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Les survivants de la cellule djihadiste de Catalogne devant la justice

Les quatre suspects arrêtés pour leur rôle présumé dans les attaques terroristes en Catalogne arrivent pour leur audience au Tribunal de Madrid, ce mardi 22 août 2017. [Keystone - CHEMA MOYA]
Les quatre suspects arrêtés pour leur rôle présumé dans les attaques terroristes en Catalogne arrivent pour leur audience au Tribunal de Madrid, ce mardi 22 août 2017. - [Keystone - CHEMA MOYA]
Les quatre membres présumés de la cellule djihadiste à l'origine des attentats en Catalogne qui sont aux mains de la police comparaissent mardi devant un juge de l'Audience nationale à Madrid, compétente pour les dossiers de terrorisme.

Les huit autres membres du groupe ont trouvé la mort ou été abattus lors de la préparation ou de l'exécution des attaques de jeudi dernier à Barcelone puis dans la station balnéaire de Cambrils, revendiquées par le groupe Etat islamique (EI).

>> Lire : L'auteur présumé de l'attentat de Barcelone a été abattu par la police

L'instruction judiciaire a été confiée au juge Fernando Andreu.

Parmi les quatre gardés à vue, l'un d'eux, Driss O., s'est volontairement livré à la police. Son passeport a été retrouvé à l'intérieur de la fourgonnette utilisée pour foncer sur la foule à Barcelone. Son frère, Moussa O., et quatre autres membres de la cellule ont été abattus par les forces de l'ordre après avoir foncé sur des passants dans la nuit de jeudi à vendredi à Cambrils. Driss O. se dit innocent et affirme que son frère lui a volé son passeport.

Ses deux frères ont été tués

Mohammed A., qui comparaîtra également devant le juge Andreu, est le propriétaire de l'Audi. Un de ses frères, Saïd, a été tué à Cambrils, un autre, Youssef, aurait péri dans l'explosion qui a détruit la nuit précédant les attaques une maison située à Alcanar, au sud de Barcelone.

Les enquêteurs pensent que cette résidence, où ont été découvertes des bonbonnes de gaz et du TATP, une substance explosive, servait d'atelier clandestin à la cellule djihadiste. L'explosion accidentelle a précipité le passage à l'acte et contraint les assaillants à changer de mode opératoire, optant pour des attaques moins sophistiquées.

Les éventuelles déclarations de Mohamed H.Ch., blessé dans cette explosion et arrêté par la police, pourraient permettre d'en savoir davantage.

Le quatrième gardé à vue, Salah el-K., tenait un café internet à Ripoll, une petite communauté de 11'000 habitants dans le nord de la Catalogne d'où venaient plusieurs membres de la cellule. Son établissement, écrit le quotidien La Vanguardia, a servi à envoyer de l'argent au Maroc.

Comparution à huis clos

Les quatre hommes, qui comparaîtront à huis clos, devraient être formellement inculpés de terrorisme, meurtre et détention d'armes et placés en détention provisoire.

Les enquêteurs poursuivent parallèlement leurs investigations, y compris au niveau international.

"Aujourd'hui, les douze personnes dont nous avons évoqué les noms sont désormais soit entre les mains de la justice, soit morts, du fait de leurs actes. Mais nous avons dit que nous ouvrions l'enquête à la sphère internationale et cela va continuer dans les semaines à venir", a déclaré lundi soir le chef de la police autonome de Catalogne, Josep Lluis Trapero.

reuters/fme

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Le principal suspect a été tué

Le dernier suspect encore en cavale, Younès A., qui était recherché par toutes les polices d'Europe, a été tué lundi en fin d'après-midi à Subirats, une commune située à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Barcelone.

Les enquêteurs ont établi que ce jeune Marocain de 22 ans était l'auteur de l'attaque à la camionnette bélier qui a fait 13 morts et une centaine de blessés sur les Ramblas de Barcelone. Il a tué une 14e personne dans sa fuite.

>> Lire: L'auteur présumé de l'attentat de Barcelone a été abattu par la police

Au moins un des djihadistes a séjourné à Zurich

Parallèlement au jugement des survivants, la police enquête sur les possibles ramifications internationales de la cellule, dont plusieurs membres se sont déplacés à l'étranger.

Au moins un des suspects, dont le nom n'a pas été révélé, s'est rendu à Zurich en décembre dernier, selon Fedpol qui a retrouvé trace de son passage dans un hôtel de la ville.

>> Lire: Un suspect lié aux attentats de Barcelone a séjourné à Zurich en 2016

Les médias espagnols, eux, évoquent la venue de deux suspects à Zurich en décembre 2016. Ils sont présentés comme étant des Marocains, appelés Mohamed H. et Youssef A. Le premier a été abattu par la police espagnole vendredi à Cambrils, tandis que le second aurait succombé des suites d'une explosion à Alcanar, au sud de Barcelone, survenue mercredi soir à la veille de l'attentat de Barcelone.

Selon le journal zurichois Tages Anzeiger, la police espagnole soupçonnait dès la fin 2015 l'existence d'un lien entre des cellules "terroristes" en Espagne et la Suisse.