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Hans-Rudolf Merz démissionne pour octobre

Hans-Rudolf Merz a annoncé sa démission au centre des médias à Berne vendredi matin.
Hans-Rudolf Merz a annoncé sa démission au centre des médias à Berne vendredi matin.
Hans-Rudolf Merz quittera le Conseil fédéral début octobre. Un mois après son collègue Moritz Leuenberger, le libéral-radical appenzellois a annoncé vendredi sa démission, après sept ans passés au gouvernement. Il a toujours dirigé le Département fédéral des finances.

Hans-Rudolf Merz, âgé de 67 ans, a tiré un bilan lors de la pause estivale, a-t-il expliqué devant la presse. Sur la base de ce bilan, il a remis sa lettre de démission vendredi matin aux présidentes des Chambres fédérales. Son successeur sera élu le 22 septembre, durant la session d'automne, ce qui aiguise l'appétit des Verts et de l'UDC.

Cette décision "difficile à prendre" et "mûrement réfléchie" a été facilitée par le fait que le conseiller fédéral a atteint "d'importants objectifs". Le ministre des finances a mentionné un très bon bilan des comptes 2009, qui a permis à la Confédération d'enregistrer un excédent de 2,5 milliards de francs et d'éliminer 11 milliards de francs de dettes.

A son actif, il a également cité l'adoption par le Parlement des dix premières conventions de double imposition et de l'accord UBS avec les Etats-Unis. Hans-Rudolf Merz a également évoqué, comme quatrième élément positif, le retour des deux Suisses retenus en Libye. Pour toutes ces raisons, il a estimé que le moment était opportun pour une démission après la session de septembre.

Pas de pression de son parti

Le départ de Hans-Rudolf Merz n'est pas surprenant. Le ministre des finances, qui a été président de la Confédération, a subi une forte pression ces derniers temps, en raison de la crise libyenne, du sauvetage d'UBS et de l'assouplissement du secret bancaire.

La stratégie de départ du conseiller fédéral a été établie en accord avec le parti libéral-radical. [KEYSTONE - PETER SCHNEIDER]
La stratégie de départ du conseiller fédéral a été établie en accord avec le parti libéral-radical. [KEYSTONE - PETER SCHNEIDER]

Mais Hans-Rudolf Merz est formel: son parti ne l'a pas poussé à la démission. L'accord passé avec les siens prévoyait de mettre à profit les vacances d'été pour tranquillement faire le bilan. "Cela s'est passé en toute liberté", a-t-il dit.

En début d'année déjà, il était décidé que le moment de son départ dépendrait de l'issue de la session d'été des Chambres fédérales. Celle-ci s'est déroulée de façon à ce qu'il puisse s'en aller. Hans-Rudolf Merz a également évoqué la question de son retrait avec Moritz Leuenberger. Ils sont arrivés à la conclusion que la situation n'était pas la même pour les deux.

Ni son état de santé, ni le climat au sein du collège ne sont entrés en ligne de compte lorsque Hans-Rudolf Merz a évalué la date de son départ. Ce printemps, le ministre des finances a subi un contrôle cardiaque et les résultats étaient excellents, a-t-il indiqué.

L'honneur de servir le pays

"Je vais quitter le Conseil fédéral avec la conscience d'avoir exercé ce mandat avec toutes les forces dont je dispose", a dit un Hans-Rudolf Merz visiblement ému. "C'est un honneur pour moi de servir notre pays et de contribuer à son développement et à sa prospérité".

Interrogé sur les critiques des médias à son encontre, l'Appenzellois a relevé que les conseillers fédéraux doivent être prêts à souffrir. Même s'il estime que les critiques n'étaient pas toujours justifiées, il les a acceptées, surmontées et toujours prises au sérieux.

Le ministre des finances a aussi affirmé ne pas avoir de regrets. Dans l'affaire UBS, par exemple, c'est le résultat qui compte. La faillite de la banque - et ses conséquences - a été évitée, a-t-il souligné.

Finances stabilisées

Tirant le bilan de son activité au gouvernement, le ministre s'est réjoui d'avoir stabilisé les finances de la Confédération et d'avoir réduit la dette de 20 milliards de francs. Il a également cité les allégements fiscaux pour les couples mariés, les familles et les PME.

Selon le libéral-radical, les jalons sont posés pour le repositionnement de la place financière, qui peut s'effectuer par étapes. En outre, les experts soumettront encore ce mois-ci leurs propositions visant à résoudre la problématique du "too big to fail" (trop grand pour faire faillite).

Moritz Leuenberger ne change pas ses plans

Moritz Leuenberger ne change pas la date de son retrait après l'annonce de la démission d'Hans-Rudolf Merz en octobre.

Un départ avancé pour que l'élection des successeurs des deux ministres puisse intervenir en même temps "n'est pas en discussion", a fait savoir le ministre socialiste par la voix de son porte-parole.

ats/ant/ther

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