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L'EPFL est encore bien loin de la Silicon Valley, estime Hervé Lebret

L'EPFL "doit viser plus haut", estime Hervé Lebret. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
L'EPFL est encore bien loin de la Silicon Valley, estime Hervé Lebret / La Matinale / 1 min. / le 20 octobre 2017
L'EPFL figure toujours en bonne place dans les classements mondiaux des universités. Mais, en matière de start-up, elle manque d'ambition. C'est le constat sévère d'Hervé Lebret, monsieur start-up de l'institution.

Hervé Lebret ne mâche pas ses mots. Pour cet enseignant chargé des fonds Innogrants - un programme de financement des start-up de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne - le constat est clair: l'Europe - EPFL en tête - n'est actuellement pas capable de faire émerger le nouveau Google ou Facebook.

"Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois"

"Il y a quelque 2000 emplois qui ont été créés par les quelque 200 start-up autour de l'EPFL. Ca fait à peu près 10 emplois par start-up. J'avais fait une analyse un peu similaire à l'Université de Stanford, qui est au coeur de la Silicon Valley. J'étais arrivé à 500 à 1000 emplois (par start-up)", affirme Hervé Lebret.

"Je vais être un petit peu provocateur et dire qu'au royaume des aveugles, les borgnes sont rois", poursuit le professeur, pour qui la bonne place occupée par l'EPFL en Europe ne veut absolument pas dire qu'elle figure dans les meilleures écoles de la planète. "Il y a quelque chose qui n'a pas vraiment fonctionné", estime-t-il.

Israël, un exemple pour la Suisse

Plus que les conditions-cadre, c'est toute la mentalité qu'il faut changer, selon Hervé Lebret. L'enseignant prend l'exemple d'Israël, qui s'est autoproclamée nation des start-up et qui, depuis lors, voit affluer massivement les capitaux. Il invite également les entrepreneurs à "aller voir ce qui se passe dans la Silicon Valley".

En Suisse, les investissements dans les startp-up se montrent encore très prudents, même si la tendance est positive. Aujourd'hui, les jeunes pousses de l'EPFL lèvent en effet une centaine de millions de francs par an. Il y a 10 ans, ce chiffre avoisinait les 20 millions de francs seulement.

Cynthia Racine/dk

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