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Un référendum contre l'ouverture des shops 24 heures sur 24

Vers une libéralisation des heures d'ouverture des shops de stations service. [Gaetan Bally]
La libéralisation des heures d'ouverture des shops de stations service soulève des oppositions. - [Gaetan Bally]
La gauche, les syndicats et les communautés religieuses s'opposent à l'ouverture des shops des stations-service 24 heures sur 24. Ils ont déposé un référendum contre la volonté du Parlement de changer la loi en ce sens.

L'Alliance pour le dimanche a lancé mardi la récolte des signatures pour le référendum contre la révision de la loi sur le travail. Cette union qui regroupe notamment les syndicats, les partis de gauche et les communautés religieuses, dénonce la volonté du Parlement d'introduire l'ouverture 24 heures sur 24 des shops des stations-service.

Selon, les référendaires, qui ont jusqu'au 7 avril pour récolter les 50'000 signatures nécessaires, ce projet détériore et édulcore la loi sur le travail et représente une brèche menaçant l'ensemble du commerce de détail. En outre, il sape des libertés sociales importantes (voir l'argumentation sur le site de l'alliance).

Une généralisation redoutée

La révision de la loi sur le travail aurait des retombées allant "bien au-delà des shops des stations-service", a averti Vania Alleva, coprésidente du syndicat Unia et vice-présidente de l'Union syndicale suisse lors d'une conférence de presse.

"Cela aboutirait inéluctablement à la généralisation de la journée de travail de 24 heures, dans le commerce de détail et dans d'autres branches", a-t-elle ajouté. Bref, cela mettrait "sens dessus dessous" la branche du commerce de détail.

"Le travail de nuit doit rester une exception", a de son côté tonné le président du syndicat Syna, Kurt Regotz. Et de demander si le personnel doit renoncer au repos nocturne pour un besoin créé par les employeurs "dont l'intérêt économique n'est même pas prouvé".

"Aucun besoin fondamental"

Pour la conseillère aux Etats vaudoise Géraldine Savary (PS), "faire ses courses 24h sur 24 ne répond à aucun besoin et n'a rien d'un droit humain fondamental." Le projet piétine les acquis sociaux des employés, a-t-elle dit, avant de préciser que la présidence du PS appuie ce référendum, un soutien qui sera discuté dans dix jours par le comité directeur du parti.

L'abbé d'Einsiedeln Martin Werlen a lui plaidé pour le dimanche férié dont profitent la famille, les amis et la communauté. Cette journée permet aussi de partager la célébration religieuse, a-t-il noté, soulignant aussi que "l'homme n'est pas là pour l'économie".

ats/boi

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Le changement de législation en discussion

Selon le droit en vigueur, les stations-service ne peuvent pas employer leur personnel pour vendre certains articles entre 1h et 5h ainsi que le dimanche.

Durant ces périodes, elles doivent fermer l'accès à une partie de leur surface de vente alors que des employés sont présents pour le carburant et la cafétéria.

Elaborée sur la base d'une initiative parlementaire de Christian Lüscher (PLR/GE), la libéralisation permettra d'offrir 24h/24 les produits et prestations répondant principalement aux besoins des voyageurs.

Ne seraient toutefois concernés que les shops des stations situées sur les aires d'autoroute et le long d'axes de circulation importants fortement fréquentés.

Les référendaires

L'Alliance pour le dimanche réunit une vingtaine d'organisations.

Ce sont par exemple le PS, les Verts, les syndicats Unia, Syna, syndicom, Travail.Suisse, l'Union syndicale suisse, la Société suisse de médecine du travail, la Fédération des Eglises protestantes de Suisse, l'Eglise évangélique méthodiste et la commission Justice et Paix de la Conférence des évêques suisses.