Dans une interview accordée à la Sonntagszeitung, Christoph Blocher se dit prêt à ne pas appliquer l’initiative à la lettre et à remplacer l'exigence des contingents par d’autres clauses propres à limiter l’immigration. Selon lui, l’important, c’est de réduire massivement l’immigration, comme l'exige l’initiative. Mais on peut rediscuter des moyens pour y parvenir, dit le vice-président de l'UDC.
Des mesures différentes pour un même but
Christoph Blocher reconnaît que tout espoir de voir l’Europe accepter l’idée des contingents est vain car Bruxelles a bien trop peur de la réaction en chaîne qu'une exception suisse provoquerait, estime-t-il. Dès lors, même si le tribun zurichois se dit persuadé que l'UE - quoi qu'il arrive - ne dénoncera pas les accords bilatéraux, il reconnaît que d’autres modèles pourraient aussi mener au but recherché.
Le tribun zurichois propose, entre autres, des charges sociales plus élevées pour les travailleurs immigrés. Une pratique qui fait ses preuves au Canada, souligne-t-il. L'idée est de ne faire venir que la main-d'oeuvre dont le marché du travail a vraiment besoin et qu'on ne trouve pas en Suisse.
La nouvelle votation populaire imaginée par Christoph Blocher viserait à modifier l'article constitutionnel adopté le 9 février 2014 et ne plus y mentionner explicitement les contingents. Le leader UDC conclut l'entretien en affirmant mener actuellement d’intenses discussions à ce sujet avec les organisations économiques du pays.
Alain Arnaud/dk