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Karin Keller-Sutter fait figure de favorite

Au chapitre de la succession de Hans-Rudolf Merz, Karin Keller-Sutter est au premier plan.
Au chapitre de la succession de Hans-Rudolf Merz, Karin Keller-Sutter est au premier plan.
La conseillère d'Etat st-galloise Karin Keller-Sutter pourrait présenter sa candidature à la succession de Hans-Rudolf Merz au Conseil fédéral. Pour l'instant, la libérale-radicale de 46 ans réfléchit avant de prendre une décision, comme d'autres.

Karin Keller-Sutter est considérée comme la grande favorite pour succéder à Hans-Rudolf Merz. Actuellement en vacances, elle a déclaré avoir été surprise par la démission du conseiller fédéral. "Je vais réfléchir à une éventuelle candidature au cours des prochains jours", a-t-elle encore indiqué. Elle veut d'abord parler avec sa famille, son parti et son entourage avant de prendre une décision.

Le départ d'Hans-Rudolph Merz pousse les candidats à rapidement sortir du bois. [KEYSTONE - PETER SCHNEIDER]
Le départ d'Hans-Rudolph Merz pousse les candidats à rapidement sortir du bois. [KEYSTONE - PETER SCHNEIDER]

Le PLR st-gallois espère que Karin Keller-Sutter sera candidate, a déclaré la vice-présidente du parti cantonal Imelda Stadler. Des discussions ont déjà eu lieu et d'autres sont prévues ces prochains jours.

Le conseiller national Peter Malama (PLR/BS) n'a quant à lui pas hésité: il annoncé vendredi être à disposition de son parti. Le directeur de l'Union des arts et métiers de Bâle justifie sa candidature en arguant que la région bâloise mérite d'être à nouveau représentée au Conseil fédéral.

Autres sections

La section bernoise du PLR a également émis des prétentions. Elle souhaiterait présenter le conseiller national Johann Schneider-Ammann, a indiqué le président Peter Flück. L'intéressé va y réfléchir jusqu'au délai fixé au 21 août. S'il venait à décliner l'offre, la conseillère nationale Christa Markwalder ou le conseiller d'Etat Hans-Jörg Käser pourraient entrer en ligne de compte.

Un autre nom circulait de plus en plus à Berne, c'était celui de l'Uranaise Gabi Huber, cheffe de groupe du PLR. Les parlementaires saluent notamment son fort esprit de consensus. Mais comme elle préside la commission d'évaluation des successeurs possibles, elle se retire de facto de la course.

La section zurichoise va également étudier une candidature dans ses rangs. Le président cantonal Beat Walti a cité les noms des parlementaires nationaux Ruedi Noser et Markus Hutter ou des conseillers d'Etat Ursula Gut et Thomas Heiniger.

Le Bernois Johann Schneider-Ammann, vice-président d'Economiesuisse, figure aussi parmi les noms qui circulent.
Le Bernois Johann Schneider-Ammann, vice-président d'Economiesuisse, figure aussi parmi les noms qui circulent.

Autre papable, le conseiller aux Etats Felix Gutzwiller a déjà décliné l'offre. Le conseiller d'Etat soleurois et président de la Conférence des directeurs cantonaux des finances Christian Wanner a également fait savoir qu'il n'était pas candidat. Son collègue de parti et conseiller national Kurt Fluri s'estime trop peu connu et vise plutôt la succession de Rolf Büttiker au Conseil des Etats en 2011.

Enfin, la conseillère d'Etat glaronaise Marianne Dürst, 49 ans, étudie la question. Elle a été sollicitée vendredi par les Femmes PLR.

Pas de Tessinoise

Deux autres femmes radicales, Christine Egerszegi et Laura Sadis, ont écarté la possibilité de se porter candidates. La conseillère aux Etats argovienne soutient Johann Schneider-Ammann, qu'elle juge "extraordinairement qualifié".

Quant à la conseillère d'Etat tessinoise Laura Sadis, qui était conseillère nationale entre 2003 et 2007, elle se sent engagée, vis-à-vis de ses électeurs, à remplir son mandat cantonal jusqu'à la fin, a indiqué un de ces collaborateurs personnels.

Reste que le successeur de Hans-Rudolf pourrait bien venir d'un autre parti. Les Verts et l'UDC ont déjà annoncé leur intention de briguer son fauteuil. Le PDC réserve encore sa décision.

ats/ant

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De nombreux chantiers

Les chantiers ne manquent pas au Département fédéral des finances (DFF) pour celle ou celui qui succédera à Hans-Rudolf Merz. Les questions liées à la place financière suisse sont au coeur des préoccupations.

Une des premières tâches du nouveau ministre des Finances sera de défendre les plans d'économies devant les commissions parlementaires. Il doit s'attendre à de fortes résistances.

Il subsiste aussi de nombreuses questions soulevées par la crise économique et la pression internationale sur le secret bancaire. Cet automne encore, une commission d'experts doit faire des propositions détaillées au Conseil fédéral sur la manière d'agir avec des banques qui, en raison de leur grandeur et leurs fortes interconnexions, menacent l'ensemble de l'économie en cas de faillite.

La fenêtre temporelle pour une régulation des marchés financiers suite à la crise ayant rapidement commencé à se refermer, le nouveau ministre des Finances devra, s'il le souhaite, s'attaquer énergiquement à la problématique du "too big to fail". Les banques de leur côté ont commencé leur lobbying contre des règles trop strictes, par exemple l'exigence de capitaux propres plus élevés.

Dans la mise en place de la stratégie pour la place financière, le ministre des Finances devra promouvoir à l'étranger l'idée d'un impôt libératoire. Le Conseil fédéral a en effet fait sienne en décembre dernier l'idée de l'Association suisse des banquiers, cherchant ainsi à sauver ce qui reste du secret bancaire.

D'autres propositions concernant la stratégie pour la place financière touchent à des questions fiscales. Le Conseil fédéral remet ainsi en cause les droits de timbre. Mais contrairement à la branche financière, il ne veut pas le supprimer sans contre-partie, exigeant une compensation des pertes.

Le Conseil fédéral souhaite également rendre la place financière plus attractive grâce à la troisième réforme de l'imposition des entreprises. Il a ainsi demandé à Hans-Rudolf Merz de préparer une procédure de consultation. Mais des questions ouvertes avec l'UE ont conduit à des retards.

L'avenir est incertain pour un projet de réforme qui tient tout particulièrement à coeur à Hans-Rudolf Merz: la simplification radicale de la TVA. Alors qu'il a réussi l'année dernière à faire passer les allégements administratifs, par ailleurs incontestés, devant le Parlement, l'introduction d'un taux unique, qui constitue le coeur de la réforme, se heurte à une forte opposition.