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Les socialistes veulent serrer les rangs

Le président du PS suisse propose son soutien au PDC
Hans-Jürg Fehr s'efforce de calmer les esprits au sein du PS
Le PS resserre les rangs après la débâcle aux élections zurichoises. L'heure est à la mobilisation des militants. Pour reconquérir les électeurs, le PS veut se profiler comme un parti de terrain et mieux «vendre» ses succès.

«Ce qu'on doit encore améliorer, c'est montrer concrètement que,
si le PS est affaibli, ce sont les gens modestes, les rentiers AVS,
les jeunes, les familles et l'environnement qui vont perdre», a
déclaré vendredi le vice-président du parti Pierre-Yves Maillard
devant la presse à Berne. Il s'exprimait à l'issue d'une séance de
la direction centrale, à laquelle a participé Micheline
Calmy-Rey.

Les critiques de Calmy-Rey

Au menu des discussions figuraient tant la gifle reçue aux
élections cantonales zurichoises que les critiques formulées à
l'encontre de son parti par la présidente de la Confédération dans
la presse dominicale. Micheline Calmy-Rey lui reproche notamment de
ne pas répondre assez aux préoccupations de la population et de ne
pas suffisamment consulter la base.



«Ce parti me tient à coeur», a dit la conseillère fédérale au
sortir de la réunion. Avare de déclarations, elle n'a pas souhaité
être présente ni s'exprimer lors du point presse qui a suivi la
rencontre.



«Les déclarations de Micheline Calmy-Rey obéissaient aux mêmes
motivations que les nôtres: réagir à ce qui s'est passé à Zurich
pour faire face aux Fédérales», a pour sa part indiqué le président
du PS suisse Hans-Jürg Fehr. Par ses rencontres sur le terrain, la
présidente de la Confédération a constaté que les gens n'entendent
pas nos réponses, note-t-il.

"Chercher les gens dans la rue"

Pour Hans-Jürg Fehr, c'est là que réside le problème principal:
la difficulté à communiquer les thèmes et la stratégie du parti à
son électorat potentiel. Aucun changement de cheval de bataille
n'est en revanche à l'ordre du jour. Pas de recette miracle non
plus: le parti compte d'abord sur ses militants.



La direction du PS suisse rencontrera d'ailleurs les sections
cantonales vendredi prochain pour une séance de crise. Pour le
président du PS, il ne s'agit pas de désigner les moutons noirs
mais de motiver les sections dormantes à faire campagne pour les
Fédérales.



«Il faut aller chercher les gens dans la rue, là où ils se
trouvent», estime Hans-Jürg Fehr. «Notre seule force, c'est les
militants», renchérit Pierre-Yves Maillard. «Nous n'avons pas un
millardaire qui nous donne un million pour motiver nos troupes»,
lance-t-il en visant l'UDC de Christoph Blocher.



ats/cab

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"Le parti va bien"

Les dirigeants du PS ont affiché leur envie de tirer à la même corde.

«Il a fallu un choc pour que chacun prenne ses responsabilités», constate Ursula Wyss, cheffe du groupe PS aux Chambres fédérales.

Après l'autoflagellation, le temps est à l'optimisme: «La situation n'est pas grave et le parti va bien, témoin les succès réalisés en Suisse romande ces derniers mois», a relativisé Pierre-Yves Maillard, conseiller d'Etat vaudois fraîchement réélu.

M.Leuenberger défendu par H-J.Fehr

Dans la presse, le président du PS suisse Hans-Jürg Fehr a rompu une lance en faveur de Moriz Leuenberger. Il réagissait aux propos du syndicaliste bernois André Daguet invitant le conseiller fédéral à démissionner.

Moritz Leuenberger a obtenu des succès respectables dans un gouvernement qui n'avait plus depuis des années voulu parler d'environnement, a rétorqué Hans-Jürg Fehr.

Il admet qu'il serait préférable que les deux conseillers fédéraux socialistes se distancient de temps à autre un peu plus de la majorité bourgeoise du gouvernement.

Ils ne doivent pas violer le principe de collégialité, mais davantage se positionner avant les décisions du Conseil fédéral, estime le président du PSS.

Dans le «Tages-Anzeiger», Hans-Jürg Fehr a par ailleurs écarté tout retrait de la présidence du PS suisse avant les élections fédérales de cet automne.