmenté les capacités de son site mais cela n'a pas suffit, a précisé le porte-parole.

Les paiements déjà enregistrés sur le web ne sont pas concernés par les attaques des hackers. Le Parti pirate suisse s'est distancié, dans un communiqué publié sur sa page Internet, des attaques contre PostFinance.

Pas domicilié à Genève

PostFinance a décidé lundi de bloquer le compte de Julian Assange après avoir découvert des données incorrectes sur son domicile. Le fondateur de WikiLeaks, détenteur d'un passeport australien, avait déclaré habiter Genève.

Pour les clients de pays comme l'Australie, on a besoin d'un domicile en Suisse pour ouvrir un compte, a précisé Marc Andrey, porte-parole de PostFinance. Ce dernier n'a pas voulu dire quand le compte avait été ouvert.

En lien avec les nouveaux remous de l'affaire Assange, PostFinance a réexaminé les informations données par le fondateur de WikiLeaks et s'est aperçu que l'homme n'avait pas de domicile à Genève. L'examen des données personnelles est fréquente pour les clients qui ont une grande visibilité publique, a précisé l'entreprise.

Julian Assange devra dire à PostFinance où il souhaite que l'argent soit transféré. Quand l'opération sera faite, le compte sera supprimé, a expliqué M. Andrey, qui n'a pas voulu dire à combien il se montait.

"Operation Payback"

Selon le compte Twitter d'un réseau de pirates informatiques, des activistes groupés sous la bannière d'une "Operation Payback" (opération vengeance), la méthode employée est l'arrivée massive de connexions ou "attaque par déni de services" qui consiste à inonder le site de demandes jusqu'à le rendre inaccessible.

Le site de paiement par Internet Paypal fait lui aussi l'objet d'une attaque de pirates.

Signe d'une cyberbataille qui fait rage, le site même des pirates informatiques est victime d'une attaque similaire...

Mastercard et Visa bloquent les versements

Visa et Mastercard ont suspendu mardi leurs paiements à Wikileaks.  Le groupement de paiements par cartes bancaires Visa Europe a "décidé de suspendre l'autorisation de paiements vers le site WikiLeaks dans l'attente d'éléments supplémentaires sur la nature de ses activités, et en attendant de savoir s'il contrevient aux règles de fonctionnement de Visa", a indiqué un communiqué de la société.

Mardi, l'entreprise de cartes de crédit MasterCard International avait déjà bloqué les virements adressés au site, jugeant ses activités "illégales".

WikiLeaks ne peut désormais recevoir des dons de ses sympathisants que par le biais des versements bancaires ou postaux, a indiqué lundi le site d'informations en ligne CNET.

agences/ther/lan

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Julian Assange en détention

Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange a été placé en détention mardi à Londres --non pour divulgation de documents secrets américains, à l'origine d'un séisme diplomatique-- mais dans le cadre d'une affaire de viol et violence sexuelle en Suède, pays qui réclame son extradition.

Le juge a refusé sa demande de liberté conditionnelle et ordonné son maintien en détention dans l'attente d'une nouvelle comparution, fixée au 14 décembre.

Les Etats-Unis s'expliquent

Les Etats-Unis n'ont rien à voir dans la décision de Postfinance de fermer le compte du fondateur de Wikileaks Julian Assange.

L'ambassade américaine en Suisse n'a pas fait pression sur Postfinance, assure mardi l'ambassadeur américain Donald Beyer dans un entretien à l'"Aargauer Zeitung".

Donald Beyer a précisé sa position concernant l'attitude de la Suisse face à une demande d'accorder l'asile politique à Julian Assange. "Il ne m'appartient pas de mettre en garde la Suisse", déclare-t-il dans l'"Aargauer Zeitung".

Les autorités doivent réfléchir à la question de savoir s'il est habilité à obtenir l'asile en fonction de la plainte pour viol pendante en Suède. Il ne doute pas que les autorités feront bien ce travail. Et d'expliquer que la Suisse est un pays "très consciencieux", comme il a pu le constater dans l'affaire Polanski.

A la question de savoir si les Etats-Unis prendraient des sanctions si la Suisse accordait l'asile à Assange, il a répondu:"je ne pense pas".