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L'alpiniste suisse de l'extrême Ueli Steck a perdu la vie dans l'Himalaya

L’alpiniste bernois Ueli Steck s’est tué dans l’Himalaya
L’alpiniste bernois Ueli Steck s’est tué dans l’Himalaya / 19h30 / 2 min. / le 30 avril 2017
L'alpiniste bernois Ueli Steck est décédé dimanche matin dans un accident lors de la préparation de l'ascension de l'Everest dans le massif de l'Himalaya, au Népal. Il était âgé de 40 ans.

Ueli Steck a fait une chute vers 10h00 dans une falaise du Mount Nuptse, entre le camp 1 et le camp 2. Ce sont d'autres alpinistes se lançant sur l'Everest qui ont alerté les secours.

L'information diffusée par les médias népalais a été confirmée à l'ats par Mingma Sherpa, le co-organisateur de son expédition, "Seven Summits Treks", puis par le service de presse du sportif.

Corps rapatrié à Katmandou

"Son corps a été ramené par hélicoptère à Lukla, un village proche du camp de base de l'Everest, et sera transporté à Katmandou", a précisé Ang Tsering Sherpa, le président de la Fédération d'alpinisme du Népal. "Son partenaire souffrait d'engelures et le Suisse avait poursuivi seul", a-t-il expliqué.

La famille du Bernois a été avertie tôt dimanche matin, a indiqué le porte-parole du sportif, Andreas Bantel, dans un communiqué. Les circonstances exactes de l'accident ne sont pas encore connues, a-t-il ajouté.

En quête d'un nouvel exploit

L'alpiniste suisse était arrivé dans la région début avril dans le but de réaliser un nouvel exploit en mai en gravissant l'Everest en moins de 48 heures et sans oxygène entre le camp de base et le toit du monde. Il voulait emprunter la route peu fréquentée de West Ridge pour atteindre le Lhotse, le quatrième plus haut sommet du monde à 8516 mètres.

Dans un message posté le 26 avril sur sa page Facebook, il décrivait son entraînement: "Un jour rapide du camp jusqu'à 7000 mètres et retour: j'aime ça, c'est génial".

Dans une interview au Tages-Anzeiger le 31 mars, Ueli Steck avait confié: "Bien sûr que je veux gravir l'Everest et le Lhotse. Mais c'est viser très haut. Un échec pour moi, c'est si je meurs et ne reviens pas à la maison."

Plusieurs records

Ueli Steck avait déjà échappé à un accident lors d'une précédente expédition dans l'Himalaya, en septembre 2014. A cette occasion, deux des cinq membres de son équipe avaient trouvé la mort dans une avalanche.

Célèbre pour ses exploits en solitaire et ses records de vitesse, le sportif de l'extrême, charpentier de formation, avait remporté le Piolet d'Or en 2009 et 2014. En 2015, il avait achevé en 62 jours l'ascension des 82 sommets alpins de plus de 4000 mètres. Il s'était fixé pour objectif moins de 80 jours.

>> Revoir son portrait dans le documentaire: "Ueli Steck - Le coureur des sommets" :

2011. Ueli Steck, coureur des sommets [RTS/SRF]
Ueli Steck - Le coureur des sommets / Le doc / 49 min. / le 27 octobre 2014

jgal avec ats

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Le monde sportif salue "un homme habitué à vivre aux limites du possible"

Le conseiller fédéral Guy Parmelin a déploré dimanche le décès du Bernois, "un grand sportif suisse". "Ueli Steck était l'un des meilleurs, a repoussé les limites tout en restant modeste", a indiqué le chef du Département des sports dans une prise de position aux médias. Le département a adressé ses condoléances à la famille.

Le monde sportif a également exprimé sa tristesse. Evelyne Binsack, alpiniste de l'extrême, a qualifié cette disparition de catastrophe. "Il a sans doute polarisé, mais quand il se lançait dans un projet, il le réalisait jusqu'au bout." Bernhard Russi a aussi salué un homme habitué à vivre aux limites du possible.

"Ueli Steck faisait partie de cette nouvelle génération qui souhaitait passer le moins de temps possible mais se faire plaisir par la rapidité. Il se préparait comme un vrai professionnel", a réagi l'alpiniste Jean Troillet dans Forum. Il a aussi évoqué un "puriste".