La compagnie Easyjet produit effectivement de moins en moins de CO2 par passager, comme l'a affirmé sa patronne Carolyn McCall. En revanche, la croissance du transporteur aérien engendre une explosion du total de ses émissions.
"En 2003, chaque passager d’Easyjet émettait 116 grammes de CO2 par kilomètre parcouru. Aujourd’hui c’est 80 grammes." Voilà ce qu’a affirmé Carolyn McCall dans Le Temps du 16 juin.
A quelques grammes près, la patronne d'Easyjet dit vrai. Entre 2003 et 2016, la compagnie à bas coûts a réduit de près de 30% ses émissions de CO2. Des émissions qui sont en réalité passées de 110 grammes de CO2 par kilomètre et par passager à 81 grammes, selon les rapports d'activités du transporteur.
Comment expliquer un telle diminution? Easyjet a tout misé sur le renouvellement de ses avions. Exit les vieux Boeings, sa flotte est aujourd’hui composée de 270 appareils, principalement des Airbus A319 et A320. Pour la compagnie, l'intérêt est double: des avions plus légers, ce qui cause moins de consommation et moins de pollution.
Un bilan carbone qui décolle
Si Carolyn McCall se félicite de cette diminution de la pollution par passager, elle omet un élément important. Au cours des dix dernières années, le nombre de passagers et de vols Easyjet ont crû de manière effrenée.
Alors que 33 millions de personnes s'étaient assises à bord des avions à queue orange en 2006, il étaient plus de 73 millions l'an dernier.
Conséquence: le bilan carbone global de la compagnie décolle. Rien qu'en 2016, Easyjet a rejeté 6,5 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, selon son rapport d'activités. C'est 400'000 tonnes de plus qu'en 2015, mais c'est surtout près de deux fois plus que dix ans auparavant.
Cécile Tran-Tien/kg
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