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Vingt ans après Dolly, le clonage est devenu une technique marginale

La brebis Dolly, euthanasiée en 2003, est conservée au musée national d'Ecosse. [REUTERS - Jeff J Mitchell]
La brebis Dolly, euthanasiée en 2003, est conservée au musée national d'Ecosse. - [REUTERS - Jeff J Mitchell]
Le 5 juillet 1996 naissait la brebis Dolly, premier mammifère à avoir été cloné à partir d'une cellule adulte. Vingt ans après, le clonage en tant que tel est peu utilisé, mais il a permis de créer des technologies dérivées.

La réussite de Dolly avait laissé espérer des avancées majeures en matière de santé, comme la fabrication d'organes en laboratoire ou des thérapies cellulaire inédites. Mais il reste aujourd'hui peu de la technique qui a permis de cloner la brebis, notamment à cause des craintes de dérives éthiques lorsqu'il s'agit de cellules ou d'embryons humains.

Le clonage d'animaux, technique coûteuse, est encore utilisé marginalement en agriculture pour préserver les qualités particulières d'un animal ou par des célébrités et milliardaires qui souhaitent reproduire leur animal de compagnie. Mais contrairement à la Chine et aux Etats-Unis, l'Union européenne est particulièrement hostile au clonage pour l'élevage.

Difficultés techniques

Ethiquement discutable et compliqué techniquement, le clonage n'a pas donné lieu à des applications directes dans le domaine médical mais il a ouvert la voie à des technologies dérivées comme celle permettant de créer des cellules-souches sans recourir à des embryons (lire ci-dessous).

sbad avec afp

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Cellules-souches en remplacement

La technique des cellules-souches induites vise à réparer un organe lésé ou malade grâce à des cellules-souches qui vont remplacer les cellules défectueuses. Elle pourrait permettre par exemple de remplacer des tissus oculaires endommagés ou de créer des cellules productrices d'insuline pour guérir le diabète.

Un essai-clinique inédit prévu pour 2018 veut même tenter de créer des cellules à injecter dans le cerveau qui permettraient de traiter la maladie de Parkinson.

Le clonage pour lutter contre l'extinction des espèces?

Pour les 20 ans de Dolly, son créateur, le chercheur écossais Ian Wilmut, a proposé de créer un nouveau type d'arche de Noé. Il souhaite créer une biobanque de tissus biologiques qui contiendrait donc l'ADN de nombreux animaux, en premier ceux menacés d'extinction, pour qu'ils puissent être recréés en cas de besoin.

Mais dans quelles conditions pour les animaux? Pour Dolly, la vie ne fût pas qu'un long fleuve tranquille. Après avoir vieilli prématurément, souffert d'arthrite et développé une maladie des poumons, la brebis a été euthanasiée en 2003.

Le clonage est en effet une technologie lourde. Dolly a été cloné grâce à la technique de transfert nucléaire de cellules somatiques.

Le noyau d'une cellule adulte avec son ADN est prélevé et implanté dans un oeuf non fécondé dont le noyau a été retiré. Grâce à des chocs électriques, l'ADN reprogrammé par l'ovocyte commence à se diviser jusqu'à ce qu'il forme un embryon.

La technique a plusieurs défauts: seule une poignée d'embryons clonés peut survivre à la naissance et beaucoup développent des problèmes de santé.