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Communes genevoises et françaises contre le tracé de la traversée du lac

L'option retenue prévoit une liaison des deux rives entre le Vengeron et Pointe-à-La-Bise. Un raccordement souterrain au réseau autoroutier français passant par Choulex, Puplinge et Thônex est aussi prévu. [Etat de Genève]
L'option retenue prévoit une traversée du lac entre le Vengeron (rive droite) et Pointe-à-La-Bise (rive gauche). - [Etat de Genève]
Des communes suisses et françaises de la rive gauche du Léman ont demandé mercredi au canton de Genève de revoir le tracé de la traversée du lac, projet soumis en votation cantonale le 5 juin.

Sans se prononcer pour ou contre l'infrastructure en tant que tel, les communes estiment que les échangeurs prévus ne permettent pas de boucler la ceinture autoroutière.

Les Genevois doivent se prononcer sur le principe d'une grande traversée du lac, pont ou tunnel. Le texte de l'initiative indique qu'elle doit permettre l'achèvement du contournement de Genève, mais sans préciser où. Le canton a dessiné un tracé qui va du Vengeron, sur la rive droite, à la Pointe-à-la-Bise, sur la rive gauche, avant de passer sous Collonge-Bellerive.

"Aspirateurs à voitures"

Deux accès sont prévus, dont un à Rouelbeau, sur la commune de Meinier, dans une zone fraîchement renaturée par le canton pour des millions de francs. "On nous prédit un hectare d'impact environnemental pour une sortie. Nous peinons à le croire, surtout avec un péage", a indiqué mercredi le maire de Meinier, Alain Corthay.

A ses côtés, les maires de Corsier, Gy, Jussy, Presinge, Puplinge et des communes françaises voisines de Ville-la-Grand et Saint-Cergues critiquent également l'insuffisance du projet en matière de mobilité. Les échangeurs de Rouelbeau et de Puplinge seront des aspirateurs à voitures, ce qui va amplifier les problèmes liés au trafic de transit que connaissent déjà leurs villages.

Aucune nouvelle route n'est prévue, alors que le canton demande aux communes de se densifier. "A Corsier, les seules zones de développement se situent le long de la route de Thonon qui est empruntée chaque jour par des milliers de voitures", avance son maire Bertrand Pictet. Les communes veulent aussi préserver la zone agricole.

"Créer le maillon manquant"

Compte tenu du réseau routier et du développement urbain prévu à l'horizon 2030, le tracé actuel est minimaliste, estiment les élus. Il est trop proche du centre de Genève et trop éloigné des infrastructures françaises, comme le contournement d'Annemasse et le barreau autoroutier entre Machilly et Thonon. Il prévoit une jonction avec le noeud routier d'Etrembières (F), déjà saturé.

Les élus demandent au canton de revoir sa copie à l'échelle du Grand Genève. "Pour être le plus efficace possible tout en tenant compte de l'environnement, il faut créer le maillon manquant entre les réseaux autoroutiers suisses et français, distants de cinq kilomètres", explique Gilles Marti, maire de Puplinge.

D'où la proposition de remplacer les deux échangeurs prévus par un seul entre les douanes suisse et française d'Anières (GE). La suite du tracé se ferait en tunnel ou en tranchée couverte jusqu'au carrefour des Chasseurs afin de rejoindre le réseau à grande vitesse français.

ats/gax

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