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Trois ministres britanniques démissionnent, expliquant ne plus avoir confiance en Boris Johnson

Le Premier ministre britannique Boris Johnson est de plus en plus sous pression. [Pool Photo via AP - Dan Kitwood]
Coup dur pour Boris Johnson lâché par deux ministres / La Matinale / 1 min. / le 6 juillet 2022
Lassés des scandales à répétition, deux ministres britanniques de premier plan ont claqué la porte mardi soir à quelques minutes d'intervalle. Un troisième a quitté le gouvernement mercredi matin, un coup dur pour le Premier ministre Boris Johnson, qui apparaît de plus en plus fragilisé.

Le ministre de la Santé Sajid Javid a tout d'abord présenté sa démission et il a été suivi quelques minutes plus tard par le ministre des Finances Rishi Sunak. Mercredi, c'est le ministre des Enfants et des Familles, Will Quince, qui a annoncé quitter le gouvernement, suivi de peu par Laura Trott, assistante auprès du secrétaire d'État aux Transports jugeant que la confiance était "perdue".

Sajid Javid, 52 ans, a expliqué qu'il n'avait plus confiance en Boris Johnson. Il "est clair pour moi que la situation ne va pas changer sous votre leadership - et vous avez donc perdu ma confiance", a-t-il écrit dans sa lettre de démission également publiée sur Twitter. "C'est avec d'énormes regrets que je dois vous dire que je ne peux plus, en toute conscience, continuer à servir au sein de ce gouvernement", a-t-il ajouté.

"Le public attend légitimement que le gouvernement soit conduit de manière correcte, avec compétence et sérieuse", a de son côté affirmé Rishi Sunak, 42 ans, dans sa lettre de démission publiée sur Twitter.

Longtemps cité parmi les favoris pour succéder à Boris Johnson, avant d'être affaibli par la révélation du statut fiscal très avantageux de sa richissime épouse, le Chancelier de l'Echiquier semble même envisager la fin de sa carrière dans un gouvernement. "Je reconnais que c'est peut-être mon dernier poste ministériel, mais je crois que ces standards méritent que l'on se batte pour les défendre, c'est pourquoi je démissionne", a-t-il écrit.

Le ministre de l'Education aux Finances

En fin de soirée mardi, Boris Johnson a nommé son ministre de l'Education, Nadhim Zahawi, au poste de ministre des Finances en remplacement de Rishi Sunak. Les services du Premier ministre ont indiqué que la reine Elizabeth II avait approuvé cette nomination.

Kurde de 55 ans né en Irak et arrivé au Royaume-Uni avec sa famille sans parler un mot d'anglais, Nadhim Zahawi a ensuite mené une carrière lucrative dans les affaires.

Il a cofondé l'institut de sondage réputé YouGov et a commencé sa carrière politique dans les milieux conservateurs à Londres, avant de devenir député en 2010. Il a gagné en popularité en assurant la gestion de la vaccination des Britanniques pendant la pandémie.

Sajid Javid, lui, a été remplacé à la Santé par Steve Barclay, jusque-là chargé de la coordination gouvernementale

Nouveau scandale au sein de l'exécutif

Les deux démissions simultanées interviennent à la faveur d'un nouveau scandale impliquant le gouvernement: la démission du "whip" en chef adjoint Chris Pincher, chargé de la discipline parlementaire des députés conservateurs et qui est accusé d'attouchements sexuels par plusieurs hommes.

Ce nouveau scandale a apparemment été le scandale de trop pour les deux ministres, alors que, le mois dernier, Boris Johnson avait survécu de peu à un vote de défiance des députés conservateurs dont plus de 40% avaient voté contre lui.

"La cerise sur le gâteau"

L'affaire Pincher aura été "la cerise sur le gâteau" pour les deux ministres, a estimé sur Sky News le député conservateur Andrew Bridgen.

"Il est temps que Boris s'en aille. Il peut laisser traîner ça quelques heures s'il le veut. Mais moi et une grande partie du parti sommes maintenant déterminés à ce qu'il soit parti avant les vacances d'été: le plus tôt sera le mieux', a-t-il ajouté.

Il est "clair que ce gouvernement est en train de s'effondrer", a réagi le chef de l'opposition travailliste Keir Starmer. "Seul un vrai changement de gouvernement peut donner au Royaume-Uni le nouveau départ dont il a besoin."

ats/gma

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