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Des chercheurs suisses mettent au jour les gènes de la longévité

Des chercheurs de l'EPFL ont mis en évidence le rôle d'un gène dans le vieillissement de l'organisme. [Fotowerk]
La jouvence éternelle tient-elle à un gène? / Corpus / 5 min. / le 23 mai 2013
Des chercheurs de l'EPFL ont réussi à allonger de 60% l'espérance de vie de minuscules vers en traitant les gènes de la longévité qu'ils avaient au préalable identifiés.

Des chercheurs suisses ont, grâce à leurs découvertes sur les gènes de la longévité, réussi à allonger de 60% la durée de vie des vers nématodes (de minuscules vers) en les traitant avec de simples antibiotiques, écrit mercredi la revue Nature.

"Non seulement ils ont vécu plus longtemps, mais en plus ils étaient en meilleure forme", explique Johan Auwerx, directeur du Laboratoire de physiologie intégrative et systémique de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), dans une vidéo sur internet.

Voir la vidéo (en anglais):

Cette performance a été rendue possible par une découverte qui a permis aux scientifiques de l'EPFL de déterminer quel mécanisme au sein des mitochondries, qui sont les centrales à énergie des cellules, est responsable du vieillissement de l'organisme (lire ci-contre).

afp/jgal

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Le mécanisme déterminant identifié

Dans un premier temps, les chercheurs sont parvenus à observer chez le génome des souris un mécanisme déterminant pour la longévité, indique l'EPFL dans un communiqué.

L'équipe de recherche de Johan Auwerx a pu mettre en évidence un groupe de trois gènes, situés sur le chromosome 2, et découvrir qu'une diminution de 50% de l'expression de ces gènes augmente de 250 jours environ l'espérance de vie des souris.

Une fois cette découverte faite, les chercheurs ont reproduit ces variations chez les vers en utilisant de simples antibiotiques permettant de "mimer le mécanisme" d'inactivation des gènes, a expliqué un des scientifiques, Laurent Mouchiroud.

L'espérance de vie moyenne de ces vers est alors passée de 19 à plus de 30 jours.

Une réaction de stress

Les chercheurs sont parvenus à la conclusion qu'un manque de protéines nommées MRP à certains moments clés du développement (jeune âge) créait au sein des mitochondries une réaction de stress particulière.

Cette réaction de stress a des effets négatifs à court terme comme la baisse de la fécondité, mais des effets positifs à long terme comme une amélioration de la longévité et une structure des muscles meilleure à plus long terme, a expliqué Laurent Mouchiroud.

Ainsi, "à l'âge mûr, soit 13 jours, les vers traités bougent deux fois plus que les autres", souligne-t-il.